Par T. Briga
Le président Gbagbo, retournera bientôt là où son cordon ombilical a été enseveli. Les ivoiriens l’y attendent pour un accueil triomphal, et en particulier le Président Konan Bédié pour qu’ensemble, ils puissent mettre fin aux souffrances des Ivoiriens. Cependant, quelques énergumènes au service du pouvoir, Venance Konan et Allomo Paulin et bien d’autres, tapis dans l’ombre tels des vampires ne comprenant rien à cette marche inexorable de l’histoire, croient s’y opposer en s’acharnant sur Bédié. Leur angle d’attaque ? Le temps qu’il a passé sur terre.
L’Afrique et le respect des anciens.
Et pourtant en Afrique, naguère, la vieillesse conférait d’autorité le statut de sage. Elle transformait celui qui avait eu la chance d’atteindre un âge avancé, en puits de savoirs. On querrait auprès de lui, conseils et on s’instruisait des choses de la vie. Amadou Hampâté Bâ ne s’y est pas trompé en consacrant ce fait, quand en 1960 à l’UNESCO, il prononça cette phrase, qui depuis a fait date. « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »
Les âges des candidats aux primaires américaines, une démocratie n’ont pas soulevé autant de sarcasmes que celui de Bédié. Joe Biden 78 ans. Bernie Sanders 79 ans. Michael Bloomberg 78 ans. Tous candidats aux primaires démocrates pour les présidentielles américaines de novembre 2020. Donald Trump, déjà qualifié avec 78 ans, n’est pas à oublier. Pourquoi vouer tant de haine à Bédié pour son âge ?
Avec Dramane Ouattara, on croit avoir tout vu et entendu. Mais que non ! Chaque jour, il innove et surprend un peu plus dans l’incongruité. Il a supprimé les limites d’âge et les examens médicaux des candidats aux présidentielles pour des raisons égoïstes. Le voici qui déclare dans les derniers instants de son règne décadent et mourant, vouloir donner le pouvoir à une nouvelle génération. Sic !
Les raisons des suppressions de la limite d’âge et d’examens de santé des candidats.
Comment interpréter une telle déclaration, si ce n’est que son auteur pourrait avoir perdu le sens des réalités ou être atteint d’une forme de sénilité teintée d’une amnésie maladive. Il a supprimé la limite d’âge. Cette démarche n’était pas désintéressée. Il croyait par des tours de passe-passe, briguer un troisième mandat et plus voire conserver à vie, pourquoi pas, ce pouvoir acquis dans des conditions sanglantes.
Mais il a fini par comprendre que les mensonges qui ont séduit hier, ne peuvent plus opérer et que s’il se présente, il sera battu. La peur qu’il inspirait ne fait plus d’effets sur les ivoiriens.
En inventant l’idée de nouvelle génération, qu’aucune disposition constitutionnelle n’impose, il oriente le peuple vers un débat sans issue. Après presque dix ans de pouvoir, il est usé et vomi par une grande majorité d’ivoiriens. Il veut court-circuiter Bédié et Gbagbo, les empêcher de briguer la magistrature suprême en les ringardisant. Ils sont vieux comme moi, comme je n’y vais pas, ils doivent suivre mon exemple.
En modifiant la constitution sur ces deux points, Dramane Ouattara croyait avoir levé les obstacles qui pouvaient nuire à son éventuelle candidature. Heureusement pour les ivoiriens, ses maîtres occidentaux lui ont interdit d’y songer. Il avait sans doute en tête son propre état de santé au cas où il se présenterait, ou de celui qu’il envisageait de désigner comme son successeur. L’état de santé de Monsieur Gon, son candidat, apporte quelques éclaircissements sur le pourquoi et le comment des choses.
Le pouvoir mande ses obligés pour combattre Bédié.
Il va probablement être désigné candidat de son parti pour les présidentielles de 2020. Il en a le droit constitutionnellement. Et cette jouissance d’un droit reconnu, énerve Dramane et les siens. Ils s’aperçoivent soudainement que sans cette figure de proue et son puissant parti le PDCI, leur rdr/rhdp ne représente qu’une portion congrue. Du riquiqui sur l’échiquier politique ivoirien donc une défaite certaine en cas d’élections transparentes.
Si d’aventure le Président Gbagbo, rentre et veut prendre part à la lutte, rien ne s’y opposera. Les deux enfants de la Côte d’Ivoire – Bédié – Gbagbo – ont compris la nécessité d’unir leurs forces pour sauver la nation des griffes de ces prédateurs actuels. Ils s’arrangeront cette fois, comme bon leur semble. Un seul ou deux candidats au premier tour, quitte à s’unir au second. Cette équation se résoudra au moment opportun et en bonne intelligence. L’objectif immédiat ou la finalité recherchée étant de battre dans les urnes, Dramane Ouattara et sa clique du rdr/rhdp sans effusion de sang.
Avant que les choses ne se décantent totalement, Konan Bédié est pour l’instant seul en lice. À le voir, il se porte comme un charme. Il est frais comme un gardon. Il garde toutes ses facultés intellectuelles intactes. Cette forme de jeune premier, enrage ses détracteurs. La volonté du pouvoir de le museler ne l’a pas dissuadé ni découragé dans son combat contre ce régime clanique. Il a continué son bonhomme de chemin en écoutant sa seule conscience. Les différents sortilèges contre lui, déversement de sang dont les nature et provenance restent à ce jour indéterminées, devant sa résidence pour le terroriser, souhaiter sa disparition, n’ont guère eu raison de sa ténacité.
Lassé par cette résistance, le régime a décidé de recourir à quelques pique-assiettes. Ses serviles obligés. Leur mission, saper les bases de Bédié. Évoquer sans cesse, son âge, afin de l’affaiblir moralement comme si avoir vécu quelques années, constituait une infamie ou un crime.
Konan Venance et Allomo Paulin, entrent en scène.
Qu’est-ce qui pousse des individus et ils sont nombreux à l’image de Konan Venance connu également sous le nom de « journaliste à la plume affamée » et un certain Allomo « sénateur » parce que nommé par Dramane, comme le fit en son temps, Caligula pour son cheval, à brocarder sans répit l’âge de Bédié ?
Le premier qualifie Bédié de vieil homme. Là, où le second avec dédain l’accuse d’avoir toujours été un problème et maintenant qu’il se noie, il veut entraîner « la communauté Baoulé » dans son dernier naufrage.
En stigmatisant les Baoulés, le petit sénateur a oublié que la Côte d’Ivoire se trouve au-dessus de toute communauté tribale, qu’elle quelle soit. Ces propos par lesquels, l’auteur veut prendre les Baoulés en otage, pour les rallier à sa vision étriquée de la réalité, expriment la peur. Cette peur qui envahit, étreint et s’accapare de ceux qui brutalement, se rendent compte que leur avenir s’assombrit. Les énormes émoluments qu’ils tiraient du pouvoir corrompu né sur un lit de sang de centaines de milliers d’ivoiriens, tendent à leur disparition.
Pourquoi ces deux individus se soucient-ils tant du choix et du sort du candidat d’un parti adverse, le PDCI-RDA ?
La logique voudrait que ces deux types et le rdr/rhdp se réjouissent d’affronter un candidat passé de mode. Leur jeune candidat, Amadou Gon Coulibaly, plein de verdeur et vigueur, ne devrait pas avoir de problème pour écraser Bédié, le handicapé de l’ âge. Ce régime tangue. Le voici à bout de souffle. Ses serviteurs livrent un combat du désespoir dont l’âge de Bédié constitue le sujet principal de leurs préoccupations.
Venance Konan fait échouer le beau concept d’Ivoirité, en le transformant en guerre contre Dramane Ouattara.
Hier, de 1993 à 1999, il a exécuté obséquieusement les ordres de Konan Bédié sans trop en comprendre leur portée. Sa pensée matérialiste ne lorgnait surtout que du côté des sommes colossales que sa servilité pouvait lui rapporter. Il est ainsi devenu le chantre docile et le véhicule amplificateur du message du Président Bédié. Tel un mouton de panurge ou un robot, Konan Venance a effectivement écrit et propagé des idées auxquelles malheureusement, il ne croyait pas dans son for intérieur.
Devenu un fieffé laudateur, il a porté à bout de bras le « noble » Concept d’Ivoirité du Président Bédié. Concept qui visait entre autres, à valoriser l’Ivoirien, à lui faire aimer son pays afin qu’il en soit fier. Ce concept cherchait également à consolider la cohésion nationale. Malheureusement Konan Venance n’a pas capté la noblesse du projet. Il l’a transformé en guerre contre Dramane Ouattara.
A l’époque, il le qualifiait d’étranger, sans village. Le but de l’empêcher d’être candidat à la moindre élection en Eburnie. Aujourd’hui se sustentant à la mamelle du même Dramane, « l’étranger d’hier », il en est devenu le porte flingue, assigné aux basses oeuvres. La main du diable d’hier transformée en main nourricière, conduit Konan Venance à se renier, à se déjuger. Quelle girouette ! Quelle petitesse d’esprit !
Dans une tribune publiée dans Fraternité matin du 10 avril 2019, il accuse Bédié en ces termes : « (…) le PDCI n’est plus qu’un parti clanique, (…) le concept de l’ivoirité (…) conduisit à une fracture (…) entre le nord et le sud. »
Il se dédouane totalement en oubliant de souligner que dans l’échec de cette mise en place dudit concept, il a joué un rôle de saboteur. Car il en a trahi l’esprit, en focalisant sa haine contre Dramane Ouattara, au lieu d’expliquer et mettre en avant les bienfaits que le pays pouvait en retirer.
Aujourd’hui, personne ne conteste l’utilité de l’Ivoirité. Bédié avait donc eu raison avant tout le monde. La preuve, ceux qui ont combattu ledit concept en sont devenus depuis ses fervents défenseurs. Venance Konan, enfermé dans la bulle de son petit monde de quémandeur, n’a pas perçu que l’Ivoirité était tombée dans le domaine public et revendiquée par tout un chacun. Au point que les vrais ivoiriens trompés et entraînés dans une rébellion, une fois les écailles tombées de leurs yeux et leur lucidité retrouvée, ont été conduits à s’en prévaloir. Cf. les discours des partisans de Soro et même de ce dernier, qui malicieusement, évoque son village.
Allomo doit obéir à celui qui l’a nommé sénateur. Il n’a pas le choix.
Quant à son acolyte Allomo, son sort est tout aussi triste et peu enviable. Nommé vingtième sur la liste des trente trois Sénateurs par Dramane Ouattara, Allomo demeure enchaîné. Son discours lui est dicté par celui à qui il doit sa pitance et sa supposée notoriété actuelle. Il doit obéir sans poser de question. Bien que longtemps député de Bouaflé grâce à Bédié et son PDCI, il oublie de le remercier et préfère l’invectiver.
Ah l’ingratitude quand tu nous tiens ! Cet anonyme du sérail, veut une place au soleil. Se valoriser aux yeux de celui qui l’a nommé sénateur. Quelles contorsions !
Quand on sait que Caligula nomma son cheval sénateur, on ne peut que relativiser l’importance de toute nomination politique, car le corollaire de ce genre de promotions repose essentiellement sur les compromissions, les soumissions ou les salamalecs. Allomo obéit car il ne dispose d’aucune marge de manoeuvre.
Reprochez tout ce que vous voulez à Monsieur Konan Bédié, le contenu de son programme, ses actions passées à la tête de l’État, mais de grâce oubliez son âge. Car « l’âge ne fait rien à l’affaire. Quand on est con, on est con ». (G. Brassens).
Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes.
Personne ne peut savoir exactement de quoi demain sera fait. Kouassi Konan Venance et Allomo Kouassi Paulin pourraient méditer la morale de la fable de la Fontaine « Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes ». Un vieil homme qui plantait son champ pour la prochaine saison, eut droit aux railleries de trois jeunes qui passaient par là. Pourquoi semer à son âge, il ne pourra jamais récolter; d’ici là il sera mort se disaient-ils.
Malheureusement, les choses se déroulèrent autrement pour eux. Et c’est le vieil homme qui les enterra tous et écrivit des épitaphes sur leurs tombes.
Selon le Livre de la Genèse, Mathusalem aurait vécu neuf cent soixante-neuf ans. Il vous reste encore, Monsieur le Président Bédié, du chemin à parcourir et du temps à occuper, pour troubler et hanter l’existence de ces deux opportunistes et celle de leurs semblables.
Contribution de T. Briga
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