Anselme BLAGNON
La plateforme de l’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) s’est félicité samedi de la décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) qui a ordonné au gouvernement ivoirien de réintégrer l’ex-président Laurent Gbagbo sur la liste électorale de la présidentielle du 31 octobre, lors d’un point de presse.
« EDS se félicite de cette ordonnance historique de la CADHP qui rétablit non seulement » Gbagbo « dans ses droits pour sa participation effective à l’élection présidentielle du 31 octobre, mais qui sonne aussi comme un message très fort en faveur de l’avènement de la démocratie et de l’Etat de droit en Côte d’ivoire », a déclaré son président Armand Ouegnin.
Vendredi, la Cour africaine a ordonné au gouvernement ivoirien de « lever immédiatement les obstacles empêchant » l’ex-président de « s’enregistrer sur la liste électorale » et de « suspendre la mention de la condamnation pénale » de son « casier judiciaire » jusqu’à ce qu’elle se « prononce sur le fond de la requête principale ».
Laurent Gbagbo a vu sa candidature à la présidentielle du 31 octobre rejeté en raison de la radiation de son nom sur la liste électorale, suite à une condamnation par contumace à 20 ans de prison à Abidjan pour l’affaire dite du « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), lors de la crise de postélectorale de 2010-2011.
La CADHP a rendu une décision similaire en faveur de l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, dont la candidature a également été rejetée, suite à une condamnation à 20 ans de prison ferme pour blanchiment de capitaux et détournement de deniers publics entre autres.
Le 29 avril, la Côte d’Ivoire a décidé de « retirer sa déclaration de compétence de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples » suite « aux graves et intolérables agissements » de la Cour africaine, qui a ordonné la suspension des mandats d’arrêts contre Soro et 19 de ses proches.
M. Ouegnin a également appelé le gouvernement « à tirer toutes les conséquences » de l’arrêt de la Cour africaine, afin que, dans le respect des engagements internationaux pris libre » par l’Etat de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo « soit rétabli dans ses droits de citoyen et d’électeur. »
En réaction, le président Alassane Ouattara a soutenu que les décisions de la juridiction africaine sont « nulles et de nul effet » et « ne seront pas appliquées » en Côte d’Ivoire.
ABL
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