‘On peut ne pas être d’accord avec le pouvoir mais nous n’avons qu’un seul pays »
* »Bien que Ouattaraïste orthodoxe, j’ai ma liberté d’opinion »
* »J’engage toute la presse à emboucher la trompette de la paix »
Bamba Alex Souleymane, journaliste émérite ivoirien a choisi le siège du groupe SOCEF-NTIC, le vendredi 2 octobre 2020 à Cocody-Angré, pour se prononcer sur « la marche de la Côte d’Ivoire vers sa renaissance », à la faveur de sa rentrée politique et médiatique.
Au regard du contexte politique actuel, Bamba Alex se demande si la Côte d’Ivoire est encore « une terre de la vraie fraternité », comme le proclame son hymne national : « La classe politique de Côte d’Ivoire manque de sagesse et c’est une interpellation pour la presse, dans son ensemble (…) J’estime qu’il nous appartient de faire preuve de sagesse, d’être assez fraternel, de comprendre que Dieu est le seul maître du destin de l’homme. C’est lui qui, parce qu’il est généreux, donne à chacun ce qu’il veut et rend heureux ses créatures (…) Je constate que l’atmosphère n’est pas bonne, donc ma légitimité populaire me commande de ne pas me taire. Nous devons être nourris par les enseignements du passé, c’est pourquoi je voudrais exhorter la classe politique à beaucoup de sagesse, à moins de passion, à ne pas donner l’impression que la Côte d’Ivoire va à vau-l’eau. Jusqu’à preuve du contraire, aussi bien politiquement que constitutionnellement, il y a un commandant de bord, un capitaine dans le navire qui tient le gouvernail (…) On peut ne pas être d’accord avec le pouvoir, ce qui est le droit de chacun, mais nous n’avons qu’un seul pays, nous sommes une Nation, un peuple. Cette trilogie doit gouverner notre démarche au quotidien. J’engage donc toute la presse à emboucher la trompette de la paix, pour que les velléités de toutes sortes cessassent pour que la sérénité habite les cœurs et les esprits et que nous soyons la patrie de la vraie fraternité, pour que les Ivoiriens ne perdent pas espoir, qu’ils soient convaincus que nous sommes un peuple de bonheur, d’honneur et de partage (…) Les contradictions doivent être secondaires, parce que la mère-patrie reste. Ce sont ceux qui maîtrisent la parole que les Ivoiriens vont découvrir et non ceux qui ont du fuel dans la bouche. Dans un pays, il y a un chef et c’est le Président de la République qui est le chef du village, de toutes les cases du village. Ces cases n’ont pas la même taille, le même niveau, il y a en qui sont proches de celle du chef du village, il y en a qui sont dans le fond. Elles peuvent être grandes ou petites, mais elles ont la même valeur aux yeux du chef du village, parce qu’il est le patron. Il faut que nous soyons habités par ces valeurs fortes, anciennes qui ont fait la force des grands empires et qui demeurent une réalité dont il faut se référer pour que tout continue ». Cette rentrée politique et médiatique, qui s’est déroulée en présence du directeur général de SOCEF-NTIC, entreprise éditrice du quotidien « L’Intelligent d’Abidjan », Alafé Wakili et du vice-président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Laurent Okoué, a permis à Bamba Alex Souleymane de répondre à quelques préoccupations exprimées par ses confrères. « Je connais la classe politique ivoirienne, côté cour comme côté jardin (…) L’avènement du Président Ouattara en 1990 a radicalement changé la perception avec laquelle la politique était faite jusque-là. M. Ouattara n’est pas un homme influençable. J’ai pratiqué presque toute la classe politique, bien que je sois un Ouattaraïste orthodoxe, mais, j’ai ma liberté d’opinion (…) Nous avons participé à ce que la cohésion sociale soit le ciment de notre marche collective (…) Nous allons prendre le pari ensemble pour indexer les hommes politiques, leur dire que désormais, la presse regarde dans la même direction et joue la carte de l’apaisement ».
SD avec L’Intelligent d’Abidjan
Sylvain Debailly
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