Une mission secrète engagée dans le nord de la Côte d’Ivoire contre des terroristes a tourné au fiasco. L´information top secret ayant été balancée aux djihadistes traqués par le chef d´escadron de la gendarmerie de Kong.
Instabilité Une opération militaire d’envergure a été lancée à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Les deux armées veulent déloger des djihadistes cachés dans le secteur et qui menacent tout l’Ouest de l’Afrique.
Les armées ivoirienne et burkinabè mènent depuis plusieurs jours une opération conjointe dans le nord de la Côte d’Ivoire. Elles cherchent à débusquer des djihadistes qui ont trouvé refuge dans la zone, se jouant des frontières.
Baptisée «Comoé», du nom du fleuve qui traverse les deux pays, notamment dans cette zone, l’opération, présentée comme une première par les chefs d’état-major des deux pays, avait pour but de «déloger les djihadistes» du nord de la Côte d’Ivoire.
L’action militaire, toujours «en cours», a produit «des résultats», selon une source ivoirienne. Aucun bilan de combat ou d’arrestations n’a été divulgué pour le moment.
Fuite impossible
Selon une source sécuritaire burkinabè, l’opération «a permis de saisir des armes». Le Burkina Faso «y a pris part avec une trentaine d’hommes, notamment sur le long de la frontière pour empêcher tout repli de l’ennemi», a-t-elle ajouté, en précisant que toute l’opération s’était déroulée en «territoire ivoirien».
«Les deux armées se sont rassemblées. Il n’y a plus de possibilité de s’échapper. C’est cela qui nous a permis d’avoir des résultats tangibles. Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin. C’est une première mais je peux vous assurer que ce ne sera pas la dernière», a affirmé à la presse le chef d’état-major burkinabè, le général Moïse Miningou, à l’issue d’une rencontre vendredi avec son homologue ivoirien.
«Il est nécessaire pour nous de nous unir pour faire face à la menace. Eux (les terroristes), ils ont réussi à le faire. Ils arrivent à se solidariser entre groupes armés terroristes. Si nous nous ne le faisons pas évidemment, on perdra la guerre», a commenté le chef d’état-major ivoirien, Lassina Doumbia. Les deux hommes se sont rendus sur le théâtre des opérations, de sources concordantes.
Gendarme arrêté
L’opération qui a commencé au début du mois s’est déroulée au nord-est de Ferkessedougou, près de Sangopari, un petit village où l’ancien chef de la rébellion ivoirienne Guillaume Soro a des attaches familiales.
L’opération a toutefois connu un raté qui a abouti à l’arrestation du chef d’escadron de la gendarmerie de Kong (nord-est), le village de la famille du président ivoirien Alassane Ouattara. L’homme a communiqué à un civil des informations confidentielles au sujet de l’opération. Ce qui a «sans doute» permis la fuite de certains djihadistes, selon une source sécuritaire.
La présence d’éléments djihadistes au nord du parc national de la Comoé a été détectée depuis plus d’un an. Selon des sources sécuritaires, il s’agissait de djihadistes opérant au Burkina, qui venaient chercher refuge du côté ivoirien de la frontière.
Centaines de morts
Le Burkina fait face à des attaques djihadistes qui ont fait près de 900 morts depuis 2015. Deux Suisses, les Valaisans Jean-Noël Rey et Georgie Lamon, avaient notamment été tués lors de l’attaque de plusieurs cafés et restaurants de Ouagadougou en janvier 2016.
La Côte d’Ivoire a elle été touchée le 13 mars 2016 par une attaque djihadiste: des assaillants ont ouvert le feu sur la plage dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan, faisant 19 morts.
Les autorités ont affirmé avoir déjoué plusieurs tentatives depuis. Plusieurs attaques djihadistes ont eu lieu près de la frontière mais côté burkinabè, jamais du côté ivoirien.
Avec ATS
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