Affi accuse des « miliciens du régime » d’avoir incendié son domicile à Bongouanou
Manuella YAPI
Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’Guessan a accusé dimanche à Abidjan des « miliciens du régime » d’avoir incendié son domicile samedi à Bongouanou (Est) sa ville natale, où des affrontements ont éclaté entre autochtones et allogènes.
« J’indique qu’il s’agit des miliciens du régime, (…) entretenus par le petit frère du chef de l’Etat, qui seraient regroupés à l’hôtel Sebroko (à Abidjan) et mis en mission pour agresser les leaders de l’opposition qui gênent le régime », a affirmé M. Affi N’Guessan, ajoutant que ces individus « fonctionnent un peu comme des escadrons de la mort », face à la presse.
Il a soutenu avoir été prévenu « très tôt le matin » avant l’attaque de son domicile par ces « miliciens partis d’Abidjan », assurant qu’ils « sévissent dans toutes les régions chaque fois que l’opposition manifeste pacifiquement » contre la candidature du chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Le président du FPI a dénoncé un « régime de tyrannie, de harcèlement de l’opposition », estimant que les « deux morts » notifiés lors de ces heurts « sont à mettre au passif de M. Ouattara, dans sa volonté de tyranniser le peuple ».
Des affrontements ont éclaté vendredi entre autochtones et allogènes à Bongouanou et se sont poursuivis samedi dans la ville, où la résidence de Pascal Affi N’guessan, député et président du conseil régional, a été incendiée par des inconnus.
Jeudi, M. Affi N’Guessan et Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), tous deux candidats à la présidentielle, ont appelé leurs militants à « empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin et à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux », après avoir annoncé qu’ils ne sont « pas concernés par le processus électoral ».
Alerte info/Connectionivoirienne.net
===========LA VICTIMISATION, MODE D’EMPLOI ==========
Nicolas Machiavel n’a pas eu le temps d’écrire ce bréviaire.
La victimisation est reconnue de nos jours comme une stratégie de communication politique. Mais un couteau à double tranchant.
Elle permet à tout le moins de jeter un regard compatissant parfois condescendant sur la victime déclarée.
Il faut bien que certains expliquent à la communauté internationale, alors que les conditions ne sont pas réunies ni à la CEI ni à la Cour Constitutionnelle selon eux, pourquoi ils ont pu déposer leurs dossiers de candidature !
La première stratégie qui consistait à croire à un embrasement général des villes le 10 octobre 2020 après le meeting du Stade Houphouët, a vite tourné en eau de boudin. Echec lamentable ! Le discours FINAL de Bédié a eu pour écho le silence des eaux de la Lagune Ebrié. Discrédit profond vis-à-vis de la Communauté internationale.
Après le Stade qui était une bonne tribune pour eux, certains leaders sont désormais très réticents à toute stratégie de guérillas urbaines. Ils n’en ont ni les hommes ni l’expérience encore moins l’énergie voire l’âge. A ceux qui font la proposition, ils répondent laconiquement : « Commencez ! On va voir… »
C’est dans ce « Commencez, on va voir… » que le plus intéressé d’entre eux par l’issue du 31 Octobre 2020, à défaut de porter la bataille là où il faut, crée des fausses escarmouches dans son fief. Pour donner le ton de la musique ! Et démontrer ainsi à la Communauté internationale qu’il est visé par le pouvoir et qu’il faut lui porter secours avant qu’il ne soit trop tard !
Apparemment, les autres leaders de l’opposition qui ne sont pas du tout convaincus par le scénario, n’ont manifestement pas été emballés. Le cœur n’y est plus.
La preuve, à MAN où l’un des discoureurs les plus zélés du Stade Félix HOUPHOUET BOIGNY, aurait son fief, ADO a drainé un public qu’on croirait sorti de terre ! Comme sous l’effet d’un pouvoir magique toute la population du District des montagnes, estimée à plus de 2.371.920 habitants, s’est donnée rendez-vous pour soutenir ADO !
Rien n’a filtré comme un petit mouvement de protestation durant cette visite. Où sont donc passés les hommes pour la désobéissance civile qui squattaient les rédactions des médias ?
Il ne reste qu’à AFFI le lanceur du mot d’ordre que trois voies :
– Une grève de faim illimitée;
– Une auto-immolation;
– Commencer enfin la campagne.
Les deux premières entreprises montrent le fond de l’âme ! Elles sont au-dessus de ses forces.
La troisième ? Sa porte de salut en vérité. KKB n’a pas attendu le coup de sifflet ni l’huissier du PDCI pour commencer le porte à porte sur le terrain ! Il y a un enjeu : la place du leader de l’opposition. Celui qui sera en 2025 un challenger de poids ! Cette place que AFFI occupait sans en avoir la légitimité.
Clairement, l’incendie tout comme les massacres à Daoukro et Bonoua sont une tentative désespérée de liguer les unes contre les autres les communautés allochtone et autochtones des différentes cités. L’affrontement inter-ethnique qui en résulterait serait du pain béni pour celui qui n’a toujours prospéré que dans la division du peuple Ivoirien. Lui qui, lors de sa dernière saillie, a assumé exclure Bédié et Gbagbo, individus (sic) qui se ligueraient pour le projet d’éradiquer de la surface de la Terre les nordistes et les musulmans. Et il y a des gens suffisamment stupides pour boire cette assertion.
Alors qui met le feu et massacre ? Les encagoulés, pardi, contrôlés par Bouréima (le beau prénom !). Affi le sait et l’a dit, Chris Yapi l’a encore confirmé. On voit le dos du nageur.