OUATTARA PREND LES DEVANTS. La Côte d’Ivoire a emprunté la phase du déconfinement général. Depuis le 8 mai pour l’intérieur du pays et, sauf cataclysme, le 15 mai pour le grand Abidjan, toutes les mesures restrictives seront ou levées ou allégées.
C’est l’expectative chez certains sceptiques. Car quand, le 16 mars 2020, le Gouvernement arrêtait, au nom de l’état d’urgence, des mesures restrictives de liberté (couvre-feu, fermetures des bars, des salles de spectacle, des établissements scolaires et universitaires, etc.), le pays ne comptait aucun mort, mais six cas confirmés et un guéri.
Il espérait ainsi contenir la pandémie. Peine perdue. Le 7 mai, c’était 1571 cas confirmés, 742 guérisons et 20 décès. C’est ce jour que le chef de l’État a choisi de faire revenir le pays à la presque normalité.
Les mesures de protection ont donc fait flop. Or, circonstances aggravantes, les pluies de milliards de nos francs du plan de riposte sont partout dans les discours sauf dans les poches des bénéficiaires (individus, PME/PMI et entreprises). Ces montants ne sont pas tous réunis et disponibles.
Pour preuve, l’exécution du Fonds national humanitaire et de solidarité de 13,3 milliards de FCFA, destiné à 177.198 ménages et individus vulnérables sur l’étendue du territoire, a du plomb dans l’aile.
Elle a commencé, en grande pompe, le 23 avril, pour les 2.358 bénéficiaires d’Abidjan, à raison de 25.000FCFA/mois par bénéficiaire sur trois mois. La phase des autres régions du pays tarde à démarrer.
Le danger se profile à l’horizon. Si le pays se contente alors de privilégier les impératifs sanitaires, il court inexorablement à la récession économique et à une grave crise sociale dont les conséquences sont incalculables.
Comme ses homologues du monde entre le marteau et l’enclume, le chef de l’État a donc rapidement pris les devants, ce d’autant que le virus du corona est annoncé pour ne pas disparaître mais vivre avec nous comme le paludisme et la varicelle notamment. Raison supplémentaire pour alléger les dispositifs sécuritaires et libérer toutes les activités dont celles du secteur informel, le grand pourvoyeur d’emplois du pays.
Dans la foulée, les établissements scolaires et universitaires entrent également dans la danse, du 18 mai au 14 août 2020, pour sauver l’année.
F. M. Bally
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