Côte-d’Ivoire: « Monsieur le Président, le King s’en est allé… » (discours d’adieu de Bictogo)

Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République, chef de l’État, Président du Rhdp,

Madame Dominique Ouattara, Première Dame,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil politique,

Mesdames et Messieurs les membres du Directoire,

Mesdames et Messieurs les membres de la Direction Exécutive du Rhdp,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil national,

Délégués membres des Organes du Rhdp,

Vénérés Guides Religieux et Autorités Traditionnelles ,

Illustres Membres de la Grande Famille Gon Coulibaly,

Militantes et militants du Rhdp,

Très Cher Frère, Amadou, te souviens-tu de ce jour ?

Je sais que tu t’en souviens, car c’est un de ces jours qu’on n’oublie jamais dans la vie.

Nous étions un 14 février, le jour de l’amour et des amoureux, c’est à dire le jour de célébration d’un sentiment noble et divin, qui est le contraire de la haine et des divisions.

Ce 14 février 1994 a été le jour de notre première rencontre.

C’est le Président Alassane Ouattara qui nous avait présentés.

Je l’avais connu quelques semaines plus tôt, parce que je venais de créer, en janvier 1994, « Génération Ado ».

Notre grande sœur Rokya Ouattara notre grand frère Ibrahim Ouattara m’avaient, dans la foulée de cette initiative, présenté à notre grand frère commun, notre papa, celui que j’ai toujours qualifié de poteau indicateur, de catalyseur de nos ambitions, de notre boussole à tous, et que tu as toujours accompagné, dès les années 1990, avec fidélité et loyauté.

Depuis cette date du 14 février 1994, nos chemins ne se sont plus jamais séparés, car le Président Alassane Ouattara, après avoir donné son accord à mon projet, et apprécié mon engagement, avait dit qu’il fallait qu’il me présente à un de mes grands frères, que ce grand frère est un travailleur brillant, et qu’il pourra, mes camarades et moi, nous accompagner, et nous conseiller utilement dans notre projet.

Ce grand frère, c’était toi.

26 ans après, tu avais été choisi pour prolonger l’œuvre d’Alassane Ouattara.

Ce n’était que justice, eu égard à tes immenses qualités, car ton regard a toujours porté plus loin que le champ clos de la politique politicienne.

Lorsque je pense à toi, c’est cette phrase de Mandela qui me revient : « L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la capacité à servir les autres (…) sont les véritables fondations de notre vie spirituelle. »

Il y avait, chez toi, cette dimension de simplicité et d’humilité qui permet de parler de spiritualité, car tu n’es pas né avec une soif de pouvoir.

Tu es plutôt né avec la plus noble des ambitions : servir ton pays et prolonger, avec ta candidature à l’élection présidentielle, ton admiration pour le Président Alassane Ouattara.

À quelques semaines de l’élection présidentielle, le destin en a décidé autrement !

Oh destin ! Cruel destin !

Durant toutes ces années que de souvenirs !

Que de fraternité !

Que d’amitiés !

Nous n’étions pas seuls, cher Amadou, et c’est avec tristesse que je pense à nos compagnons, à ces militantes et militants tombés en cours de route !

S’il y a eu des moments difficiles, des déceptions, nous n’avons jamais douté grâce à toi, de voir nos espoirs et nos espérances se réaliser : vivre ensemble dans une Côte d’Ivoire prospère et rassemblée, à travers notre manteau protecteur le père Alassane Ouattara.

Cette Côte d’Ivoire dont nous rêvions, il nous a été donné de la construire à partir de mai 2011, sous le leadership de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Alassane Ouattara, ton père , le chef !

Tu étais d’abord là pour la Côte d’Ivoire, pour Alassane Ouattara et nous avec, convaincus qu’il était le condensé de nos peines et de nos joies, de nos doutes, et de nos espoirs.

Ton refus de l’injustice t’a conduit en prison en 1999 par solidarité pour notre Tantie Henriette Diabaté, alors que tu pouvais jouir de ta liberté.

Ta conviction nous a convaincus, ainsi que la majorité des militants, en décembre 2000 de boycotter les élections législatives à la suite du rejet arbitraire de la candidature du Président Alassane Ouattara.

Je pourrais citer mille faits d’armes à mettre à ton actif.

Mais, nous n’aurons jamais assez le temps pour les évoquer tous !

Je ne saurai continuer, cher grand frère Amadou, sans témoigner sur ta volonté de ne jamais vouloir brusquer le cours des événements.

Oui cher grand frère Amadou,

Lors de cette date mémorable du 12 mars 2020, nous avons compris nous avons compris que c’est toi qui avais raison !

Nous avons compris avec ton message d’acceptation que tu estimais être en apprentissage, et qu’à côté d’un homme comme Alassane Ouattara, il n’y avait pas lieu de se presser, il fallait plutôt attendre et profiter de chaque instant pour apprendre à gouverner, avant d’aspirer à prendre soi même les commandes.

Au delà de la confiance de président du Rhdp, de notre président Alassane Ouattara, moi ton jeune frère, moi ton ami, ton Big, je fais partie de ceux qui ont beaucoup reçu et appris avec toi !

Aurais-je pu faire tout le parcours politique qui a été le mien, si, aux côtés du Président Alassane Ouattara, tu n’avais pas cru en moi, si tu n’avais pas accepté de me donner cette opportunité ?

Aujourd’hui, si je suis à cette tribune en train de te rendre hommage et de prononcer cette oraison funèbre, c’est parce que tu as cru en moi, souvent contre vents et marées.

Cher Amadou merci pour tout !

Merci infiniment de ton engagement pour notre cause !

Merci d’avoir vécu en pensant à nous, en pensant davantage aux tiens qu’à toi même, en pensant à servir Alassane Ouattara, en pensant à servir ton pays que tu as tant aimé.

Oui tu t’es privé de presque tout, mon cher grand frère

Amadou mon grand frère, Amadou mon patron, Amadou président du Directoire du Rhdp, repose en paix !

Amadou Gon Coulibaly, ministre, ministre d’état, secrétaire général de la Présidence, dans la République de Côte d’Ivoire, les citoyennes et citoyens de Côte d’Ivoire , les populations non ivoiriennes du pays, les populations de la Cedeao, de l’Afrique et du monde ne t’oublieront pas !

Là où tu es, je sais que tu continueras à veiller sur nous, à prier pour que le Président Alassane Ouattara continue d’être inspiré, par Dieu le Tout puissant !

Je sais que tu prieras pour que notre pays continue de vivre en paix , dans une Côte d’Ivoire prospère et rassemblée, pays de l’hospitalité, terre d’espérance et patrie de la vraie fraternité, sous la houlette de ton manteau protecteur, que dis-je notre « BRAVE TCHÊ » ! Alassane OUATTARA.

Amadou, ta vision de la Côte d’Ivoire n’était pas qu’un rêve.

Elle s’accompagnait d’actions concrètes.

C’est ce rêve et ces actions que nous voulons poursuivre.

Ta mémoire nous le commande.

Tel que tu as été, tu appartiens toujours à notre vie.

Tu nous as appris à vouloir la Côte d’Ivoire debout, l’Afrique debout et le peuple ivoirien debout.

Tu as incarné, en politique, la noblesse des sentiments.

Le miroir que tu nous tends est celui de la beauté et de la grandeur de l’âme humaine au milieu des soubresauts de l’Histoire contingente.

Mais Amadou où es tu ?
Oui, où es-tu Amadou aujourd’hui ?
Tu nous avais bien dit que tu étais venu prendre ta place auprès du chef ce 2 juillet 2020.

Alors où es-tu ?

Ils sont tous là pour toi Amadou !
Ils t’attendent !

Hambak t’attend !
Ibrahim Ouattara t’attend !
Achi Patrick t’attend !
Adja t’attend ! Kandia t’attend !
Masseré t’attend !
Bakongo t’attend Anne Ouloto t’attend
Amadou Koné t’attend !
Ton petit Touré Mamadou t’attend!

Fabrice t’attend !
Les militants t’attendent !

Ibou t’attend !
Nora t’attend !
Nabou t’attend !
Petit Papa t’attend !
Feti t’attend !
Assietou t’attend !
Maman Hadja Fatoumata t’attend !
Tes sœurs t’attendent !
Trs frères t’attendent !
Tes familles alliées t’attendent !

Dominique Ouattara t’attend !

Ton père Alassane Ouattara t’attend !

Où es-tu ?
Pourquoi tu ne rugis pas ?
Pourquoi on ne t’entend pas ?
Où dors-tu ?

Ah oui , oui !
Mardi soir tu m’as appelé !
Je viens de m’en souvenir.

Mercredi à 8 heures 41, discrètement tu me disais à l’oreille en me disant de garder cela : « Je m’en irai. Je voulais poursuivre l’œuvre du père. Mais Adama je reviens vers toi. Retourne à mon père ce qu’il m’a donné.
Parce qu’il doit continuer l’œuvre qu’il m’avait confiée. Demande à mes frères de sécher leurs larmes parce que où que je sois, l’honneur du père doit être sauf. Où que je sois, vous devez triompher ! Où que je sois, je vous demande d’être tous ensemble comme je l’ai dit quand je suis revenu. Où que je sois, les valeurs de fraternité et de solidarité doivent prévaloir autour du chef, du grand frère, notre père, Big, Big Big , Big ».

Chers militantes et militants, Amadou me dit de vous dire merci pour l’amour que vous lui avez apporté.

Monsieur le Président, le King s’en est allé…

Le King s’en est allé…

Monsieur le Président, le King me charge de revenir vers le Chief ,

Monsieur le Président, cher père merci pour tout ce que vous avez fait pour notre grand frère, le King !

Merci !!!
Merci !!!
Merci !!!

Adieu Amadou !!!!!

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