Anselme BLAGNON
Amnesty international estime que la décision du gouvernement ivoirien de suspendre les manifestations sur la voie publique du 19 août jusqu’au 15 septembre, alors que l’opposition a prévu d’organiser des marches éclatées vendredi pour protester contre la candidature du chef de l’Etat Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre, est « une attaque de plus contre les voix dissidentes. »
« L’interdiction des manifestations sur la voie publique annoncée par les autorités ivoiriennes est une attaque de plus contre les voix dissidentes », a réagi la directrice régionale d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Samira Daoud, estimant que « la liberté de manifester est un droit. »
Mercredi, le gouvernement ivoirien a annoncé la suspension en Côte d’Ivoire des manifestations sur la voie publique jusqu’au 15 septembre.
Cette décision du gouvernement est intervenu vingt-quatre heures après l’annonce de l’opposition d’organiser de nouvelles manifestations à partir de vendredi dans l’ensemble du pays.
A l’appel de quelques organisations de la société civile et de leurs leaders politiques, des partisans de l’opposition avaient déjà manifesté jeudi dans plusieurs villes du pays pour protester contre la candidature de M. Ouattara.
Ces manifestations avaient tourné en des affrontements avec les forces de l’ordre ou des heurts avec les partisans du président ivoirien dans certaines villes.
Cinq personnes sont mortes dans ces violences et 68 autres ont été interpellées, selon le dernier bilan officiel de la police nationale.
Dans un rapport publié mardi, l’ONG a dénoncé une « apparente collaboration de la police avec des groupes d’hommes armés » de « machettes » lors de ces mouvements d’humeur, notamment dans la commune de Yopougon (ouest d’Abidjan).
En réaction, la police nationale a démenti avoir « encadré » des agressions sur des manifestants et assuré qu’elle « ne saurait cautionner les actes incriminés. »
La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l’interprétation de la réforme adoptée en 2016 : alors que Alassane Ouattara, lui-même et ses partisans affirment qu’elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.
Après quelques jours d’accalmie, l’opposition, qui compte “faire barrage » à cet « projet inacceptable » de M. Ouattara, a appelé ses partisans « à se mobiliser pour participer massivement’’ à ces nouvelles manifestations.
Mercredi, le porte-parole du gouvernement Sidi Touré a livré un bilan révisé des manifestations du 13 août qui fait état de « six décès, 173 blessés, 69 personnes interpellées et environ 1.500 déplacés internes. »
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Commentaires Facebook