Notre opposition ne voulait pas de la commission électorale indépendante (CEI). Elle ne voulait pas du code électoral. Elle ne veut pas que ses militants aillent se faire identifier afin de se faire établir des cartes d’identité pour pouvoir s’inscrire sur les listes électorales. Que veut-elle finalement ?
Un journal proche de cette opposition a levé le lièvre il y a quelques jours : elle ne veut pas d’une élection présidentielle, mais une transition politique sans Alassane Ouattara. Aussi simple ! C’est le rêve debout que cette opposition fait depuis quelques temps, au nom d’on ne sait trop quel raisonnement. Elle espère donc, si l’on en arrive à ne pas pouvoir organiser d’élection en octobre, que l’on mette en place un régime de transition, sans l’actuel Président de la République, mais où eux se retrouveraient.
Ainsi, Danielle Boni Claverie dont le parti se résume à sa seule personne dit-elle, si j’en crois Le Quotidien d’Abidjan du 22 avril dernier, qu’il « faut nécessairement une transition politique pour l’élaboration d’un contrat social, sans l’actuel Président de la République. » Et cette transition aura pour tâche de mettre sur pied une assemblée constituante qui proposerait une nouvelle loi fondamentale. Carrément ! Et qui dirigerait cette transition ? Henri Konan Bédié naturellement, si je lis bien entre les lignes des journaux qui sont proches de ce dernier. Oui, c’est plus facile d’accéder au pouvoir de cette manière que d’affronter des adversaires au cours d’une élection.
N’en déplaise aux rêveurs d’un soir de temps de coronavirus, ce pays est doté d’une Constitution qui dispose en son article 59 que : « les pouvoirs du Président de la République en exercice expirent à la date de prise de fonction du Président de la République élu ».
Cela veut dire que, si pour une raison ou une autre, il n’est pas possible d’organiser l’élection présidentielle en octobre prochain, le Président de la République en fonction demeurera à son poste. Non, je suis désolé Madame Boni Claverie, je suis désolé mes amis du PDCI et du FPI, mais notre Constitution ne prévoit pas de transition sans le Président en fonction, et elle n’en prévoit pas non plus avec Bédié et Danielle Boni Claverie. Il n’y a aucun débat juridique à mener là, sauf pour ceux qui n’ont vraiment rien à faire.
Arrêtez de rêver et faisons tout ce qu’il faut pour que notre élection se tienne aux dates prévues. Notre pays doit avancer. Ceux qui cherchent toutes sortes d’arguties pour ne pas se faire établir de cartes d’identité sont tout simplement en train de se mettre en marge de cette élection. Toutes les mesures sont prises dans les centre d’identification pour éviter la contamination par le coronavirus. De même, les partis politiques qui incitent leurs militants et sympathisants à ne pas se faire établir de carte d’identité se tirent tout simplement une balle dans le pied.
Les autorités ont annoncé que le processus d’indentification se poursuit, et le nombre de centre a été multiplié pour le faciliter. Ce processus se poursuivra donc tant que la propagation du Covid 19 sera aussi faible qu’elle l’est actuellement, et toutes les jérémiades n’y changeront rien. C’est avec les cartes d’identité que l’on se fera inscrire sur les listes électorales. Lorsque l’on arrivera au bout du processus, l’on fera les inscriptions sur les listes électorales avec ceux qui auront les cartes d’identité en règle.
Le vote n’étant pas obligatoire, l’on ira au scrutin avec ceux qui seront sur les listes. Les autres ne voteront tout simplement pas et ce sera tant pis pour eux. Il n’y a pas un chiffre indicatif qu’il faut atteindre pour que le vote soit valide.
Si l’on devrait reporter les élections à cause du coronavirus, on ira plus tard avec la liste électorale qui aura été établie. Bien sûr, les commentateurs pourront gloser à satiété sur le faible taux de participation, mais cela n’enlèvera rien à la légitimité du résultat qui en sortira. Et après la présidentielle, ce sera la même liste qui sera utilisée pour les législatives, les municipales et les régionales.
Si des partis politiques cherchent à faire l’impasse sur la présidentielle parce qu’ils savent qu’ils n’ont aucune chance de la gagner, c’est lorsqu’il s’agira des autres élections qu’ils se rendront compte de leur erreur stratégique. Alors, mon frère, ma sœur, si tu veux que ta voix compte dans les élections à venir, va te faire renouveler ou établir ta carte d’identité et arrête d’écouter ceux qui rêvent debout.
Par Venance Konan
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