Depuis le vendredi 17 avril 2020, une vidéo alarmante circule sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une vidéo filmée par le voisinage d’un immeuble sur laquelle on aperçoit une jeune dame tomber du troisième étage d’un immeuble. Cette vidéo, devenue virale, a alerté tous les internautes. Le CNDH a ainsi été saisi par plusieurs personnes physiques et morales concernant cette vidéo qui aurait été interprétée comme une conséquence de violences conjugales que subirait la jeune dame en question. Le commissariat du 38ème arrondissement a alors été alerté pour violences conjugales.
Le samedi 18 avril 2020, la Cheffe du Département Femmes, Enfant et Personnes Vulnérable, Droits de Solidarité du CNDH s’est rendue au Commissariat du 38eme arrondissement de Yopougon MICAO où, Monsieur D.T., âgé de 34 ans, compagnon de la jeune dame, a été interpellé et mis en garde à vue.
La Cheffe du DFEPV-DS a eu un premier entretien avec le Lieutenant en charge de l’affaire. Etaient également présents à ce entretien Mme TANOH Florence, Directrice du Genre et de l’Equité au Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, des représentants d’organisations de la société civile (Bénévoles de Premiers Secours et l’APDH).
La Cheffe du DFEPV-DS a eu un second entretien avec la victime en compagnie de Mme TANOH du MFFE et a pu avoir une version des faits de la part de Monsieur D.T. Elle a également échangé avec Mlle K.C., la sœur ainée de la victime qui a eu des échanges par messages avec elle, avant que l’accident se produise.
Selon les informations issues des quatre (4) entrevues relatives à l’incident, Mlle K.S soupçonnait son compagnon d’avoir des liaisons avec d’autres femmes. Après avoir consommé plusieurs quantités d’alcool à l’extérieur et à l’intérieur de son domicile, était en état d’ébriété avancé. Elle s’est mise nue dans l’appartement qu’elle occupe avec son compagnon et leur fils de 2 ans et demi, avant de tenter de sortir de l’appartement. Elle s’est rendue dans une église située près de leur domicile. Son compagnon est ainsi allé à sa recherche pour la ramener chez eux en prenant soin de bien refermer la porte d’entrée. Quelques temps après, elle voulut retenter de sortir de la maison et est passée par le balcon de chez elle en pensant que cette issue était la porte de sortie. Son compagnon s’est empressé de la repêcher mais n’a pas pu empêcher sa chute, comme nous pouvons le constater sur les vidéos du voisinage.
La victime, Mlle K.S., âgée de 24 ans, a été récupérée par le SAMU et transportée à l’hôpital. L’organisation Bénévoles de Premiers Secours a assuré les frais médicaux et l’a transférée de l’hôpital vers une clinique pour lui faire passer des examens médicaux (IRM et Radio). Les résultats des examens sont satisfaisants. Son état de santé est stable, aucune lésion n’a été détectée et aucun signe d’hématome n’est visible sur son corps.
Aux questions posées à la victime sur les dénonciations du voisinage qui font état des violences conjugales qu’elle subirait par son compagnon, Mlle K.S. est restée ferme sur sa position selon laquelle son compagnon Monsieur D.T. ne lui a jamais porté mains. Elle a affirmé qu’ils ont souvent des disputes qui sont rarement violentes. Elle a confirmé sa consommation excessive d’alcool ce jour-là ainsi que son état d’ébriété et a affirmé qu’elle n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé ce soir-là. Son état d’ébriété est confirmé par le Lieutenant qui affirme avoir senti l’odeur du vomissement suite à consommation d’alcool et a affirmé également que Mlle K. S. a vomi dans l’ambulance qui l’a conduit à l’hôpital.
Monsieur. D.T. quant à lui, clame son innocence sur les faits qui lui sont reprochés et confirme les disputes qu’il a avec sa compagne depuis un moment car, après une période de soupçon, elle l’accuse d’avoir des liaisons avec d’autres femmes. Ce qui, selon lui, aurait poussé sa compagne à s’alcooliser.
Joint au téléphone ce dimanche 19 avril 2020, la victime confirme l’innocence de son mari et déclare être à l’origine de cette histoire. Elle dit se sentir coupable et supplie les autorités judiciaires à relâcher son compagnon.
Conseil national des droits de l’homme (CNDH)
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