Affaire ‘’3e mandat pour Ouattara’’ – Le chef du parti de Mel Théodore catégorique :
‘’Il n’est point question de coacher un suppléant…’’
Anicet Gnanzi Guéla est depuis le décès de Mel Eg Théodore, le nouveau président de l’Udcy, l’Union démocratique et citoyenne. Dans cet entretien il explique pourquoi le Rhdp doit reconduire Ouattara pour un 3e mandat. Pour lui, les problèmes politiques ivoiriens ont jusque-là été réglés par la voie politique et cette élection de 2020 ne peut y échapper. Entretien
Comment appréciez-vous la situation politique actuelle suite au décès du PM Gon Coulibaly et à la démission du VP Kablan Ducan ?
On peut dire que nous traversons une zone de turbulence. Mais comme dans toute zone de turbulence, il faut savoir bien négocier son passage. Ne surtout pas perdre le contrôle de la situation. Tenir vaille que vaille. Et tout naturellement, si l’on réussit à tenir le cap, après la vague, tout repart comme si de rien n’était. Or, nous savons que le président Ouattara est un habitué des situations complexes, qu’il parvient toujours à dénouer. Nous sommes donc convaincus que, dès la fin des obsèques du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, Paix à son âme, il trouvera les solutions pour relancer la machine.
Depuis le décès du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, candidat du Rhdp, nombreux sont les partisans du Président de la République qui lui demandent de se présenter à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain ; comment comprendre cet appel des militants au président d’honneur du Rhdp?
Cet appel des militants du Rhdp se justifie. Vous savez, même si l’on suppose que devant toute situation un plan B est toujours élaboré, nous doutons que celui envisagé soit l’idéal pour la situation inédite que nous vivons actuellement ; le rappel à Allah du premier ministre Amadou Gon Coulibaly, Paix à son âme. C’est un vrai coup de massue. Devant pareille situation, il n’est point question ici de coacher un suppléant afin qu’il se mette dans la peau du candidat, dans le peu de temps qui reste à courir. Là où en face, les adversaires sont en condition depuis belle lurette. Si l’élection a lieu à bonne date, si elle n’est pas reportée, alors les militants du Rhdp n’ont d’autre choix que demander à leur Président d’honneur de renoncer à son engagement et de briguer un nouveau mandat.
Le Chef de l’État Alassane Ouattara ne devrait-il pas décliner cette sollicitation, d’autant qu’il avait lui-même renoncé à un 3è mandat, au mois de mars dernier ?
C’est un vrai dilemme, nous en convenons. Mais à l’impossible nul n’est tenu. En plus, l’homme propose, Dieu dispose. Le président Ouattara a proposé passer la main à une nouvelle génération mais le sort en a décidé autrement avec le décès subit d’Amadou Gon Coulibaly, candidat déclaré du Rhdp. Ainsi donc, à son corps défendant, il est obligé de reconsidérer cette promesse. Car nulle autre personne que lui, dans la situation actuelle, ne peut mieux porter les couleurs du Rhdp pour les prochaines élections. Et remporter une victoire éclatante. Ce qu’il faut préciser c’est que la renonciation du président Ouattara à une 3ème candidature ne signifiait pas l’abandon du pouvoir pour sa formation politique, le Rhdp. Seul le porteur de flambeau avait été changé. Dès l’instant où ce dernier n’est plus, et vu le délai imparti, il serait suicidaire d’envisager autre solution que la candidature du président Ouattara. Il lui revient donc d’y aller, de remporter la victoire et pour la gestion du Pouvoir, faire confiance à une équipe totalement rajeunie.
Accepter cette proposition, appuyée par une pétition promue par d’autres partisans, ne serait-ce pour le Président de légitimer une violation de la Constitution ?
Pourquoi veut-on opposer des arguments juridiques à une situation, que nous savons tous, purement politique ? Depuis la crise survenue en 2002 tout se fait dans ce pays sur la base d’arrangements politiques : Gouvernement de réconciliation nationale, composition de la commission électorale indépendante, candidature « à titre exceptionnel » du président Alassane Ouattara en 2010, modification de la condition d’âge (minimum abaissé à 35 ans et sans limitation) pour briguer la présidentielle, pour ne citer que ces exemples. Demandez, d’ailleurs, à monsieur Guillaume Soro sur quelle base il a été élu en mars 2012, Président de l’Assemblée Nationale à 39 ans quand l’âge minimum requis pour cette fonction est de 40 ans ? Laissons les juristes et autres constitutionnalistes faire leur débat. Entre nous les politiques, nous savons que le président Ouattara, peut, s’il le souhaite, être candidat à la prochaine élection présidentielle. Mais, en tout état de cause, le dernier mot lui revient. Cela dit, de vous à nous, trouvez-vous raisonnable, que face au président Henri Konan Bédié, avec ses 60 ans de vie politique, le Rhdp aligne un candidat désigné, à la sauvette, moins de 3 mois avant la tenue de cette importante élection ? Non !! absolument non !!! Qui plus est, nous savons tous que dans leur grande majorité, les électeurs choisissent plutôt un homme qu’un projet de société. Sur cette base, objectivement, qui est mieux placé actuellement que le président Ouattara, en dehors du défunt premier ministre, pour revendiquer et défendre valablement le bilan de 10 années de gestion du le Rhdp de la chose publique ? Soyons lucides !
Pour finir nous observons que, comme Dieu sait faire les choses, le face-à-face, Bédié-Alassane Ouattara, qui aurait pu avoir lieu en 1995 mais qui a été différé pour les multiples raisons que nous connaissons tous, se profile à l’horizon cette année. Dieu ne fait rien au hasard. Et c’est bien ainsi.
En ce qui nous concerne l’UDCY, nous serons évidemment partie prenante, comme cela fut le cas en 2015. Nous allons bientôt nous réunir en Convention Nationale pour nous prononcer sur l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, même si pour beaucoup, notre position ne fait l’ombre d’aucun doute.
Ci
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