Faits divers société
Des élèves du secondaire, venus de Bédiala et de Zuénoula, selon des témoins, ont pris d’assaut le village de Bonéfla ce jeudi pour mettre fin à la vie de trois dames présentées comme des sorcières après la mort d’un élève.
Le jeune élève, du nom de Camille était très malade ces dernières semaines. Tout enflait sur son corps et il manquait d’appétit. La nuit, c’était des gémissements. Une souffrance jusqu’au bout. Un guérisseur-voyant de la région a été sollicité pour le sauver. Celui-ci fait savoir à la famille du malade que le mal de l’enfant est d’origine mystique. Il est le fait de sorciers. Dans le voisinage une dame est soupçonnée qui, sous la pression des villageois, finit par avouer son forfait en citant d’autres membres de sa confrérie, toutes des femmes. Avec le guérisseur, elles trouvent un accord pour reconstituer le corps de l’enfant qui aurait déjà été dépecé en plusieurs morceaux dans leur monde invisible. C’est la condition du guérisseur pour réussir sa mission de guérison puisqu’il avait réclamé 150 mille francs à cet effet.
D’après les témoignages, les autres membres de la confrérie ont ramené leurs morceaux sauf l’une d’entre elles, la tante de Camille.
Elle a fait toutes les difficultés du monde pour ramener le cœur de l’enfant qu’elle affirme avoir caché sur un anacardier au champ.
De conciliabule en conciliabule, elle se résout enfin à aller chercher ce membre vital de l’enfant. Mais c’était juste une astuce pour échapper au harcèlement des parents qu’elle subissait déjà.
Dans ce dilatoire, le jeune élève rend l’âme ce jeudi 25 juin 2020, dans la matinée. Les élèves qui avaient déjà mis en garde les sorcières présumées, sont donc revenus à la charge pour en finir avec elles dans la même journée. Ils n’ont pas eu de difficulté puisque, selon des témoignages, elles ont été mises d’abord en quarantaine chez le chef du village avec sur leurs pieds, le corps de leur victime.
Après leur coup de colère, les élèves eux-mêmes, auraient enterré leurs victimes. Les forces de l’ordre sont venues faire le constat d’usage et ont ramené le calme dans l’après-midi. Une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités face à ce barbarisme archaïque. Des arrestations ne sont pas à exclure
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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