Presse Côte-d’Ivoire: « Ce mensonge n’honore pas ceux qui le propagent », démenti de Achi Patrick

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Achi Patrick victime de fakenews: il n’a pas encore été nommé Premier ministre (Hamed Bakayoko, Mabri et Ouloto en lice)

Afrikipresse

Depuis le rappel à Allah de Son Excellence Amadou Gon Coulibaly le mercredi 8 juillet 2020, rendant vacant le poste de Premier ministre, chef du gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, des hypothèses sont sur la table, alors même que le défunt n’a pas été inhumé.

Parmi les noms circulant figurent celui du ministre d’État, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, et celui du ministre-secrétaire général de la Présidence, Patrick Achi Jérôme.

Normal à priori de faire circuler des noms auxquels viennent de s’ajouter celui d’une femme  (Anne Ouloto), et celui de Mabri Toikeuse, qui s’est signalé par un message d’hommage à Amadou Gon Coulibaly qualifié d’opportuniste et de grossier à travers la revendication d’une affinité avec le défunt Premier ministre dont il avait pourtant fait de la désignation une cause de rupture politique et de fissure au sein même de son parti politique.

Le hic dans les spéculations en cours avant même la fin des obsèques, c’est l’impression de vouloir forcer la main au Président de la République, Alassane Ouattara, que donnent certains internautes qui adressent des félicitations à Achi Patrick d’une part, et d’autre part certains médias qui écrivent que le décret a été déjà signé, alors qu’il n’en est rien.

Face à cette situation et à des centaines et centaines de mails et de message de félicitations qu’il reçoit depuis jeudi 9 juillet 2020 au mépris du deuil qui le frappe, lui qui fut tout aussi proche du défunt Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, le ministre Achi Patrick a dû se couper de l’accès à son mail, et même fermer ses téléphones pour éviter de lire ces messages inappropriés de félicitations, et d’avoir à faire sans cesse des démentis téléphoniques gavé à des interlocuteurs incrédules mais aussi désabusés.

La vérité est que le ministre secrétaire général de la Présidence, Achi Patrick n’a pas encore été nommé Premier ministre, chef du gouvernement même si son nom demeure bien sur une short list dans la réflexion du chef de l’État, Alassane Ouattara durement éprouvé, mais déterminé à faire face à l’épreuve.

Avant le natif d’Adzopé,  le ministre d’État, Hamed Bakayoko avait lui aussi été déjà victime de la même situation au moment où il assurait l’intérim du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

Alors qu’il s’agissait d’un intérim comme celui qu’il avait déjà assuré à plusieurs reprises aussi bien avec Ahoussou, Duncan et Gon Coulibaly, cette fois-ci le ministre d’État Hamed Bakayoko avait été bombardé de message de félicitations pour sa nomination comme premier ministre à partir du 3 mai 2020.

Pourtant Hamed Bakayoko était simplement un ministre d’État, assurant l’intérim du Premier ministre. Il n’était pas à l’époque Premier ministre. Ce qui pourrait être finalement et effectivement le cas dans les jours à venir, comme expliqué pour le cas Achi Patrick.

La vérité pour l’heure est que Hamed Bakayoko n’a pas encore été nommé Premier ministre, même s’il est possible qu’il soit à nouveau en intérim du Premier ministre compte tenu de la vacance du poste par décès, alors qu’il s’agissait la première fois d’une suppléance, d’une indisponibilité momentanée, contrairement à la situation créée par le décès de Son Excellence Amadou Gon Coulibaly.

Au-delà des deux noms faisant la course en tête avec Hamed Bakayoko dans une posture plus favorable qu’Achi Patrick, des lignes bougent pour plaider la cause d’une femme et de l’Ouest, au-delà du Nord (Hamed Bakayoko) et du Sud (Achi Patrick).

[ Anne Ouloto au-delà du Cavally ]

Les noms de Mabri Toikeuse et de Anne Ouloto sont ainsi évoqués dans des cercles très restreints.
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Seule femme ministre issue des trois régions (Cavally, Guémon et le Tonkpi), formant le district des Montagnes, Anne Ouloto (54 ans) a des arguments techniques et politiques, ainsi que des avantages géopolitiques à faire valoir, sans oublier que le Président Alassane Ouattara a fait de l’égalité du genre l’une de ses priorités.

Pour le moment, loin de ces spéculations, l’heure reste au recueillement, au deuil national, aux drapeaux en berne. Une sorte de trêve, une sorte de vie politique, administrative et gouvernementale à minima, avec la prise de décisions uniquement essentielles et obligatoires jusqu’à la fin des obsèques de Son Excellence Amadou Gon Coulibaly , le 17 juillet 2020.

Philippe Kouhon

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