Pr. Prao Yao Séraphin
« Si l’injustice ne vous révolte pas, vous n’êtes pas loin de la commettre »
(Anne Barratin, 1913)
Dans une démocratie, les institutions de justice doivent en permanence rechercher un minimum de partialité et de justice équitable. En effet, dans une république digne de ce nom, nul n’est au-dessus de la loi, pas même le président de la République. Les autorités ivoiriennes crient à gorge déployée que la Côte d’Ivoire est une démocratie et que toutes les institutions de la République fonctionnent à plein tube. En tout cas, si on s’en tient aux condamnations enregistrées depuis 2011, concernant les opposants au régime, alors, il n’est pas inexact de penser ainsi. La justice ivoirienne a condamné le président Gbagbo à 20 ans, Blé Goudé également, à 20 ans alors qu’ils étaient en procès à la Haye. Récemment, le procureur Adou Richard a requis, 20 ans de prison ferme contre l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro. Notre justice ne chôme pas on peut dire. Cependant, le silence du procureur concernant monsieur Amadé Ourémi est incompréhensible. Les Ivoiriens se souviennent de cet ancien réparateur de vélo puis planteur, puis chef de guerre, en Côte d’Ivoire.
Il était craint car on lui prêtait des pouvoirs surnaturels. Après son refus de quitter la forêt du mont Péko, sa chevauchée soldatesque s’est arrêtée le 18 mai 2013. Mais une fois qu’on a exhibé l’arrestation de ce terroriste comme un trophée, en réalité, les Ivoiriens s’attendaient à un jugement exemplaire. Or, depuis cette date, les Ivoiriens n’ont plus de nouvelles de monsieur Amadé Ourémi, le principal acteur des tueries macabres du quartier Carrefour de Duékoué. L’arrestation et l’inculpation en mai 2013, de ce tristement célèbre, avaient représenté, pour les Ivoiriens, une avancée significative dans la procédure car elles constituaient la première mise en cause d’un « élément » proche des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Mais aujourd’hui, les Ivoiriens se demandent si le régime Ouattara souhaite vraiment une manifestation de la vérité dans les tueries de Duékoué et aussi la destruction de notre forêt classée.
Monsieur Amandé Ourémi a pourtant fourni des informations qui devraient être prises au sérieux par le procureur Adou Richard. En effet, M. Ouérémi s’est expliqué sur le fonctionnement de son groupe armé de 126 éléments, mais également, sur les consignes qu’il recevait de la part de la hiérarchie des FRCI, pour la prise de Duékoué. Amadé Ourémi doit rendre des comptes pour les massacres perpétrés à Duékoué et la destruction du patrimoine forestier ivoirien. Il est admis que le procureur de la République est un magistrat du Ministère Public dans le ressort d’un Tribunal de Grande Instance (TGI) chargé de mettre en œuvre l’action publique et de représenter les intérêts de la société. Il n’a pas vocation à focaliser ses poursuites contre les opposants et les cyberactivistes, son rôle de poursuivre des individus indélicats comme Amadé Ourémi. S’il vous plait monsieur le procureur, par décence, donnez-nous des nouvelles de M. Amadé, le terroriste.
Amande Ouremi sera lui aussi poursuivi si et seulement si ,le pouvoir « Satanique » du RDR le voit entretenir des relations avec Soro Guillaume et ses associés(GPS).