Au Mali, la est claire: «aucune forme de changement non constitutionnel ne sera acceptée»
Par Daouda Bakary Koné
Au Mali, l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, chef de la Mission de la CEDEAO dépêchée dans le pays, a rendu, dimanche 19 juillet, son communiqué final sur la sortie de crise. C’était au cours d’une conférence de presse.
Dans son communiqué final, la médiation recommande de «rendre opérationnel la Cour Constitutionnelle et de mettre en place un Gouvernement d’union nationale avec la majorité présidentielle, l’opposition et la société civile». Pour la CEDEAO, la dissolution directe de l’Assemblée nationale n’est pas la meilleure façon de résoudre cette crise. Et Goodluck Jonathan de préciser:«ce qu’il faut, c’est une nouvelle Cour Constitutionnelle avec six membres », dans ce qui est vu du côté du Mouvement du 5 juin comme un alignement sur la position du président Ibrahima Boubacar Keita.
Après 72 heures de médiation, l’ancien président nigérian appelle au respect des calendrier électoraux. “Si nous votons pour une personne, il faut patienter avant la fin de son mandat. C’est cela la démocratie”, a indiqué Goodluck Jonathan. Dans son communiqué final, la CEDEAO écarte toute ambiguïté en des termes clairs: «aucune forme de changement non constitutionnel ne sera acceptée». En outre, le médiateur a expliqué que les deux parties règleront la question du quorum, recommandant cependant que «trois des six membres de la Cour soient nommés par le président de la République et trois autres par les membres du Conseil Supérieur de la magistrature». Dans le fond, les trois (03) membres qui seront nommés par le président IBK devront être choisis sur une liste de 5 à 7 personnes proposées par les forces vives de la Nation.
Pour la CEDEAO, la Cour qui sera constituée se penchera sur la révision de l’arrêt de proclamation des résultats définitifs des législatives et la cour à six membres supervisera les législatives partielles pour les 31 sièges contestés dans les circonscriptions électorales litigeuses, dont celui du président de l’Assemblée nationale. Le reste des membres de la Cour constitutionnelle sera nommé après les législatives partielles et la mise en place du nouveau bureau de l’Assemblée nationale.
En ce qui concerne le prochain gouvernement consensuel, l’organisation ouest Africaine recommande une équipe composée de 50% de la majorité présidentielle, 30% de l’opposition et 20% de la Société Civile. «Un gouvernement intérimaire n’est pas envisageable», indique Goodluck Jonathan. Pour l’ancien président nigérian, un gouvernement intérimaire ne construit pas de routes, d’hôpitaux, d’écoles… «Aucune organisation internationale ne travaillera avec un gouvernement intérimaire », a prévenu le médiateur.
Pour sa part, le M5-RFP a rejeté les contenus du communiqué final de la médiation. Interpellé sur la question, Goodluck Jonathan reconnaît la difficulté : «nous n’avons pas pu trouver un terrain d’entente», a- t – il regretté. L’ancien président du Nigeria, affirme qu’au «lieu de se focaliser à la démission du président IBK, le M5- RFP doit plutôt se demander : « qui sera le prochain président ?». Avant d’estimer que celui qui va diriger un Gouvernement intérimaire pourra étendre son mandat en trouvant des excuses, notamment le terrorisme.
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