Des éditorialistes aux premiers responsables du RHDP, tous ont copieusement raillé la candidature du patriarche Bédié (à d.) à la présidentielle d’octobre 2020. « Que peut proposer et apporter papi, à 86 ans, au pays », demandaient-ils, goguenards.
Leur gourou Alassane Ouattara, 78 ans (à g.), président d’honneur du RDR et président du RHDP, avait décidé de ne pas briguer un troisième mandat; voulant laisser, à la satisfaction de ses parrains occidentaux, la place à une nouvelle génération.
D’une part, techniquement et selon le garde des Sceaux Sansan Kambilé, le président du comité de rédaction de l’actuelle constitution, le constitutionnaliste Boniface Ouraga Obou, et un membre de ce comité et du RDR, le professeur de droit Cissé Ibrahim dit Bacongo, Ouattara ne peut plus être candidat à la présidence de la République.
D’autre part, en octobre 2019 et sous la houlette de la Fondation Koffi Annan, des ONG NDI et OSIWA, des anciens chefs d’État ouest-africains dont Goodluck Jonathan du Nigeria, Nicephore Soglo du Bénin et Johnson Ellen Sirleaf du Liberia ont pris les devants. À l’issue d’une réunion tenue à Niamey (Niger), ils ont dit « Non à un troisième mandat ».
Mais, en Côte d’Ivoire, c’est le branle-bas après le décès du dauphin Amadou Gon Coulibaly, 61 ans. Et on pousse dans le dos Ouattara, cadet de huit ans de Bédié, à rempiler, défend-on maladroitement afin de faire passer la pilule, pour la stabilité du pays et l’unité de la majorité présidentielle.
Car, le manteau de la « nouvelle génération » était taillé à la seule mesure de Gon. Qui a tiré sa révérence. Et sans ou après Ouattara, ce serait le chaos. Et le sauveur du pays semble s’appuyer sur des membres de la « nouvelle génération ». Des éditorialistes partisans, muets comme une carpe face à cette honteuse volte-face, aux premiers responsables du RHDP, qui font feu de tout bois sans aucune gêne, tous, ou soutiennent, ou sont en campagne pour un troisième mandat de papi Ouattara.
Heureusement que le ridicule ne tue pas dans ce pays où les uns, comme des perroquets, répètent sans conviction et les autres, des je-m’en-foutistes, se fichent et des textes et de la parole donnée.
F. M. Bally
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