En Côte d’Ivoire, la lutte contre le coronavirus révèle une autre facette du régime au pouvoir dans sa gestion d’une crise sanitaire subite. Au plan sanitaire, c’est tous les jours que les médias rappellent les mesures de prévention dites mesures barrières.
La crise sanitaire ayant débouché sur une crise socioéconomique avec perte d’emplois ou arrêt de travail, les autorités ont jugé utile d’adjoindre aux mesures purement médicales, des mesures sociales tendant à soutenir les populations et couches sociales impactées. Mais de la manière la plus intéressée qui soit. Alors que dans l’organisation administrative de l’état, les communes étant plus proches des citoyens, celles-ci n’ont pas été suffisamment enrôlées dans les plans de riposte. Elles sont obligées quelquefois de faire quelques coupes dans les maigres budgets pour parer au plus pressé. La commune d’Azaguié à titre d’exemple n’a reçu de l’Etat que la somme de 200 mille FCFA au titre de la sensibilisation. Une somme largement dérisoire quand on sait que cette commune est située dans la zone épicentre de la pandémie, Abidjan. Il y a quelques jours, sur le plateau de Nci, la Nouvelle chaîne ivoirienne, le journaliste maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko déplorait également ce peu d’égard des autorités ivoiriennes à l’endroit de sa commune. Il avait reçu le même montant que la commune d’Azaguié alors que sa commune est particulièrement impactée par la maladie avec une baisse de recettes d’environ 96 %.
Pendant ce temps, les membres du gouvernement font la pluie et le beau temps dans les contrées du pays. Ils convoient des camions chargés de vivres et de non vivres facturés à des dizaines de millions de FCFA sans que l’on sache exactement d’où proviennent ces sommes annoncées à coup de propagande politicienne sur les ondes de la télévision d’Etat. Chaque édition du journal télévisé devient une foire aux dons faits par des ministres, des Dg et Pca d’entreprises publiques dans une rivalité déconcertante. Ils prennent de l’avance sur le comité de gestion du Fonds de solidarité. Ils ont pour noms, Kouassi Adjoumani, Amédée Kouakou, Kaba Nialé, Moussa Sanogo, Amadou Koné et tout le gotha qui gravite autour du premier ministre Amadou Gon. Ce sont eux les bons samaritains dans ce contexte de crise socioéconomique. Ils donnent sans compter avec la bénédiction du sommet de l’Etat pour lequel ils font la promotion.
Agui Badé
Commentaires Facebook