[Africa Diligence] Officiellement, le Covid-19 a fait son apparition en Côte d’Ivoire le 11 mars 2020. Au 6 mai 2020, le pays dénombre pres de 1500, cas testés positifs dont 701 guéris et seulement 18 morts.
A six mois d’une élection présidentielle très attendue, trois scénarios économiques sont possibles pour le pays.
Enquête sur un tiercé.
La pandémie du Covid-19 qui voit la moitié de la population mondiale confinée, a mis presqu’à genoux l’économie mondiale. Toutes les grandes économies se cherchent comme on le dit au pays.
La Côte d’Ivoire n’est pas en reste. Les différents secteurs de l’économie nationale sont en ce moment très éprouvés. Face à ce désastre économique, le gouvernement ivoirien a adopté un plan en vue de soutenir lesdits secteurs d’activités économiques pour une relance rapide de celle-ci après le passage de la pandémie. C’est ce qui a fait l’objet de la séance d’information avec le Sénat, le jeudi 30 avril 2020 avec le Ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly.
Dans propos liminaire, l’émissaire du gouvernement a d’emblée indiqué qu’avec l’apparition du Coronavirus en Côte d’Ivoire, un plan de riposte sanitaire d’un montant 95,88 milliards FCFA, a été mis en place par l’Etat ivoirien. Outre ce plan de riposte sanitaire, Adama Coulibaly, a aussi fait savoir aux sénateurs qu’un plan de soutien économique, social et humanitaire a également été adopté. « Ce plan qui fait l’objet de la rencontre de ce jour, a principalement pour objectif de soutenir les acteurs économiques, les ménages et tous ceux qui subissent les effets négatifs de cette crise » a-t-il fait noter.
Adama Coulibaly a ensuite relevé les grandes lignes du plan autour de quatre axes : l’impact économique de la crise du COVID-19 ; les mesures spécifiques contenues dans le plan de soutien ; les coûts et modalités de financement du plan de soutien ; et enfin l’état de mise en œuvre du plan de soutien.
Abordant le premier point concernant l’impact économique de la crise du Covid-19, il a fait remarquer à son auditoire les différents secteurs fortement impactés par cette pandémie à savoir « les secteurs du tourisme, du commerce, de la grande distribution, des transports, des bâtiments, des industries et des services financiers, constituant ainsi une contrainte à l’atteinte des performances de croissance économique à court et moyen terme ».
Après avoir rappelé que l’économie mondiale sera en récession selon Bretton Woods, avec 3% de taux de croissance mondiale en 2020, Adama Coulibaly a indiqué que « selon ces mêmes projections du FMI, l’activité économique devrait connaitre un recul de 1,6% en 2020, en Afrique Sub-saharienne. »
La maitrise de la crise étant sujette à de nombreuses incertitudes, trois scénarios sont envisagés selon l’horizon temporel de maîtrise de la pandémie:
Le premier scenario, dit optimiste, prévoit que les différentes mesures prises par le Gouvernement, ainsi que la communauté internationale, permettront de maitriser la pandémie au plus tard en fin juin 2020. Sur cette base, il en résulterait un ralentissement de l’activité économique nationale, avec un taux de croissance du PIB de 3,6% en 2020 contre 7,2% projeté si nous n’avions pas été en situation de crise, soit une perte de croissance d’environ 3,6% du PIB. Les dernières estimations du FMI indiquent un taux de 2,7 %.
Le deuxième scénario, dit médian, retient que les efforts engagés conduiront à une maîtrise de la crise en fin septembre 2020. Dans une telle hypothèse, la croissance du PIB de notre pays ressortirait à 1,6% du PIB en 2020. Ce qui induirait une perte de croissance d’environ 5,6% du PIB.
Le troisième scénario, dit pessimiste, est basé sur une hypothèse de maitrise du COVID-19, en fin décembre 2020. Suivant ce scénario, l’économie nationale ressortirait fortement impactée par la crise, avec un taux de croissance du PIB d’environ 0,8% en 2020, soit une perte de croissance du PIB de 6,4%.
Le Covid-19 ayant un impact négatif sur l’économie nationale, le Ministre Adama Coulibaly a décliné en détail le plan de soutien qui s’élève à plus 1700 milliards de nos francs. Ce plan de soutien dont la mise en œuvre diligente, selon l’argentier ivoirien, permettrait d’atténuer les impacts sur l’économie, « vise d’une part, à soutenir l’outil de production et à maintenir les emplois en vue d’assurer une reprise rapide de l’activité économique, et d’autre part, à apporter un soutien humanitaire aux populations en situation de détresse », s’articulent en trois axes majeurs, à savoir : le soutien aux entreprises; le soutien à l’économie dans son ensemble ; le soutien aux populations. Ayant rappelé les différentes mesures prises sur chacun des axes pour une relance rapide de l’économie nationale et surtout maintenir en vie les entreprises et le tissu social, a pour clore son propos a voulu que l’on retienne ceci «pour donc atténuer les effets du Covid-19, le Gouvernement a mis en place un plan de soutien économique et humanitaire de 1700,99 milliards qui vise non seulement à faire face aux effets immédiats de la crise mais aussi à préparer l’après crise, en offrant des leviers de relance de notre économie à la fin de la crise ; enfin, pour la mise en œuvre de ce plan, le Gouvernement a adopté une approche inclusive, impliquant les acteurs économiques ainsi que nos partenaires au développement. C’est pourquoi, au nom du Gouvernement, je voudrais exhorter l’ensemble des Sénateurs représentants du Peuple à constituer des relais, pour disséminer au sein de la population toutes les mesures envisagées par le Gouvernement dans le plan de soutien au profit de nos populations. »
La Rédaction (avec ANB)
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