Bamako a été le week-end dernier le lieu de manifestations durement réprimées avec un bilan officiel de 11 décès et 124 blessés.
Depuis le 5 juin 2020, l’opposition malienne réunie au sein du mouvement M5 organisait régulièrement des manifestations pacifiques pour dénoncer les tripatouillages des résultats des législatives de mars et avril par la Cour constitutionnelle, dans un climat économique, social et sécuritaire qui ne cesse de se dégrader.
La manifestation du vendredi 10 juillet 2020 a dégénéré, pour des raisons qui restent à établir, en des déchaînements qui ont fait l’objet d’une répression avec un lourd bilan. La Forsat, « Force spéciale antiterroriste », est accusée d’avoir tiré sur les manifestants, ce qui engagerait d’autant plus la responsabilité du gouvernement malien dans ce crime.
Dans ces circonstances douloureuses, le Parti communiste français (PCF) présente ses condoléances aux proches des défunts et souhaite un prompt rétablissement aux blessés . Le PCF condamne avec vigueur l’usage de la répression par l’Etat malien et demande avec insistance que soient situées les responsabilités dans cette violence.
Prenant acte de la dissolution de la Cour constitutionnelle, le PCF appelle au dialogue les forces politiques maliennes et à leur sens des responsabilités afin de trouver des issues politiques pacifiques à la crise.
Le PCF en appelle à une implication plus forte de l’Union africaine. Le Mali est dans une impasse, déstabilisé par des entreprises de violences liées au banditisme et aux groupes armés « djihadistes ». Les accords d’Alger sont en échec car ils ont été imposés en dehors du peuple malien. Frappé par des décennies de politiques libérales, d’ajustement structurel et d’une corruption entretenue, le pays est un Etat failli. Depuis 7 ans et l’intervention de l’armée française, aucune des causes du désastre n’a été traitée. Pire encore la situation s’est aggravée. Cela débouche sur une absence de perspective et un désespoir de la population, lesquels, à défaut d’une alternative démocratique et de progrès économique et social, sont des bombes à retardement qui peuvent exploser à tout moment. D’autant que des forces réactionnaires et régressives se positionnent de plus en plus fortement, et que certains à l’intérieur et à l’extérieur du Mali ont toujours dans leur agenda la partition du pays, pour asseoir leur influence et la prédation des richesses.
La crise multiforme que connaît cette région ne peut avoir de solutions que politiques, économiques et sociales ouvrant une perspective de paix durable au peuple malien, désireux de rester maître de son destin.
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