Note d’information N° 1628 du 20 août 2020
Le Chef de l’Etat a pris part, par Visioconférence, à un Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation sociopolitique au Mali
Le Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, a pris part, ce jeudi 20 août 2020, par Visioconférence, à un Sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sur la situation sociopolitique au Mali.
Dans son mot d’ouverture, le Président du Niger, S.E.M. Mahamadou ISSOUFOU, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, a souligné la tenue urgente de cette Session au regard de l’évolution de la situation au Mali depuis le mardi 18 août dernier, avec la prise du pouvoir par une Junte militaire, se traduisant par l’arrestation du Président de la République, de son Premier Ministre et de plusieurs membres du Gouvernement.
Cette situation, a-t-il ajouté, intervient dans un contexte sécuritaire déjà difficile pour la sous-région en général et pour le Mali en particulier, en dépit des efforts diplomatiques intenses déployés par la CEDEAO en vue de surmonter la crise politique que traverse ce pays frère.
A cet égard, il a rappelé les différentes actions et médiations entreprises par l’Organisation sous-régionale pour juguler cette crise, notamment la Session extraordinaire consacrée « exclusivement » à la situation au Mali, tenue le 27 juillet dernier, et qui a abouti à la prise de mesures « fortes » de sortie de crise. Lesquelles mesures avaient commencé à être mises en œuvre, en particulier la recomposition de la Cour Constitutionnelle et son installation effective ainsi que la reprise du dialogue politique entre les différents acteurs, lorsque, contre toute attente, l’on a assisté à l’intrusion de l’Armée sur la scène politique.
Le Président en exercice de la CEDEAO a souligné que cette situation « grave », aux conséquences sécuritaires «évidentes» sur notre région et sur le Mali, non seulement interpelle tout le monde, mais montre également à tous, le chemin qu’il reste à parcourir pour la mise en place d’Institutions démocratiques fortes dans l’espace communautaire.
Face à cette situation, il a rappelé le Communiqué produit le mercredi 19 août 2020, par la CEDEAO, qui a condamné avec la plus « grande fermeté », le renversement par des militaires putschistes, d’un Gouvernement démocratiquement élu, de son Président, S.E.M. Ibrahim Boubacar KEITA, tout en déniant « catégoriquement » à ces militaires, « toute forme de légitimité » et en leur exigeant le rétablissement « immédiat » de l’ordre constitutionnel.
Par ailleurs, la CEDEAO, à travers ce Communiqué, a engagé la responsabilité pleine et entière de la Junte militaire quant à la sécurité du Président Ibrahim Boubacar KEITA et de toutes les hautes personnalités qui sont entre leurs mains ; a demandé la suspension de toutes les transactions commerciales, économiques et financières entre le Mali et les autres pays membres de l’Organisation sous-régionale et a exhorté les partenaires de l’Institution à en faire de même ; a préconisé la montée en puissance « immédiate » de la Force en attente de la CEDEAO et a engagé le Président de la Commission de la CEDEAO à mettre en œuvre, dès à présent, un ensemble de sanctions contre tous les putschistes et leurs collaborateurs et partenaires.
Le Président en exercice de la CEDEAO a souligné que le présent Sommet visait à examiner ces différentes mesures et, le cas échéant, les « compléter » dans la perspective d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément au protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie dans l’espace communautaire.
Au terme du Sommet, le Président Mahamadou ISSOUFOU a confirmé les premières mesures déjà annoncées dans le Communiqué rendu public par la CEDEAO et a précisé que l’Organisation condamne avec « fermeté » les menaces, pressions et autres manipulations exercées sur le Président Ibrahim Boubacar KEITA, par les militaires putschistes, pour le contraindre à annoncer sa démission. C’est pourquoi, elle exige la libération immédiate de tous les officiels arrêtés ainsi que du Président malien et le rétablissement de celui-ci dans ses fonctions de Président de la République du Mali.
Il a aussi réaffirmé la fermeture de toutes les frontières aériennes et terrestres ainsi que l’arrêt des transactions économiques, commerciales, financières entre les pays membres de la CEDEAO et le Mali, à l’exception des denrées de première nécessité, de l’électricité et du carburant.
Toutefois, il a rappelé que le cadre de dialogue institué par la CEDEAO reste valable, et le Médiateur, M. Goodluck JONATHAN, ancien Président du Nigéria, disponible, pour continuer sa mission de rapprochement de toutes les parties et de réconciliation du peuple malien.
Pour terminer, il a réaffirmé la volonté et la disponibilité de la CEDEAO à poursuivre le dialogue « inclusif », avec pour objectif fondamental le retour, dans les plus brefs délais, au calme et à une situation institutionnelle normale dans ce pays.
Un autre Sommet, toujours consacré à la situation sociopolitique au Mali, est prévu dans une semaine.
SERVICE PRESSE DE LA PRESIDENCE
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