Interview/ Politique nationale Méambly fait des révélations sur les qualités d’Amadou Gon
« Il s’est même constitué prisonnier lorsque la Secrétaire générale du Rdr a été arrêtée »
Le député de Facobly, Méambly Tié Evariste Edouard, a accordé une interview à la télévision en ligne, Agc Tv. Le membre du Conseil politique du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) parle notamment de la situation sanitaire liée au Coronavirus et du candidat de son parti, Amadou Gon Coulibaly, à la présidentielle prochaine.
Comment réagissez-vous face à la maladie à Coronavirus qui, finalement, s’est invité dans le débat politique ?
Evariste Méambly : Je suis malheureux de vous le dire personnellement parce qu’il nous reste 7 mois pour aller aux élections présidentielles. Nous sommes dans une dynamique d’aller sur le terrain. Malheureusement avec cette pandémie, qui arrive contre toute attente, aussi bien en Côte d’Ivoire et dans certains pays africains, c’est vraiment malheureux. On est tous gênés de constater qu’aujourd’hui, au moment où les choses sont bien lancées -la Côte d’Ivoire a une croissance de 8 % chaque année depuis 2011 à aujourd’hui- et que nous devrons aller sur le terrain pour présenter cette offre politique du Rhdp aux populations, c’est à ce moment que nous sommes obligés d’être confinés chez nous à la maison. Toutes les réunions au-delà de 50 personnes sont interdites. Les consignes de l’État ont été bien suivies par les populations et nous osons croire que d’ici une, deux voire trois semaines, les choses rentreront dans l’ordre pour que nous puissions écraser cette pandémie. Parce qu’aujourd’hui on a besoin d’avoir des gens en paix. Comme on le dit, c’est avec un corps sain qu’on travaille. Donc il faut que les choses passent, que nous prions, respections les consignes en vue de ne pas propager le virus. En tout cas, cela ne passera pas par moi parce que j’observe au maximum avec ma famille et mon entourage, les consignes édictées par le gouvernement de Côte d’Ivoire.
Ne croyez-vous pas que cette pandémie peut mettre à mal l’organisation de la prochaine élection présidentielle ?
Je pense qu’aujourd’hui ce qu’il faut retenir, c’est que les Ivoiriens sont en train de respecter scrupuleusement les consignes du gouvernement. Et nous pensons que l’Ivoirien étant quelqu’un de très discipliné, proche de sa famille, si les consignes sont suivies par les ménages, les couples, les travailleurs, par nos amis vivants sur le territoire ivoirien, nous sommes certains que d’ici à un mois (…), la pandémie devrait s’estomper.
Le Rhdp connaît désormais son candidat à la présidentielle d’octobre 2020, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
Je pense que c’est une très très bonne nouvelle qui nous a été annoncée par le président de notre parti, le Dr Alassane Ouattara. Parce que 7 jours avant, c’est-à-dire le 5 mars 2020, nous étions à Yamoussoukro (et) nous avons été sonnés par cette nouvelle de voir le président Ouattara se retirer de la présidentielle pour le 3e mandat. Et 7 jours plus tard, c’est-à-dire le 12 mars, au Palais de l’Ivoire, il nous donne cette très bonne nouvelle. Donc, moi Méambly, ex-président d’un parti politique, d’un groupe parlementaire intégré au Rhdp, j’étais encore plus heureux parce que quand on regarde dans l’establishment politique de ce pays, de tous les partis qui ont intégré le Rhdp, notamment le Rdr, le Pdci, l’Udpci, le Mfa, Agir pour le peuple, mon parti, Concorde, Lider, l’Upci, le Pit, le meilleur de nous tous, en toute modestie, sans fanfaronnade, c’est bien le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour des raisons évidentes. C’est quelqu’un de loyal qui a été très fidèle au président Alassane Ouattara depuis 1990. Vous le savez, il s’est même constitué, à un moment donné, lorsque la Secrétaire générale du Rdr (Henriette Dagri Diabaté, Ndlr) a été arrêtée, en prisonnier. Je sais que dans ce pays, il y a des gens lorsque leur ami est arrêté, ils fuient.
Il a donc fait tous les combats…
Il a fait tous les combats. Et c’est un bon technocrate. On ne peut pas lui denier cela. Et puis c’est un homme des grands dossiers et c’est quelqu’un qui, aujourd’hui, est dans l’antichambre du président Ouattara, qui a fait tous ses voyages avec lui. Donc, qui est déjà connu par le monde extérieur. Et c’est quelqu’un aussi qui a une base politique : le nord. On ne peut pas être président d’un pays et ne pas avoir une base ou donner l’impression qu’on a une base pourtant, on ne vaut pratiquement rien chez soi. Il a été maire depuis les années 1995. Il a maîtrisé le nord et nous sommes heureux qu’un tel monsieur soit à la tête de notre parti pour être notre candidat. Seulement, il va falloir qu’il recadre un peu les choses dans les régions, les départements, les Coordinations départementales, les sous-préfectures, pour que les gens s’imprègnent plus de son image et se mettent au travail. Sinon je pense que le Pdci-Rda n’aura pas un meilleur candidat, le Fpi n’aura pas un meilleur candidat, que celui que le Rhdp, a en la personne du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, a choisi.
L’unanimité faite autour de Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre, par toutes les instances du Rhdp n’a pas empêché certaines personnalités de s’y opposer. Quel commentaire vous faites ?
Vous voulez me dire qu’il y a eu des sons discordants, mais c’est un seul individu en la personne du ministre Mabri Toikeusse. Mais que vaut-il devant 4 000 cadres qui adoubent un candidat du parti dans une salle qui est l’hôtel Ivoire ? Et lorsque ce Monsieur n’a pas été capable de nous dire ouvertement qu’il demandait une primaire, qu’il se porterait candidat et qu’il n’y a pas eu un autre son discordant, en dehors de celui de la candidature du Premier ministre Amadou Gon, bien évidemment, il faut faire l’économie de ce que je peux appeler une primaire. C’est ainsi que nous avons décidé, tous ensemble, d’aller directement à l’essentiel. C’était de porter le Premier ministre Amadou Gon à la tête de notre parti pour être notre candidat. Maintenant, ce seul son discordant, jusqu’à preuve du contraire, je ne vois pas en quoi il peut être une menace pour le Rhdp. Parce que lui-même il sait très bien qu’il n’est pas comparable à Amadou Gon Coulibaly. Je vous donne un petit exemple. Un lion qui sort du nord dans la savane herbeuse, qui passe par Bouaké, arrive jusqu’à l’ouest, ce n’est pas une petite souris sortie d’une montagne de Zouan-Hounien qui va l’effrayer. Donc, dites à mon ami Mabri que chacun a sa place au Rhdp. L’heure est arrivée qu’il s’assume et qu’il ait assez d’audace pour affirmer ses choix. S’il veut être candidat, qu’il vienne nous affronter !
Il y a eu Amon-Tanoh aussi qui est parti du gouvernement.
Voilà quelqu’un qui est très courageux, qui a accepté de partir du gouvernement, mais qui a fait, récemment, sa passation de charges avec le ministre Ally Coulibaly. C’est ce qu’on demande dans ce pays. Quand tu n’es pas d’accord, tu n’es pas d’accord. Djéni Kobénan, en 1994, dans la salle à l’Ivoire, quand on lui a refusé la parole, il est allé créer son parti, le Rdr avec ses amis. Et ce parti a porté le président Ouattara au pouvoir. C’est ce qu’on appelle l’audace. Quant à notre ami, le ministre Mabri Toikeusse, j’aurais bien voulu qu’il soit encore plus cohérent parce qu’on ne peut pas intégrer le Rhdp, le 26 janvier 2019, et aujourd’hui, tout récemment, aller faire un Bureau politique et signer ce Bureau politique au nom du président de l’Udpci. C’est encore irrévérencieux. Son acte est irrévérencieux de ne s’être pas levé sur la table de séance, le 12 mars, à l’Ivoire (…). Qu’il arrête ses irrévérences vis-à-vis du président Ouattara, du Premier ministre Amadou Gon et du parti dans lequel il a un pied dedans dans le jour et il a un pied dehors dans la nuit. Parce qu’on ne peut pas aller faire une réunion et signer Mabri Toikeusse, président de l’Udpci, pendant que tu as deux postes au gouvernement, tu es représenté au Conseil économique et social, dans toutes les instances du parti.
Vous voulez dire que le Rhdp lui a beaucoup donné ?
Il a beaucoup reçu du Rhdp en 9 ans. Alors si tu as trop reçu du Rhdp et que tu es trop rassasié aujourd’hui, mais libère le tabouret comme le dit mon cher ami et ministre Adama Bictogo. Il y a pleins de jeunes qui ont besoin de ce tabouret aussi bien dans le Tonkpi -même pas dans le Guémon-, que le Cavally. L’heure de la clarification est arrivée. Il faut que la haute direction prenne ses responsabilités et qu’elle ne laisse pas Mabri, semer le trouble dans l’esprit de nos militants du Rhdp parce qu’on a plus assez de temps. Et avec le Coronavirus, on ne sait pas le nombre de temps que cela va nous donner pour nous retrouver sur le terrain. Il va falloir rapidement que ce Monsieur soit recadré ou carrément, qu’on lui dise au revoir et à très bientôt sur l’échiquier politique pour que le 31 octobre 2020, nous sachions vraiment ce qu’il vaut. Mais je suis certain que M. Abdallah Mabri Toikeusse ne vaut pas la plume d’un moineau sur la balance politique dans ce pays. Je vous donne rendez-vous le 31 octobre 2020 parce qu’il pèsera moins de 1 %.
Votre premier objectif au cours de cette présidentielle, c’est de faire élire certainement, Amadou Gon Coulibaly, de façon écrasante dans le Guémon. Comment vous vous organisez pour cela ?
Pour l’heure, nous avons pris des dispositions. Moi Méambly, je vaux 32% dans le Guémon. La dernière élection régionale qui a eu lieu, je vaux à moi seul 32 % et là encore j’étais indépendant. Mon adversaire faisait 36 à 37 %. Donc quand nous sommes ensemble, puisque nous sommes tous au Rhdp, cela doit faire 69 %. A ce moment, nous attendons les instructions de la haute direction du parti et la mission précise parce que je suis 22e membre du Conseil politique. On peut m’affecter demain à Korhogo, à Zouan-Hounien où je rêve d’aller. Parce que je pense que là-bas, je serai nez à nez avec Mabri Toikeusse et on va jauger la puissance de chacun de nous. Je peux être aussi affecté à Abidjan. Donc pour l’heure, j’attends les instructions fermes de mon parti pour savoir où je serai affecté, m’organiser et démarrer la campagne.
Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, candidat déclaré du Rhdp connu pour avoir été à la bonne école, celle du président Ouattara, selon son entourage, a-t-il déjà posé des actions de développement dans le Guémon au nom de l’État de Côte d’Ivoire ?
Si. Déjà je prends son dernier voyage. Il était tout récemment dans les régions du Guémon, du Tonkpi et du Cavally. Cette région où aujourd’hui il y a des éléments impactant de son passage et de sa politique. Quand je prends son PsGouv, qui va de 2019 à 2020, est basé sur 7 axes ; l’éducation pour tous, l’électrification pour tous, la santé pour tous, les infrastructures, l’emploi, l’autonomisation des femmes et des jeunes, et le 7e axe, l’emploi… Quand on regarde l’acquis dont il hérite aujourd’hui du président Ouattara… Le président Ouattara est arrivé au pouvoir en 2011, nous le savons tous. Quand il prenait le pouvoir en 2011, le Produit intérieur brut qui est un indice macroéconomique qui détermine la bonne santé d’un pays, était à -4,09 % et en 2012 il est passé à 10,71 %. Donc le plus gros pic du président Ouattara c’est 10,71 % en 2012. Le président Bédié a pris le pouvoir en 1993 jusqu’en 1999, il a pris le pouvoir à -0,19 %. Le meilleur président qui a laissé l’un des bilans les plus positifs et herculéens, c’est le président Ouattara qui a eu un taux de croissance depuis 2012, entre 7 et 8 % dont vient hériter aujourd’hui le Premier ministre Amadou Gon. Qui a été lui-même Secrétaire général de la présidence de la République, ministre d’État. Donc qui a suivi tous ces bons travaux auprès du président Ouattara. Donc il saura aisément vendre son offre aux populations.
Nous sommes à la fin de notre interview, est-ce que vous avez un appel à lancer ?
Le premier appel, c’est d’abord aux populations pour qu’elles observent scrupuleusement les consignes du chef de l’État par rapport au Coronavirus qui a été une pandémie qui a surpris plus d’un dans ce pays. Il faut suivre les 13 consignes, il n’y a rien d’autre que cela pour l’instant. Le second message que je vais lancer, c’est que la Côte d’Ivoire est la Côte d’Ivoire du président Houphouët-Boigny. Cette maladie est une maladie qui n’est pas politique. Donc la classe politique doit plutôt chercher à instruire leurs militants pour qu’ils respectent scrupuleusement les consignes du gouvernement que de politiser le débat de la santé des Ivoiriens. L’heure arrivera où nous allons nous retrouver dans les hameaux, les villages, les contrées pour que chaque parti politique aspirant à prendre le pouvoir, présente son programme aux populations. Mais, pour l’heure, calmons le jeu, prions, observons et faisons-en sorte que les consignes soient respectées et qu’il n’y ait pas de propagation de cette pandémie qui, pour moi, relève de la santé, donc du divin. Faites-en sorte que cette télévision soit vraiment une télévision qui accompagnera le Premier ministre au soir du 31 octobre avec une victoire écrasante, éclatante, autour de 70 % au premier tour.
Source : AGC TV
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