Sur le plan général, la Côte d’Ivoire n’a pas changé depuis des années : la réconciliation est en
panne sèche, la bonne gouvernance n’est pas au rendez-vous, la vie est dure pour les ivoiriens
et la promesse de l’émergence reste illusoire.
Nous venons de livrer tout ce que le seul intérêt de la Côte d’Ivoire dictait à nos réflexions et à
nos actions, tout ce que nous portions en nous de soucis et d’Espérance.
Pour nous, prendre conscience des besoins sociaux et les satisfaire aussi largement et
généreusement que possible est à la fois un devoir de justice, mais aussi bénéfique pour la vie
du pays et sa paix politique.
Nous continuerons à affirmer que tous les efforts que nous poursuivons pour sortir du carcan
du sous-développement seraient vains si nous ne pouvions pas bénéficier d’une longue période
de paix.
Avec LDCI, « Le Futur, c’est Aujourd’hui ». C’est pourquoi, nous appelons tousles ivoiriens à « Un engagement audacieux au service de la patrie ».
Préambule:
Partout, dans les pays du monde, les démocrates, qu’ils soient politiques,
syndicalistes ou simples membres de la société civile, ont profondément changé
le paysage social et politique de leur pays. Leur combat a contribué à transformer
les rapports sociaux, à modifier les gouvernances et l’environnement
institutionnel pour permettre à chaque acteur social de réaliser son idéal de
bonheur et à la société dans son ensemble de s’enraciner dans la démocratie. En
Côte d’Ivoire, ce combat a permis d’avoir l’indépendance en 1960 et le
multipartisme en 1990 auxquels se sont ajoutés de nombreux acquis
démocratiques et sociaux. Mais la crise post-électorale que le pays a connue en
2011 et qui a remis en cause toutes nos certitudes, a radicalement transformé le
paysage social, modifié nos rapports aux valeurs et à l’éthique, avec une crise des
valeurs sans précédent dans l’histoire du pays et fait progresser la pauvreté et les
clivages sociaux. Malgré les apparences, la Côte d’Ivoire reste un pays traversé
par de nombreux problèmes qui demandent la contribution de tous ses fils et
filles pour leur résolution. Ces problèmes exigent, dorénavant, des acteurs
sociaux et politiques un engagement plus accru pour l’équité sociale et la
démocratie et une plus grande force de proposition susceptible de présenter des
alternatives crédibles ou des voies capables de conduire le pays sur les sentiers
du développement et du progrès social autour de valeurs partagées qui forgeront
le caractère du nouvel homme ivoirien. Pour réaliser ce projet capital pour la
survie de la Côte d’Ivoire dans un espace mondial dorénavant très concurrentiel,
il importe de faire le point et de dresser dans tous les domaines le bilan qui
s’impose de sorte à faire des propositions nécessaires pour un futur plus radieux
pour la Côte d’Ivoire.
« Les démocrates de Côte d’Ivoire » est un mouvement politique et citoyen qui
veut prendre sa part dans ce combat pour le progrès social et démocratique et
pour un rayonnement international plus accru de la Côte d’Ivoire en
accompagnant l’action de la société civile existante par des réflexions et des
propositions audacieuses et volontaristes.
Notre ambition : Assurer, dans la paix et la stabilité, la prospérité des
Ivoiriennes et des Ivoiriens.
Notre vision : Aider à construire une Côte d’Ivoire prospère par la mise en
œuvre d’un libéralisme social qui trouve son ancrage dans une société solidaire.
En effet, En effet, le libéralisme prospère s’il est mis en œuvre, dans le pays, une
politique sociale des plus hardies qui viendra rectifier les injustices, notamment
celles devant la maladie, l’éducation, la culture et les disparités régionales.
Prendre conscience des besoins sociaux et les satisfaire aussi largement et
généreusement que possible est à la fois un devoir de justice, mais aussi bénéfique
pour la vie du pays et sa paix politique.
Notre défi : Contribuer à la mise en place d’une réconciliation véritable, fruit
d’un large consensus qui libère les énergies et veille à ce qu’elles n’entrent pas
en conflit. L’avenir sera ce que nous aurons décidé ensemble. Face aux problèmes
actuels, chaque Ivoirien s’interroge sur ce que lui reverse l’avenir. Notre réponse
est qu’il sera ce que nous voudrions qu’il soit, en évitant les erreurs passées et en
nous attachant, avec détermination et amour, aux taches qui nous sont confiées,
en nous adaptant au rythme nouveau de la vie moderne sans perdre pour autant
notre âme et notre authenticité.
Notre engagement :
L’engagement des Démocrates de Côte d’Ivoire pour une société ivoirienne plus
unie et prospère tire son fondement d’un socle de valeurs fortes que sont : la
liberté, la solidarité, l’égalité des chances, la responsabilité partagée, le respect
des différences, le respect de l’environnement, le travail, la discipline, l’Etat de
droit, l’esprit d’initiative, l’esprit d’entreprise.
Cet engagement est un projet social qui recherche l’épanouissement de chaque
membre de la société ivoirienne, natif ou d’adoption, de sorte à lui permettre
d’assurer et d’assumer son destin personnel et à exercer pleinement ses droits et
devoirs de citoyen. Il se décline en 18 propositions.
1. Réconcilions-nous pour construire une nation forte
En Côte d’Ivoire, la république a été proclamée en 1958 sans une véritable
construction. Après la proclamation de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7
août 1960, le père de la nation, Felix Houphouët-Boigny (FHB) avait pour
objectifs le raffermissement de l’Etat et la construction d’une république qui
devrait former le corps de la nation. Le père de la nation a fait de son mieux pour
unir les ivoiriens. Il a pétri, façonné, sculpté la Côte d’Ivoire, avant de lui donner
son visage moderne, son souffle et son identité. L’identité ivoirienne était au
premier plan, la revendication ethnique reléguée au second plan. Mais voilà que
depuis 2011, la république est attaquée au cœur de ses fondements. Les ivoiriens
observent dans l’indifférence de tous, la construction d’une « république
ethnique ». En effet, depuis 2011, nos origines ethniques, religieuses et même
nos appartenances politiques ont été utilisées pour déconstruire la nation
ivoirienne.
Les différentes structures créées pour réconcilier les Ivoiriens n’ont pas atteint
leur but. Le temps est venu de ne plus se référer de façon constante au
régionalisme et à l’ethnie dans notre pays. Dans cette optique, le gouvernement
qui sortira des élections de 2020 devra être celui de la réconciliation vraie
intégrant toutes les compétences issues des principales forces politiques et de la
société civile.
2. Construisons l’intégration nationale pour aller sereinement à l’intégration sous-régionale
La Côte d’Ivoire sort d’une crise post-électorale dont elle n’a pas encore finie de
panser les plaies qui en sont issues. De nombreux ivoiriens sont encore en exil.
Certains autres croupissent dans les prisons sans jugement parfois. Il est temps
d’unir les ivoiriens afin de mieux les ouvrir aux autres. Intégrer les autres, c’est
leur donner les moyens de participer à la vie collective sur une base aussi
égalitaire que possible. La notion d’intégration désigne le processus par lesquels
les individus sont accueillis afin de mieux participer à l’atteinte des objectifs
globaux de la société hôte. Ainsi, ils participent à la société globale par l’activité
professionnelle, l’apprentissage des normes de consommation matérielle,
l’adoption des comportements familiaux et culturels, les échanges avec les autres,
la participation aux institutions communes. Pour permettre aux autres de
partager nos valeurs, il faut que les Ivoiriens eux-mêmes s’acceptent et
s’intègrent. Le chantier de la réconcilier est donc à reprendre sur un modèle qui
permet de régler enfin et définitivement les problèmes qui minent la société
ivoirienne et divisent la classe politique depuis la mort de son premier président.
3. Construisons un Etat de droit et assurons une justice équitable à tous les Ivoiriens
La construction d’un Etat de droit solide s’appuie sur des institutions fortes et
non sur des hommes forts. Sur cette base, une réflexion en profondeur doit être
menée sur le régime présidentiel pour en extirper tous les ingrédients qui
transforment en petit rois et dictateurs les candidats au fauteuil présidentiel une
fois élus. Le cadre institutionnel général ne doit pas échapper à cette réflexion
qui aura, pour objectif, de voir quelles institutions on maintient et quelles
institutions on supprime et quel regard on peut poser sur leur fonctionnement
pour les adapter aux besoins d’une société d’équité profondément ancrée dans la
démocratie.
Concernant la justice, elle n’est pas équitable pour tous les Ivoiriens. La vie
administrative et l’administration de la justice conditionnent le bon
fonctionnement de la société. Pour dire les choses clairement, les Ivoiriens
déplorent une justice à double vitesse, une justice qui donne le sentiment d’être
une justice à géométrie variable. L’indépendance de notre justice est sujette à
caution. Dans le fonctionnement de notre appareil judiciaire, l’on note la
multiplication des cas de corruption, ce qui crée une certaine désaffection pour la
justice institutionnelle et ouvre droit à la justice privée. Il nous faut les
mécanismes d’indépendance de la justice notamment au niveau institutionnel et
doter les juridictions de moyens financiers et matériels adéquats. Et pour la
rendre crédible, nous mettrons en place les mécanismes de lutte contre la
corruption en milieu judiciaire.
4. Repensons notre armée et notre appareil de défense au service du peuple et de l’unité nationale
L’armée doit demeurer républicaine et neutre. Plus que jamais, la nouvelle armée
qui doit être mise en place après avoir obtenu un large consensus autour d’elle et
de ses missions est appelée à assumer sa mission dans la stricte neutralité. Elle a
une place primordiale dans le processus de réconciliation en cours. Il en est de
même de tout l’appareil de défense et de sécurité. Il doit assurer la sécurité des
institutions, des biens et des personnes et rester à l’écart de la politique
politicienne. Il doit assurer sa cohésion, surtout dans cette phase de sa réforme.
Une réussite de cette réforme est aussi une chance de la paix pour la Côte
d’Ivoire. La nouvelle armée et tout l’appareil de défense et de sécurité doivent
aussi être les garants du peuple ivoirien et de la cohésion nationale. La doctrine
de la défense doit, dans cette perspective, être revue et reformulée. Elle permettra
de mettre en place un système de défense et de sécurité cohérent avec des forces
de police et de gendarmerie et assimilées d’une efficacité exemplaire dans la
sousrégion et une armée mixte combinant la fonction militaire classique,
à savoir la conscription et le professionnalisme et le développement.
5. Redéfinissons le rôle de l’Etat et modernisons la fonction publique
Dans les pays industrialisés, il s’est produit une extension progressive mais
importante de l’emprise de l’Etat sur l’économie si l’on en juge par la progression
de la part des dépenses publiques dans le PIB (12% en 1913 à environ 45% en
1995). Outre les évènements historiques tels que les guerres et les dépressions
qui ont rendu opportune une intervention directe de l’Etat pour reconstruire et
redresser les économies, l’expansion du rôle de l’Etat au 20ème siècle a été
encouragée par les différents courants de la pensée économique, notamment la
pensée marxiste et socialiste et le courant keynésien.
Mais, en Afrique, l’Etat reste un grand et mauvais dépensier. Il est même un
mauvais « Directeur de ressources humaines (DRH) ». L’échec des stratégies de
développement fondées sur la prééminence de l’Etat a conduit à des crises
d’endettement, voire à la faillite de certains pays ayant adopté la planification
centralisée. Aujourd’hui, l’idée que l’Etat peut résoudre tous les problèmes n’est
plus aussi largement admise qu’auparavant.
Quelle devrait donc être notre vision de l’Etat ?
Nous sommes conscients que la mise en place d’un nouveau cadre de progrès
économique et social requiert la redéfinition du rôle de l’Etat. L’Etat moderne
doit être à la fois stratège, régulateur et inspirateur, facilitateur et
accompagnateur, solidaire, garant des institutions et promoteur du
développement durable. Il faut procéder à la revalorisation, à la moralisation et
à la modernisation de l’administration publique pour restaurer son image et
renforcer son efficacité.
6. Soyons plus proches des populations en approfondissant la décentralisation
Un des ressorts de la bonne gouvernance et du développement demeure
aujourd’hui la décentralisation. Dans la plupart des pays démocratiques, ce
processus s’est mis en place et consiste à transférer aux populations la gestion de
secteurs essentiels pour le développement de leur localité et pour leur mieuxêtre.
Cette déconcentration du pouvoir, dont certains domaines reposent ainsi entre les
mains des élus locaux, implique de nouvelles responsabilités au niveau
des communautés. C’est aussi un processus participatif qui, à partir d’une
administration de proximité, motive l’intérêt des populations à la gestion de leurs
localités, avec une plus grande possibilité de participation citoyenne dans les
orientations et les activités qui fondent le développement local.
En effet, le 3 décembre 2012, le ministre de l’Intérieur soumettait à la
commission des affaires générales et institutionnelles de l’Assemblée Nationale
deux projets de lois relatifs à la décentralisation et au code électoral.
Le premier projet de loi, qui a été adopté en l’état par le parlement, porte sur
l’organisation des collectivités territoriales et abroge toutes les dispositions
antérieures contraires, notamment les lois 98-485 du 4 septembre 1998 relative
à l’organisation de la région et 80-1180 du 17 octobre 1980 relative à
l’organisation municipale telle que modifiée par les lois 85-578 du 19 juillet
1985, 95-608 ainsi que 95-611 du 3 aout 1995.
La conséquence de l’adoption de ces textes est qu’on se retrouve dans un schéma
qui est aux antipodes de la décentralisation ; la commune et la région étant les
deux échelons territoriaux retenus. De fait donc, les départements et les conseils
généraux ne sont plus des entités décentralisées. Il faut revenir à une vraie
politique de décentralisation qui accorde aux régions de très larges pouvoirs et
plus d’autonomie.
7. Construisons une administration performante et intègre
L’administration ivoirienne n’est pas performante et elle est corrompue. En
sommes, elle manque de vertu. À l’heure où partout, dans le monde, l’état de droit
ainsi que la présence d’une administration indépendante et intègre sont reconnus
comme des éléments essentiels pour l’existence d’un État stable, démocratique
et performant, et que parallèlement l’accent est mis sur l’utilisation de méthodes
et d’outils de gestion modernes appliqués à la sphère publique, il est plus que
jamais nécessaire de porter attention à la place des valeurs et des vertus en
administration publique. Des reformes sont donc nécessaires pour redonner une
autre image à notre administration et la rendre performante.
Il faut accroître l’efficacité et l’efficience de l’Administration publique ivoirienne
par de profondes transformations aux niveaux des structures; des systèmes de
gestion; des attitudes et mentalités, des aptitudes professionnelles et des
connaissances des ressources humaines; des technologies utilisées; des pratiques
et méthodes de travail; des textes législatifs et réglementaires; des normes et des
procédures.
8. Trouvons des emplois et de bonnes conditions de travail aux ivoiriens
En Côte d’Ivoire, les gouvernements se succèdent mais la situation des jeunes ne
change pas. Ils sont toujours nombreux à être au chômage, à manquer de
formations, à rechercher leur premier emploi. La croissance économique en Côte
d’Ivoire affiche des taux relativement élevés mais ne s’accompagne pas des
créations d’emplois attendues. Ce qui est en cause, c’est l’orientation de la
politique économique du pays ces dernières années. Cette faible sensibilité de la
croissance à l’emploi tient au fait que l’accent est mis sur une croissance tirée
par les exportations conjuguée à des politiques d’attraction des IED, ce qui fait
que ces investissements s’orientent essentiellement vers l’industrie extractive -extraction minière,
électricité, gaz, eau – essentiellement capitalistiques, avec peu de retombées sur l’emploi, aux dépens des activités industrielles manufacturières plus créatrices d’emplois. D’où l’illusion d’une embellie économique et sociale sur
fond de chômage persistant, de sous-emploi généralisé et de pauvreté rampante.
La politique générale devrait d’être d’augmenter le nombre d’emplois pour
absorber l’augmentation de la population active et la poussée démographique des
jeunes, d’accroître les revenus générés par ces emplois par des gains de
productivité de façon à lutter contre la pauvreté et le sous-emploi croissants, et
de rendre les emplois décents de mieux en mieux pour plus de justice sociale.
9. Construisons un système de santé efficace et plus proche des ivoiriens
Dans notre pays, une proportion très faible du budget est allouée à la santé. En
2013, 180,618 milliards de franc CFA soit 4,7% du budget de l’Etat (3814,6). En
2014, cette proportion était de 5,8% pour se située à 6,4% du budget de l’Etat
(5014,4) en 2015. Ces ratios sont largement en dessous des objectifs d’Abuja de
15%. En conséquence, les établissements de santé sont vétustes et insuffisants.
Environ 60% de la population vit à moins de 5km d’un centre de santé. Il faut
mettre en place des politiques de santé ambitieuses qui permettront d’offrir aux
populations un meilleur accès aux soins de santé. Etre en bonne santé est une des
conditions préalables pour avoir un capital humain de qualité.
10. Construisons une école très performante et donnons un autre
visage à l’enseignement technique et à la formation professionnelle
L’école est un chantier important des engagements des Démocrates de Côte
d’Ivoire. Elle l’est d’autant plus qu’elle est plongée, depuis des décennies, dans
un état critique. Il est grand temps de redéfinir la politique éducative en Côte
d’Ivoire pour qu’elle impacte le développement et s’inscrive dans ses nouvelles
frontières.
Le système éducatif ivoirien est anachronique. Il est inadapté aux nouvelles
réalités socio-économiques actuelles. Ses rendements externes ne sont pas bons.
La quasi-inexistence d’une articulation entre le système éducatif et le marché du
travail est une des causes du chômage massif des jeunes. La Côte d’Ivoire doit
trouver les solutions pour se construire une école de qualité et qui contribue à
son développement.
Depuis l’époque coloniale, la Côte d’Ivoire perpétue une politique éducative qui
met en avant l’unique acquisition de savoirs. On a ainsi mis l’accent sur le
développement intellectuel pour assurer la relève bureaucratique. Ce modèle est
dépassé et le nombre important de chômeurs qu’il produit montre ses limites
devant les nouvelles attentes de la société ivoirienne. Pour transformer en
profondeur la mentalité des jeunes ivoiriens et leur donner les armes pour faire
face aux défis des mondes à venir, il faut un système approprié et des enseignants
qui les y préparent.
11. Redéfinissons une nouvelle politique de la recherche
scientifique et de l’enseignement supérieur
La population ivoirienne a un capital humain encore peu développé avec 62%
d’actifs analphabètes, davantage de femmes que d’hommes ; 77% a moins que le
niveau secondaire de l’enseignement et 3% seulement le niveau supérieur.
Toutefois, les avancées dans l’éducation sont telles que les nouveaux actifs sont
de plus en plus éduqués et diplômés. Le nouveau système Licence Master
Doctorat (LMD) en vigueur dans nos universités est peu lisible aussi bien pour
les enseignants que pour les étudiants. En plus de souffrir d’un manque de
communication des autorités universitaires et du ministère de l’enseignement
supérieur sur sa mise en œuvre, ce système n’offre aucune lisibilité en termes de
résolutions du problème crucial de l’emploi. La logique universitaire
d’acquisition de savoir livresque l’emporte sur pertinence sociale de la
préparation à l’entrée dans un métier. La professionnalisation, volet important
du LMD, est absente des parcours et des offres de formation disponibles. Aucun
lien d’offres de programme centrées sur les professions n’est établi avec le milieu
professionnel dans aucune des universités alors que la logique du LMD est
justement d’offrir la possibilité aux universités de s’ouvrir sur les milieux
professionnels. Cela devra être corrigé par des propositions hardies et innovantes
de sorte que la recherche scientifique accompagne le développement économique,
industriel et social. La place des centres de recherches, dans cette politique, doit
être revue.
12. Approfondissons le social pour une société plus juste
La précarité de la protection sociale en Côte d’Ivoire fait suite à deux décennies
de tensions exacerbées par la crise post-électorale. A l’exception de l’aide
humanitaire ponctuelle, le pays ne dispose pas encore d’un système de protection
sociale élargie couvrant les populations contre les risques. La protection sociale
se limite au régime de sécurité sociale bénéficiant à une minorité d’employés du
secteur formel et leurs ayants droit, et à quelques programmes à faible
contribution comme les cantines scolaires ou les aides ciblées aux enfants en
situation de vulnérabilité. Il est important de réserver un traitement adéquat aux
handicapés, de lutter contre la vie chère, d’améliorer l’accès au logement, à
l’électricité et à l’eau potable. Il faut aussi revoir notre régime de retraite pour
sauver les retraites et en finir avec les déficits des différentes caisses de retraite.
13. Diversifions les bases de notre économie avec nos ressources
énergétiques et minières
En 1960, notre connaissance du sous-sol ivoirien était rudimentaire ; il n’existait
pas de cadres ni de techniciens nationaux des sciences de la terre. Un double
travail de prospection et de formation a été mené. Les moyens les plus modernes
d’exploration géologique et minière ont permis de découvrir que la Côte d’Ivoire,
qui ne sera jamais un eldorado, présente cependant des certitudes et des indices
intéressants. La mine fournit de l’emploi à de milliers de chômeurs. Le
développement de l’industrie minière entraine celui de l’économie locale. La Côte
d’Ivoire devra aussi approfondir sa politique de transformation des matières
premières. L’approche agro-industrielle devra être privilégiée et elle permettra
la transformation sur place de la majorité de nos produits agricoles.
14. Modernisons notre agriculture pour la rendre plus compétitive
L’émergence économique s’accompagne d’une industrialisation. Cette dernière
ne pouvant se déconnecter de l’agriculture dans le cas de nos pays, si tant est que
les gouvernants souhaitent une croissance équilibrée. Il est aujourd’hui admis
qu’une croissance accélérée ne peut que résulter de l’essor des activités
industrielles, et celle du volontarisme, fondée ou non sur un nationalisme
politique déclaré et, en tout état de cause, sur une intervention, dans l’allocation
des ressources, de l’État, appelé à corriger les lois du marché qui avaient jusquelà
distribué inégalement l’industrie à l’échelle de la planète.
Des réformes méritent d’être engagées pour permettre à l’’agriculture
de soutenir le développement industriel souhaité.
15. Gardons notre environnement sain et construisons nos villes pour le futur
La conférence de Rio de Janeiro (1992) a montré que le développement durable
passe par la protection de l’environnement. Le diagnostic montre que la Côte
d’Ivoire est confrontée à des problèmes environnementaux de natures diverses :
disparition du couvert forestier, appauvrissement des sols, pollution et
eutrophisation des eaux, pollution de l’air, dégradation du lieu urbain,
persistance des maladies environnementales, manque d’éducation, formation et
sensibilisation, inadaptation et instabilité du cadre juridique et institutionnel
ainsi que la dispersion et les difficultés d’accès des données environnementaux.
L’Etat de Côte d’Ivoire a adopté un « Livre Blanc l’Environnement de Côte
d’Ivoire » en 1995. Pour autant, l’inversion voulue n’est pas constatée. Il faut une
politique volontariste pour faire évoluer nos villes vers plus de modernité et pour
rendre le cadre de vie des populations sain et agréable.
16. Redéfinissons une nouvelle politique des travaux publics, d’infrastructures et de transport
La mise en valeur des richesses du sol et du sous-sol, le développement des
activités industrielles ne sont économiquement rentables et concevables sur le
plan humain qu’accompagnés d’une politique méthodique d’équipements et
d’infrastructures de transports, d’énergie, de communication, d’urbanisme,
d’hydraulique humaine, tout ce qui permet de valoriser le travail humain et de
donner, au moins matériellement, à ceux qui l’effectuent, un cadre d’existence
satisfaisant. Les infrastructures de transport méritent une attention particulière
dans les pays en développement et particulièrement en Côte d’Ivoire. Les pays
africains doivent donc massivement investir dans les infrastructures pour rendre
leurs économies plus compétitives.
17. Redéfinissons notre politique étrangère et les contours d’une immigration lucide
Notre pays, sous la houlette du Président Felix Houphouët-Boigny, a affirmé sa
foi inébranlable dans un monde de paix, un monde de liberté, un monde de
fraternité. Ce triple idéal a constamment inspiré notre démarche aussi bien aux
Nations-Unies, que dans toutes les organisations interafricaines et dans toutes
nos relations bilatérales. Nous nous sommes ouvert à nos frères de la sous-région
et d’ailleurs au point d’avoir l’un des plus fort taux d’immigration au monde ; ce
qui n’est pas sans poser quelques problèmes.
Notre diplomatie doit épouser l’ère du temps en consacrant l’essentiel de nos
relations au bénéfice de notre économie. Face à la concentration des moyens à
l’étranger, l’ensemble des réseaux publics à l’étranger s’investissent dans la
diplomatie économique, qu’il s’agisse des équipes diplomatiques et consulaires,
des services scientifiques, techniques ou culturels, des services responsables les
politiques de développement et notre expertise française à l’étranger.
Notre politique d’immigration est humaniste mais manque de lucidité. Le thème
de l’immigration est devenu tabou en Côte d’Ivoire. La raison est simple : il
soulève les passions à tel enseigne que les politiques ont peur d’aborder cette
thématique. Et pourtant, l’histoire récente de notre pays nous commande
d’aborder tous les sujets sans peur ni exagération. En effet, le pays est certes une
terre d’hospitalité, mais une absence de politique d’immigration est le terreau de
tous les extrêmes. L’immigré peut participer à l’économie mais il peut également
être une charge pour la société en l’absence d’une véritable politique
d’immigration.
18. Redéfinissons une nouvelle coopération militaire avec les autres pays et renégocions notre sortie du Franc CFA
Héritage d’un passé colonial, la France joue encore aujourd’hui un rôle de
puissance militaire en Afrique. Elle a d’ailleurs été longtemps la seule puissance
à maintenir des troupes sur le continent. La France est en effet liée avec plusieurs
États africains par des accords de coopération militaire ou de défense, ces
derniers étant censés justifier au plan juridique l’ingérence militaire de la France
dans ses anciennes colonies. On a remarqué que la France a ainsi pris pour
habitude d’intervenir militairement dans des conflits internes et lorsque ses
intérêts sont menacés (Cameroun, Tchad, Centrafrique, Comores, ex-Zaïre, Côte
d’Ivoire…), d’encadrer et d’équiper des armées et gardes présidentielles au seul
service de dictateurs corrompus mais fidèles aux intérêts français. Nous devons
revoir les accords de coopération militaire avec la France. Personne, à ce jour, ne
connait d’ailleurs les termes de cet accord avec la France. Nous devons aussi
négocier de nouveaux accords d’assistance technique et de coopération militaire,
avec des pays librement choisis en vue d’encadrer et équiper notre pays en armes
et matériels militaires. Cette coopération peut également s’étendre à la
coopération policière et au maintien de l’ordre. Concernant l’accord de
coopération monétaire avec la France, il est temps de faire le bilan et d’en tirer
toutes les conséquences.
Nous sommes attachés à ce que chacun de tous ceux qui adhèrent à notre idéal
pour la Côte d’Ivoire respecte les grands principes, ici, énoncés dans ce manifeste.
Ces 18 propositions constituent notre engagement pour une Côte d’Ivoire plus
unie, plus prospère et à l’aura internationale renforcée.
===== EN QUÊTE D’UN TABOURET AU MARCHE GOURO =====
Dans ses nouveaux habits bien amples de Professeur Agrégé d’économies version CAMES 2019, Dr Prao peut attaquer désormais la prochaine étape de son parcours de vie : Etre chef d’un parti politique autonome ! Après avoir été évincé de LIDER oû ses compétences en tant que Responsable des questions économiques ont été mises en cause et rédigé par la suite quelques publications sans queue ni tête pour justifier d’un intellectualisme de service. Revanche sur ses anciens compagnons de Lider ? On le saura bientôt.
Mais revenons à l’acte fondateur de son parti politique, son manifeste en 18 points dont copie vient d’être publiée.
Certainement il y manque un 19ème : Quelle nouvelle gouvernance politique pour atteindre ce rêve en 18 points ?
Car s’il ne s’agit que de se réunir à 3 entre quatre murs pour créer un parti politique, l’exercice est bien simple. Mais vient par exemple l’heure de faire un meeting tout seul on ne voit plus le public à qui le manifeste s’adressait.
Combien de fois a t on vu Mamadou Koulibaly qui était en verve hier au FELICIA organiser un seul meeting à Man, à Tafiré ou à Niablé ? Et pourtant les « Jeudi de Mamadou KOULIBALY » ont de multiples vues sur YouTube !
En vérité tout simplement entre le monde selon YouTube et le Monde Réel, il y a bien un grand fossé.
Quand vient l’heure de donner une liste de 1% des électeurs dans 17 régions du pays, un Amon Tanoh, le prétendu Diamant Noir du Sanwi, sorti fraichement du RHDP a du mal à trouver des militants dans son propre Sanwi natal !
La triste réalité.est là. La politique sur les réseaux est bien commode et l’imaginaire voguant d’un site à un autre, de la Chine à la Bolivie, l’internaute se prend à s’inventer un.autre monde que le sien.
Créer un parti politique c’est aller à la rencontre d’une société mais c’est certes l’incarner er oser projeter le rêve de ce peuple dans le monde d’aujourd’hui et de demain.
A faire des diagnostics intellectuellement malhonnêtes dont les références sociétales n’osent pas aller et comprendre le monde environnant au-delà de 2011, on s’enferme dans une lecture honteusement sectaire, partielle et partiale.
========= A TOUS CEUX QUI REVENT DE FAIRE LA POLITIQUE AUTREMENT ======
Le document de prospectives « ETUDE NATIONALE PROSPECTIVE CÔTE D’IVOIRE 2040 » est un outil à explorer. A exploiter plutôt.
Quand la prétendue vision ne s’alimente à une lecture sereine du temps, tout est voué à l’échec.
Cette étude prospective de 2016 qui sera certainement enrichie chaque 3 voire 5 ans, est un excellent travail.
Il est facile de rester assis dans sa chambre et d’élaborer un rêve pour tous les chômeurs. Et le leur vendre sans délier les cordes de la bourse.
Les PND 2012-2015 et 2016-2020 ont été des outils formidables au plan économique. Il faut poursuivre l’exercice en élargissant l’approbation par l’ensemble de la population. Il faut qu’il y ait une forte adhésion populaire autour des objectifs des PND pour réduire le périmètre commercial des vendeurs d’illusions.
Tout est question de BONNE communication.
Naturellement certains se refuseront toujours à adhérer à tout programme sociétal, ayant pris fait et cause pour un homme au détriment de la société.
Les ajustements à ces programmes peuvent être et doivent être opérés dans la transparence. C’est pourquoi il nous faut des institutions souveraines dans leur rôle. L’assemblée et le Sénat doivent être dynamisés.
Toutes ces préconisations seront bien entendu impossibles à mettre en oeuvre quand le mensonge est servi aux enfants depuis le bas âge. L’éducation ne se fait pas seulement à l’école. Quid de la famille et de son rôle ?
Lorsque des familles démissionnent et abandonnent leur progéniture aux vendeurs d’illusions qui leur promettent des emplois sur Mars, quand ils n’ont ni qualification ni volonté se mettre à un apprentissage quelconque, quand on leur a vendu que le monde ancien de la réussite sociale par la voie classique école et diplômes, alors il.ne faudrait.pas s’étonner qu’en 2040 alors que ni Ouattara ni Bedié ni Gbagbo encore @Wara ne seront aux affaires, on soit encore à decrier le faible niveau de l’indice de développement humain de notre pays.
Au passage notons que le Manifeste ne nous indique point comment il sera évalué et donc ne nous promet véritablement rien en matière de gouvernance nouvelle.
Alors un parti fla-fla de plus ? Oui malheureusement !
Ils étaient plus de 17 hier à se défouler à la tribune du FELICIA. Dans ce beau monde, peu on en vérité lu L’ETUDE NATIONALE PROSPECTIVE CÔTE D’IVOIRE 2040 !
Je ne compte pas dans ce lot ceux qui sont fâchés avec le statistiques. Et pour cause. N’ayant pas été inscrits sur les listes électorales, ils rêvent d’une non-élection en octobre 2020 pour espérer être dans un hypothétique gouvernement de transition nationale.
Bon dimanche @Dr Prao !
Je termine quant à moi la relecture du texte intégral du Rapport du Camarade Xi Jinping au 19e Congrès National du Parti Communiste Chinois.
Il faut bien avoir le culte de la gratitude. Ils nous ont offert un Stade Olympique Alassane OUATTARA flambant neuf et d’importantes infrastructures qui nous permettront de noys projeter vers l’an 2040 avec….LE RHDP toujours aux commandes du paquebot Ivoire !