Éducation Côte-d’Ivoire: Le FPI demande que les élèves sans examens soient mis en vacances

Déclaration du Front Populaire Ivoirien (FPI) sur la réouverture des écoles

Le monde entier est confronté depuis quelques mois à une grave crise sanitaire : la pandémie du Coronavirus ou Covid-19.

Cette pandémie a mis à nu les limites de tous les systèmes de santé, y compris ceux que l’on croyait les plus performants. Elle a provoqué une psychose générale, fait des milliers de malades et de morts.

Afin de contenir la propagation de ce virus en Côte d’Ivoire, le gouvernement, à l’instar de ses homologues du monde, a pris des mesures parmi lesquelles l’instauration d’un couvre-feu de 21h à 05h du matin, l’imposition des mesures barrières et la fermeture des établissements scolaires.

Les données disponibles à la date du 07 juin 2020 et publiées par le Ministère de la Santé et de l’hygiène publique faisaient état d’un total de 3.739 cas confirmés, dont 1.818 guéris et 35 décès sur le territoire national,

88 jours après l’annonce du 1er cas. Manifestement la contamination par le virus corona progresse de manière inquiétante dans notre pays.

C’est dans ce contexte nullement rassurant, que le Gouvernement OUATTARA, à la surprise générale, a décidé de la réouverture de toutes les classes des écoles primaires et des classes d’examens dans le secondaire (3ème et Terminale) jusqu’au 14 Août 2020.

Comme mesures d’accompagnement de cette décision, le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle a annoncé les dispositions suivantes :

– Réaménagement du programme scolaire et des heures d’apprentissage ;
– Mise à disposition de kits sanitaires dans tous les établissements par le gouvernement (gels hydro alcooliques, dispositif pour le lavage des mains et 80 millions de masques à distribuer à l’ensemble de la communauté éducative) ;
– Organisation des cours par rotation dans le primaire pour respecter les mesures de distanciation ;
– Promesse d’un don de 50 milliards aux promoteurs d’établissements privés par le gouvernement.
Au terme de deux semaines de cours on constate amèrement des faits qui ne sont pas de nature à rassurer les parents d’élèves ni la population en général.La réalité dans les écoles est très loin de tout ce qui a été annoncé :
1. Le gouvernement n’a pas tenu ses promesses :
o Aucun appui financier n’a été apporté aux promoteurs du privé malgré les milliards annoncés
o Pas de dispositif pour le lavage des mains dans certaines écoles ;
o Pas de distribution de masques, au point où dans plusieurs écoles, les élèves utilisent des feuilles de cahiers pour fabriquer des cache-nez ;
o Plusieurs écoles n’ont pas été désinfectées ;

2. L’encadrement des élèves et les aménagements pédagogiques laissent à désirer :
o Aucune stratégie d’encadrement des élèves dans la cour de l’école pendant la récréation ; ce qui entraine un désordre total porteur de beaucoup de risques ;
o La rotation des groupes au primaire, conçue pour respecter la mesure de distanciation présente beaucoup d’insuffisances et introduit de grands écarts dans l’apprentissage des élèves ;
o Le risque de contamination est avéré vu que ni les élèves, niles enseignants ne connaissent leur statut par rapport à la Covid-19.

Les conséquences de ces faits ne se sont pas fait attendre

Des cas de contamination ont été enregistrés à l’intérieur du pays (Soubré, Bouna, Yamoussoukro, Man, Gouméré…).
Le risque de contamination est avéré vu que ni les enseignants, ni les élèves ne connaissent leur statut par rapport à la COVID-19.
L’école risque dans ces conditions d’être un vecteur important de la COVID-19 dans notre pays.
A quel mobile la décision si sanitairement suicidaire du gouvernement obéit-elle ?Avec quelle motivation peut-on mettre si facilement en danger des êtres si chers à leur famille, ces enfants qui sont l’avenir de la Côte d’Ivoire ?

Les enseignants ont réagi aux conséquences de l’ouverture des écoles :
– Le collectif des syndicats de la région de la Nawa a annoncé un arrêt de travail de deux semaines à compter du mercredi 27 Mai 2020 à 7h ;
– À Yamoussoukro, les enseignants membres de plusieurs syndicats ont décidé également de suspendre les cours à partir du vendredi 22 Mai 2020 suite à l’information révélant qu’un élève du lycée scientifique a été testé positif à la Covid-19

Face à cette situation marquée par l’improvisation de la décision de réouverture des écoles, les promesses non tenues du gouvernement, les nombreuses défaillances et difficultés, le FPI fait les propositions suivantes :

– Le gouvernement doit consulter les forces vives de la nation, mettre fin au discours de propagande autour de la pandémie de la covid-19 et prendre des mesures efficaces privilégiant la sécurité sanitaire des élèves et des enseignants ;
– L’organisation des examens à grand tirage et le passage en classe supérieure doivent tenir compte des programmes effectivement exécutés et des résultats obtenus jusqu’au lundi 16 Mars 2020 ;
– Les élèves qui n’ont pas d’examen doivent être mis en vacances dès maintenant afin de limiter les risques de contamination ;

– Le régime au pouvoir doit saisir l’opportunité de la pandémie de la Covid-19 pour appliquer une politique éducative tournée vers l’efficacité, la formation pour tous et l’intérêt du peuple de Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan le 04 Juin 2020

POUR LE FRONT POPULAIRE IVOIRIEN
LE SECRETAIRE GENERAL

Dr ASSOA

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