Condamnation de Soro Kigbafori Guillaume par la justice
Joël N’GUESSAN (Membre du Conseil Politique du RHDP) :
« Se déclarer candidat à une future élection présidentielle ne signifie pas qu’on n’est plus justiciable »
Le Tribunal d’Abidjan vient de condamner Monsieur Soro Kigbafori Guillaume à 20 ans. Cette sentence est assortie d’une amende de plus de 4 milliards de Francs CFA et d’une perte de droits civiques. Comme il fallait s’y attendre, l’ex-Président de notre Assemblée Nationale à traité sa condamnation d’une parodie de justice. Cela est de son droit de ne pas croire en la justice de son pays, lui qui fut Premier Ministre et chef de la rébellion pendant plusieurs années. Aujourd’hui, lui et ses partisans s’autorisent à tenir des propos méprisant sur notre appareil judiciaire. Eux qui par les aléas de l’histoire ont bénéficié des avantages et appuis de tout le système politique et socioéconomique ivoirien. Tout ceci n’est pas grave car l’on doit mettre cela sur le compte du désarroi que crée cette condamnation.
Mais ce qui est inacceptable, c’est que Monsieur Soro Kigbafori Guillaume et ses suiveurs osent proférer des injures publiques à l’encontre de notre Président, le Président Alassane OUATTARA. Monsieur Soro s’est permis de traiter le Président de la République de Côte d’Ivoire de pire Président africain et de dictateur. J’estime qu’il a franchi le rubicond.
En agissant ainsi, il confirme aux yeux de tous que le respect des aînés n’est pas sa préoccupation. En Afrique on ne s’autorise pas inutilement à insulter ni manquer de respect à un aîné. Le Président Alassane OUATTARA aurait pu être le géniteur de Monsieur Soro Kigbafori Guillaume. Le traiter comme Monsieur Soro Kigbafori Guillaume l’a fait avec les siens, c’est s’attirer des malédictions. Il est vrai que depuis 1990, une génération de jeunes adolescents étudiants (devenus aujourd’hui des adultes) a été nourrie à l’art de l’invective et de l’insulte. Ces jeunes gens, purs produits des nos soi-disant hommes de gauche, ont perdu les valeurs morales et sociales socles de nos cultures et de nos sociétés.
C’est le droit de Monsieur Soro Kigbafori Guillaume de vouloir briguer la magistrature suprême de notre pays. Mais on n’aspire pas gouverner un pays un jour tout en salissant ou insultant celui qui est au pouvoir, à moins d’avoir un déficit de conscience morale. C’est aussi son droit de prétendre et d’annoncer de manière péremptoire qu’il va gagner la prochaine élection présidentielle. Le faisant, il ne fait que nourrir les espoirs de ses partisans.
Ceci étant dit, revenons au fond du problème et posons-nous les bonnes questions. Monsieur Soro Kigbafori Guillaume a-t-il oui ou non utilisé nos deniers publics pour s’acheter une résidence qu’il a mise en son nom? Si oui, la justice a eu raison de le sanctionner, car cela s’appelle détournement de deniers publics. Si non, ses avocats doivent faire appel de la décision du tribunal et apporter la preuve que c’est son propre argent qui lui a permis d’acquérir ce bien immobilier. Dans ce dernier cas, il sera blanchi et l’affaire sera classée à charge pour lui de poursuivre notre appareil judiciaire pour dédommagement car son image aura été sali inutilement.
Maintenant sur la politisation de cette affaire. Il est clair à travers les déclarations de Monsieur Soro Kigbafori Guillaume et de ses partisans qu’ils veulent mettre ce dossier sur le terrain politique. Se déclarer candidat à une future élection présidentielle ne signifie pas qu’on n’est plus justiciable. Ce n’est pas parce que l’on est un homme politique que l’on doit prendre le prétexte politique pour tenter de se soustraire à la justice. Un homme politique qui viole la loi ou commet des délits avérés ne peut espérer échapper à la justice.
C’est le lieu de rappeler à tous ceux qui ont des ambitions politiques au plan national ou local qu’ils gagneraient à nettoyer leurs consciences et leurs passés de ce qui pourrait les rattraper demain quand ils vont afficher leurs ambitions. Il faut dans la mesure du possible être « clean » et ne pas traîner des casseroles ou avoir trop de choses à se reprocher si l’on veut bénéficier de la confiance des électeurs et du peuple.
La moralisation de la vie politique et la lutte contre l’impunité sont les ferments du jeu démocratique.
Le Ministre Joël N’GUESSAN
Membre du Conseil Politique du RHDP
Hum! Tous ceux là aussi veulent donner des leçons! Vraiment yako à nous!