(Agence Ecofin) – En Afrique, la confiance dans les médias européens s’effrite au fil des articles catastrophistes, moqueurs ou condescendants qui paraissent chaque jour sur la gestion africaine de l’épidémie.
Dernièrement, les railleries suscitées par le Covid-Organics, la solution choisie par Madagascar pour se protéger du virus, ont très mal passé. On citera par exemple, cette « enquête » du Figaro, signée d’Etienne Jacob et titrée « Les remèdes ubuesques de chefs d’Etat face au coronavirus » où le président Andry Rajoelina, présenté de manière clownesque, « se gausse, sur une petite estrade en présentant son supposé remède miracle ». Mais plus encore que ce ton méprisant auquel les Africains sont habitués, c’est le déni de réalité qui choque le plus : « Les ambassadeurs de Chine et de Corée du Sud, pays largement touchés par la pandémie, sont également présents», affirme Le Figaro, ignorant sans doute que la Corée du Sud est parvenue à maitriser l’épidémie en 3 semaines et qu’elle déplore moins de 250 décès, quand la France a déjà passé la barre des 22 000 morts.
le coronavirus in creuse un fosse mediatique entre leurope et lafrique1
Dans le même esprit, en Belgique, le 11 avril dernier, sur la RTBF, Anne Goderniaux s’est fendue d’une chronique présentant le Cameroun comme l’enfer sur terre, avec une population livrée à la guerre civile, submergée par l’épidémie et abandonnée par son gouvernement… rien que ça. Ce jour là, le Cameroun affichait 12 décès. Aujourd’hui, deux semaines plus tard, il en compte 53, quand la petite Belgique approche les 7000 morts et détient le record mondial de mortalité avec 45 décès pour 100 000 habitants. Record que les médias belges contestent énergiquement : « La Belgique n’entend pas laisser son image être piétinée ! », proclame Le Soir de Bruxelles. Par contre, saccager gratuitement l’image d’un pays africain ne semble déranger personne dans le pays de Tintin au Congo.
On voit tout de même fleurir dans la presse européenne quelques articles qui saluent la gestion de la pandémie par le Vietnam, voisin de la Chine (270 cas, 0 décès) ou encore par la Grèce, voisine de l’Italie (1800 cas, 130 décès). Mais de là à reconnaitre que certains gouvernements africains, eux aussi, gèrent plutôt bien la crise en dépit de leurs faibles moyens, il y a tout un univers que la plupart des médias européens semble totalement ignorer, celui de 2020.
-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-: INCROYABLE & INACCEPTABLE -:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:
– La Chine affiche un bilan revisé de moins de 5000 victimes du victime du Covid-19 ? C’est faux !
– L’Afrique après 1 mois de pandémie, n’a q’un petit millier de morts ? C’est faux !
– Des alternatives africaines aux médicaments classiques existent pour faire face à la pandémie ? C’est faux ! Je n’ai pas de sympathie particulière pour l’ex-DJ à la tête de Madagascar, mais on est bien obligé de défendre sa poudre de perlimpinpin, même au cas où ce serait un placebo : au moins, il dope le moral de sa population et renforce ainsi sa résistance au virus.
Sur ce coup, les Occidentaux ont carrément viré comique. Rattrapés qu’ils sont par leur incurie, lequel est soutenu par cet effroyable complexe de toute-puissance et de supériorité sur le reste de la planète. Et pourtant, et pourtant… Il y a 5 mois, la Chine, après atermoiements, admettait l’existence d’un nouveau virus qui frappait sa population. L’Occident ricane de ce nouveau « virus niakoué » qui dans tous les cas, frappe un pays déjà trop peuplé. Et ça cancane sur les plateaux TV, et ça rigole des efforts de ce pays-crapaud qui veut se prendre pour aussi gros qu’un bœuf, et ça fête tranquillement le nouvel an, et ça joue au foot, et ça organise des rencontres internationales, et ça part en vacances et en croisière pour échapper aux rigueurs hivernales, etc. Et ce qui devait arriver arriva à une partie du monde persuadée de sa toute-puissance et de son invulnérabilité :
– Une rencontre de football en Italie qui constituera une véritable bombe sanitaire pour l’Espagne et l’Italie ;
– Un regroupement religieux à Mulhouse en France qui contaminera tout le pays et bien au-delà jusqu’au Burkina Faso ;
– Toujours en France, un gouvernement plus obnubilé par un scrutin que par la préservation de la santé des populations ; des hésitations coupables sur les recommandations de port ou pas, de masque ;
– Un président américain toujours aussi irresponsable et orgueilleux qui méprisera les priorités de santé au profit du business ;
– Un premier ministre britannique qui minimisera l’épidémie et ignorera les gestes barrière (invitant ainsi ses concitoyens à faire de même), jusqu’à choper lui-même la maladie ;
– Et l’on peut multiplier à loisir les preuves de l’incurie de ceux que nous suivons depuis toujours moutonnement.
A l’heure du bilan, et sans remettre en cause leurs propres turpitudes, les Occidentaux tombent de haut en remarquant le gouffre les séparant des autres peuples du monde. En refusant d’accepter l’impitoyable réalité : la Chine, autoritaire, a maîtrisé ce virus à la fois par sa réactivité, sa proactivité, et l’incroyable discipline dont est capable son peuple ; La Corée du Sud a réussi non seulement par l’intelligence de ses mesures, mais aussi parce que sa population a su taire son ego et accepter des mesures qui ne passeraient jamais en Occident, monde où le sacro-saint principe de « liberté » interdit un simple suivi des infectés notamment par traçage numérique ; L’Afrique, donnée perdante dès le départ est en train de réussir un pari improbable sans infrastructures de santé, sans moyens de subsistance, sans organisation visible ce qui lui permet de n’afficher « que » un millier de morts 1 mois et demi après les premiers cas. Un coup dur pour le géocentrisme Occidental, où tout ceci passe très mal. A l’épreuve de cette pandémie de Covid-19, on peut déjà conclure qu’une page vient d’être tournée.