Manuella YAPI
Le président ivoirien Alassane Ouattara, a affirmé samedi à Bouaflé (centre-ouest) que les décisions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), qui a ordonné vendredi la réinscription de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo sur le fichier électoral, sont « nulles » et ne seront pas appliquées en Côte d’Ivoire, face à la presse.
« Nous nous sommes déjà prononcés sur les décisions de la Cour africaine. Ce sont des décisions nulles et de nul effet qui porteraient atteinte à notre souveraineté. Nous ne les appliquerons pas, nous n’avons pas l’intention de les appliquer », a tranché M. Ouattara, rappelant que suite à l’annonce fin avril du retrait de la Côte d’Ivoire, « il n’y a que six pays qui reconnaissent l’autorité » de la CADHP.
La Cour africaine a ordonné vendredi au gouvernement ivoirien de « lever immédiatement les obstacles empêchant » M. Gbagbo de « s’enregistrer sur la liste électorale » et de « suspendre la mention de la condamnation pénale » de son « casier judiciaire » jusqu’à ce qu’elle se « prononce sur le fond de la requête principale ».
L’ex-président a vu sa candidature à la présidentielle du 31 octobre rejetée en raison de la radiation de son nom sur la liste électorale, suite à une condamnation par contumace à 20 ans de prison à Abidjan pour l’affaire dite du « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), lors de la crise de postélectorale de 2010-2011.
La CADHP a rendu une décision similaire en faveur de l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, dont la candidature a également été rejetée, suite à une condamnation à 20 ans de prison ferme pour blanchiment de capitaux et détournement de deniers publics entre autres.
Le 29 avril, la Côte d’Ivoire a décidé de « retirer sa déclaration de compétence de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples » suite « aux graves et intolérables agissements » de la Cour africaine, qui a ordonné la suspension des mandats d’arrêts contre Soro et 19 de ses proches.
Le gouvernement ivoirien « ne (se) sent pas concerné par cette question », a réagi son porte-parole Sidi Touré, précisant que « l’instance judiciaire reconnue » en Côte d’Ivoire est le Conseil constitutionnel.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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