Un litige foncier oppose le Centre national de recherche agronomique (Cnra) et le village d’Abadjin-Doumé dans la commune et sous-préfecture de Songon, à l’ouest d’Abidjan. La parcelle en question s’étend sur un peu plus de 231 ha. Le samedi 4 juillet 2020, des gendarmes venus d’Abidjan ont manqué de s’affronter avec les propriétaires terriens qui crient à l’expropriation, confortés dans leur position par un verdict de la justice qui déboute la structure étatique en charge de la recherche agronomique.
Pour le Cnra, la parcelle querellée fait partie de son domaine foncier vu qu’elle est située dans le périmètre de ses installations sur un domaine de 19 ha depuis des années dans ledit village. Tout argument que les villageois rejettent du revers de la main. Ils y ont même entrepris un lotissement au centre des tensions ces derniers jours.
Le samedi 4 juillet 2020, des gendarmes venus des escadrons de Yopougon et de Songon, armés de kalachnikovs ont ordonné l’arrêt des travaux de lotissement et d’aménagement du site. À un journaliste qui voulait en savoir plus, ces gendarmes expliquent qu’ils ont été mis en mission par leur hiérarchie, précisément des Commandants de Brigade qui eux, auraient reçu un ordre d’un ministre.
La situation était confuse puisque, une autre source affirmera que les gendarmes venus de la brigade de Songon se sont plutôt interposés pour éviter l’affrontement qui était imminent entre leurs frères d’arme de l’escadron de Yopougon appelés à la rescousse par le Cnra et les propriétaires terriens d’Abadjin-Doumé. Lors d’une conférence de presse qui a suivi les échauffourées, le porte-parole des chefs de terre explique que dans cette affaire, les agents du Cnra sont déjà entrés une fois, en grève contre l’Etat qu’ils accusent de les avoir abandonnés dans ce litige. Il juge cela incongru. Poursuivant ses explications, M. Djoman fait valoir que si on en est là, c’est parce que le Cnra refuse de s’avouer vaincu après avoir perdu le procès qu’il a lui-même intenté. Et le porte-parole des chefs de soutenir qu’il n’en serait autrement vu que la parcelle en question a été classée par l’Etat de Côte d’Ivoire comme une « zone urbaine » dans le schéma directeur d’urbanisation du Grand Abidjan. « Ils ont déjà cassé des constructions en prenant des loubards la nuit. Toute chose qui menace la paix dans notre localité en cette période sensible », déplore-t-il avant de soutenir que pour rien au monde, l’Etat de Côte d’Ivoire ne peut céder leurs terres au Centre national de recherche agronomique sans leur accord préalable et sans purge de droits coutumiers.
SD à Abidjan (Info : LJ)
sdebailly@yahoo.fr
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