«Cette femme était ma maman de quartier aux 2 plateaux. Douho Stéphane se souvient. Tous les samedi parce que je n’allais pas à l’école je passais toute la journée chez elle. Je la regardais enseigner ses pas de danse. Je voyais son marie venir par moment lui parler et elle lui répondait dans un anglais limpide. Puis le soir vers 18h la danse faisait place à l’orchestre. Et comme si elle ne se fatiguait jamais elle rejoignait son mari, chef de l’orchestre de la RTI pour jouer les choriste. Elle avait une belle voix. Puis des jours elle chantait ses propres compositions. Son talent était immense. Le soir avant de rentrer, J’avais le ventre gonflé tellement j’avais mangé. Elle venait souvent à la maison voir sa petite soeur, ma mère avec qui elle parlait le Wê. Une femme simple et généreuse dont la majorité des danseurs était orphelin ou de familles très pauvres. Adieu maman Guiro Adieu l’artiste Adieu ma Dohou. Guela bleahoun.» Bozon J.S.
Rose-Marie Guiraud morte après une longue maladie
Malade depuis plusieurs mois, Marie Rose Guiraud est morte ce lundi 20 avril 2020. La chorégraphe et fondatrice de l’Ecole de danse et d’échanges culturels (EDEC), ne pratiquera plus jamais ce métier qu’elle a tant aimé.
L’information a été confirmée par des proches de la chorégraphe.
En effet, elle était mal-en-point depuis plusieurs mois. Vue très amaigrie et tenant un déambulateur pour l’aider à se déplacer. C’était la dernière image de cette danseuse surdouée, rentrée des Etats-unis, sur demande du Président Alassane Ouattara. Marie-Rose Guiraud a bénéficié, en effet, d’une prise en charge présidentielle.
«C’est même le président de la République qui a payé leurs billets d’avion, son mari et elle pour qu’ils rentrent à Abidjan. Et, honnêtement, depuis qu’elle est là, chaque fois qu’elle a des problèmes de santé et qu’elle est en clinique, les frais sont pris en charge par la présidence de la République. Par ailleurs en 2018, quand elle a été opérée du cœur, la présidence a tout pris en charge », a expliqué la responsable de communication de son école de danse.
Notons par ailleurs qu’elle avait des ambitions pour son école de danse, l’EDEC de la Riviera Palmeraie. Dans une interview accordée au site d’informations 100%culture.com elle déclarait : « Nous allons continuer les échanges culturels. Car cela nous apporte énormément. Si les moyens financiers suivent, nous allons informatiser le centre pour être aussi au rendez-vous de la mondialisation. Nous allons nous équiper d’ordinateurs avec connexion à l’Internet pour avoir une certaine visibilité sur le monde extérieur. Nous allons aussi apporter de l’espoir à ces jeunes pensionnaires de l’EDEC qui ont été victimes de la guerre qu’a connue notre pays ».
Ainsi Rose Marie Guiraud est morte sans pouvoir véritablement concrétiser ce dernier projet qu’elle avait en cœur. Son état s’était considérablement dégradé ces derniers jours, après une reprise qui avait suscité de l’espoir chez certains de ses proches.
Prince Beganssou
Afriksoir
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