La ville de Gagnoa est sous tension depuis le 6 août dernier et cette tension s’est amplifiée après le mot d’ordre de la société civile soutenu par l’opposition. Le 13 août 2020, Gagnoa est l’un des épicentres de la contestation du troisième mandat d’Alassane Ouattara. Ce jour-là, la ville était pratiquement sous blocus et aucun véhicule ne pouvait y entrer ni sortir.
Les manifestations qui étaient d’abord localisées dans les quartiers favorables à l’opposition ont ensuite suscité la réaction violente des partisans du Rhdp au pouvoir. Ces derniers ont jugé bon de mener la riposte violente en allant s’attaquer aux quartiers où se déroulait la protestation contre le 3e mandat. Munis de gourdins, de machettes, de couteaux et de bien d’autres objets contondants, ils ont nuitamment assailli Babré, Afridoukou, Garahio, Zapata où résident majoritairement des autochtones bété. Cette punition expéditive a causé un mort jeudi nuit et plusieurs blessés. C’est le cas d’une dame au quartier Babré qui venait de recevoir des enfants de son pasteur pour un séjour. Sa porte a été cassée et elle a été tailladée à la machette avec un autre habitant de la maison. Elle a été secourue plusieurs heures après pour être conduite dans un centre de santé, selon un témoin joint au téléphone.
Vendredi, la violence a pris une autre tournure face à l’impuissance des forces de l’ordre qui ont eu tout le mal à repousser ces hordes de gens armés qui ont pris le contrôle du centre-ville aux alentours de la gare routière et de l’hôpital général de Gagnoa. Cette situation a amené les quartiers agressés à organiser la résistance et ce vendredi, visages noircis, ils juraient vengeance mais seront empêchés par les renforts de police et de gendarmerie dans leur tentative. Ce même vendredi, le préfet de région et le maire ont tenté de sauver les meubles mais seront refoulés une première fois à Garahio, selon un habitant. Le même jour, la secrétaire d’Etat Dogo Belmonde, fille de la région, est arrivée dans la ville pour aider à faire baisser la tension. Avec le préfet, elle a pu mener des rencontres de médiation qui, selon ses dires au téléphone, ont mis face à face, jeunesse de l’opposition et celle proche du pouvoir. Des engagements ont été pris de part et d’autre pour que le centre-ville soit libéré et pour que les barricades soient levées sur les voies d’accès à la ville. C’est après ces engagements fermes suivis de quelques actes de décrispation qu’elle a quitté Gagnoa dans la soirée du vendredi. Le député et Pca de la Sodexam a pris le relais samedi 15 août 2020. Abel Djohoré Gbakayoro a rencontré la jeunesse du Rhdp pour des échanges de vérité au quartier Dioulabougou. Il aurait dénoncé les actes de représailles venus des quartiers Nord de la ville. Le maintien de l’ordre, leur aurait-il dit, relève de la compétence des forces régaliennes de sécurité, police et gendarmerie. Il devrait rencontrer les leaders des autres jeunesses politiques dimanche.
Tous ces efforts, combinés aux renforts de sécurité venus de Yamoussoukro et de localités environnantes ont permis de ramener le calme ce samedi même si des velléités d’en découdre subsistent. Les rues du centre-ville sont quadrillées par les hommes en treillis venus en renfort, les édifices publics, les commerces et les magasins sont sous haute surveillance. Les pillages se sont ainsi estompés. L’on apprend également qu’un couvre-feu allant de 21 heures à 6 heures est rentré en vigueur vendredi nuit et l’on peut espérer des jours paisibles dans le court terme.
Cette nouvelle crise sécuritaire mérite que tous les leaders ayant une voix prépondérante se penchent sérieusement sur le cas de Gagnoa où chaque manifestation à caractère politique prend rapidement des allures de conflit entre communautés ethniques avec son lot de dégâts et de perte en vies humaines. Dans une localité où les autochtones bété et les allogènes malinké ont vécu en harmonie avec des liens forts favorisés par un brassage en tout genre durant les années Houphouët, ces dernières années ils sont comme habités par le démon et la moindre tension se volatilise sur fond de divergences politiques.
SD à Abidjan
Vraiment dommage qu’on en soit à recommencer toujours les mêmes choses on s’entretue puis après on dialogue et on revit ensemble pour s’entretuer de nouveau à la moindre occasion. Diantre pourquoi n’avons nous pas l’intelligence de dialoguer d’abord. Il est temps que la Côte d’Ivoire rentre dans un autre cycle plus apaisé et que cesse toute cette violence d’où qu’elle vienne.
C’est la FAUTE á DRAMANE WATTRA…. c’est lui qui sème tout ce grand bordel depuis près de 27 ans…. Feu Houphouet Boigny, en voulant aider le peuple ivoirien en faisant appel á « un inconnu » DRAMANE, nous voyons qu’il a commis une très GRAVE ERREUR qu’il n’a pas pu réparer avant d’aller sous la terre.