(Agence Ecofin) – L’initiative de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour alléger le poids de la dette bancaire des entreprises de l’UEMOA en ces moments difficiles marqués par le covid-19 entraîne des divergences avec le secteur bancaire en Côte d’Ivoire.
Dès l’annonce au public de la directive, de nombreuses entreprises auraient saisi d’assaut les banques de ce pays pour obtenir un report de remboursement de leurs dettes bancaires.
Les banques se retrouvent ainsi face à plusieurs arbitrages qui tournent autour de la contrainte de maintenir un bilan sain, tout en continuant de générer des revenus d’intérêts. Plusieurs questions ont donc émergé.
La première est relative au différé des intérêts sur les crédits. Il est question de savoir s’il ne s’agit que d’un report de leurs paiements ou d’une annulation complète de la charge financière pour les entreprises.
Le deuxième point est celui de la gestion du report des échéances qui a été autorisé par la Banque centrale et qui peut aller de 3 à 6 mois. Les acteurs du secteur bancaire veulent savoir si cette période de grâce donnera lieu à un prolongement de la maturité complète des crédits, ou si les intérêts attendus durant ce moment-là seront repartis tout au long de la période restante de remboursement.
Le dernier point concerne les particuliers. Si la directive de la BCEAO n’a traité que des entreprises, il faut reconnaître que plusieurs sociétés sont unipersonnelles avec de possibles confusions entre les individus et leurs sociétés.
En ouvrant cette possibilité, la Banque centrale de l’UEMOA a surtout voulu que se mette en place un dialogue entre les entreprises et les banques pour faire face au covid-19. Cependant, elle a aussi laissé la possibilité pour elle d’intervenir pour des arbitrages en cas de besoin. Sa réaction est à suivre.
Idriss Linge
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