Par Connectionivoirienne
En Côte-d’Ivoire, l’opposition et la société civile avaient programmé ce jeudi 13 août 2020 des manifestations éclatées sur l’ensemble du territoire.
Le bilan est chaotique et l’on peut conclure à l’échec. Surtout à Abidjan la capitale où la vie était normale avec circulation générale et commerces ouverts. Si dans la matinée quelques mouvements sporadiques ont été signalés dans certaines communes comme à Songon, Yopougon, Port-Bouet et Cocody, dans l’après-midi le calme s’est globalement rétabli sans grabuge. On signale néanmoins des actions de représailles menées par des individus non identifiés, dans la commune de Port-Bouet, notamment à Gonzagueville où des agoras ont été incendiés. Un homme soupçonné d’être un animateur de ces espaces publics de libre expression proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, a eu son domicile saccagé.
Toujours à Abidjan, Anne Marie Bonifon, la responsable du Gps, le mouvement de Soro a été interpellée en compagnie d’autres femmes du mouvement. Elles participaient à la marche conformément à l’appel des femmes des partis politiques, la veille, au siège du Pdci.
Les manifestations ont cependant connu une ambiance particulière à Bonoua, ville située à 50 km à l’est d’Abidjan, dans le sud du pays. Au moins un jeune homme y a été tué par balle. La tension est par la suite montée d’un cran et le commissariat de la ville ainsi que des domiciles des forces de l’ordre ont été saccagés.
A Elibou (Sikensi), 80 km d’Abidjan, l’autoroute du Nord a été occupée pendant plusieurs heures avant que la circulation ne soit rétablie dans la soirée.
Tels sont les quelques faits saillants que l’on a pu relever.
Apeurés, sans repère précis, les mécontents du 3e mandat n’ont pas daigné sortir. Ils ont joué les révolutionnaires de salon et de claviers. Le manque de communication et surtout les mauvais souvenirs de 2011, auront fortement contribué à ce fiasco. Ce n’est qu’avec les premiers jets de gaz lacrymogène que certains habitants ont cherché à s’informer sur cette nouvelle du jour. La réaction des forces de police a créé la débandade dans certains sous-quartiers et des commerçants ont rapidement baissé pavillons avant de rouvrir quelques heures après. Aucun organisateur n’était visible, aucun n’a donné de la voix au cours de la journée. C’est donc des manifestants livrés à eux-mêmes qui étaient face aux forces de sécurité.
Au journal télévisé de 20 heures, le porte-parole de la police nationale, le commissaire Bleu Charlemagne a fait le point de la situation. Il a annoncé une cinquantaine d’arrestations et trois morts, avant d’appeler au calme au nom du premier ministre.
Reste à savoir si son message sera entendu. Les organisateurs avaient promis de poursuivre leurs manifestations jusqu’à satisfaction de leurs revendications, notamment le retrait de la candidature de l’actuel chef de l’état, jugée illégale par les opposants au régime.
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