Appel au boycott des produits français après « la liberté de blasphémer prônée par Macron »

Une poussée de fièvre antifrançaise secoue le monde arabo-musulman

Une campagne de boycott des produits français a commencé dans la région pour protester contre les propos d’Emmanuel Macron sur la liberté de blasphémer.

Des petits rassemblements se sont tenus ce week-end au Proche-Orient et une campagne de boycott des produits français a débuté dans la région pour protester contre les propos d’Emmanuel Macron sur la liberté de blasphémer. Quelque 200 Arabes israéliens ont crié leur colère samedi soir sous les fenêtres de l’ambassadeur de France en Israël. Les manifestants s’étaient réunis devant la résidence d’Éric Danon située à Jaffa, la ville en grande partie arabe rattachée à Tel-Aviv, sous des banderoles appelant à la défense du prophète Mahomet. Ils ont brûlé des portraits du président français, avant de se disperser dans le calme. Le Prophète «est sacré dans l’islam et celui qui atteint son honneur, atteint tout un peuple», a déclaré à la foule Amin Bukhari, un intervenant qui a accusé le président français de faire le jeu de «l’extrême droite». «Il faut respecter Moïse chez les juifs, il faut respecter Jésus-Christ, qui est notre prophète aussi, et il faut respecter le prophète Mahomet», a-t-il ajouté, cité par l’AFP.

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Des appels à la vengeance
Des mouvements de protestation ont également été signalés au Liban, à Tripoli et à Saïda. À Tripoli, des jeunes ont marché dans les rues, et à Saïda un convoi de voitures a été organisé par la Jamaa Islamiya, un mouvement issu des Frères musulmans. En Syrie, à Deir ez-Zor, une ville sous le contrôle des forces kurdes, des miliciens ont ouvert le feu pour disperser une manifestation anti-française.

La Turquie, l’Iran, le Pakistan, le Koweït et la Jordanie ont dénoncé la republication des caricatures du Prophète sans condamner la décapitation de Samuel Paty. Si le roi Abdallah avait participé en 2015 à la marche parisienne pour Charlie Hebdo, un porte-parole du royaume jordanien a, cette fois, exprimé le mécontentement d’Amman face à la nouvelle diffusion des caricatures qui «blessent les sentiments de quelque deux milliards de musulmans et ciblent les lieux saints». Dans le même temps, le président du Sénat, Faisal Fayez, a exhorté les «forces pacifiques à affronter quiconque tente d’insulter le caractère sacré des religions et des prophètes divins sous le prétexte de la liberté d’expression».

Appels à la vengeance
L’Organisation de coopération islamique (OCI), qui réunit les pays musulmans, a déploré «les propos de certains responsables français (…) susceptibles de nuire aux relations franco-musulmanes». Sur les réseaux sociaux, les appels au boycott de produits français se sont multipliés depuis vendredi, à travers les hashtags en arabe ainsi que – phénomène inquiétant – des appels menaçants à la vengeance. L’université du Qatar a reporté la semaine culturelle française et des agences de voyages du Koweït cessent de proposer des voyages en France. Et au Koweït, des photos montrant les fromages Kiri et Babybel retirés des rayons de certains magasins ont été relayées.

Source: Lefigaro.fr

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