La participation du chef de l’État sortant à ce scrutin n’a jamais cessé d’être explosive. Le 29 juillet 2020, il a douché tout le folklore politique, digne des partis-États et républiques bananières, de ses partisans. A ces ADOrateurs qui lui ont demandé, à travers manifestations suscitées, d’accepter de succéder à son « fils » Amadou Gon Coulibaly pour défendre les couleurs du RHDP, il a temporisé.
Alassane Ouattara sait que son éventuelle candidature est une bombe à retardement. Elle divise profondément l’opinion nationale et… internationale. Et est encore susceptible de mettre le feu aux poudres.
Tout ou presque joue politiquement, techniquement et moralement contre cette candidature: les parrains occidentaux à la manœuvre; les positions défendues par les experts qui ont été les rédacteurs de la Constitution de 2016; le document d’interprétation de la nouvelle Loi fondamentale du Gouvernement en 2016; la parole officiellement donnée, en mars 2020, de retrait devant la nation ivoirienne.
Mais, c’est à un concert de sons discordants que l’on assiste entre des thèses antagonistes, mettant le pays au bord du désordre.
Et la Constitution créant la IIIè République, censée apporter la paix et la stabilité au pays, est ainsi devenue anxiogène.
Son aînée de la IIè République a été qualifiée, à dessein, de confligène. Elle empêchait Alassane Ouattara de briguer la magistrature suprême.
C’est pourquoi cette Constitution de 2000 a déclenché, avec les soutiens extérieurs, une insurrection le 19 septembre 2002. L’objectif de renversement des Institutions ayant échoué, ce mouvement s’est mué en rébellion armée pour parvenir au même but: imposer la candidature de Ouattara, de gré ou de force.
Mission largement accomplie, après une guerre post-électorale, avec la victoire militaire en avril 2011 et l’installation de Ouattara à la tête de l’État.
Mais voilà. Celui qui ne voulait, en 2010, qu’un seul mandat pour révolutionner le pays, a pris goût à l’exercice du pouvoir et a bissé, en 2015. Et maintenant, il nourrit des velléités de s’éterniser au pouvoir. Directement ou pas (comme avec l’option Gon Coulibaly).
Ainsi, le pays se retrouve sur un fil de rasoir. Et nombre de personnes (dont certaines désormais en exil ou en disgrâce), qui ont participé activement à son ascension politique et à sa prise du pouvoir, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Elles découvrent qu’elles ont donné à la Côte d’Ivoire ce qu’on appelle, en arithmétique, le plus grand commun diviseur.
F. M. Bally
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