Par Connectionivoirienne
Le Professeur Samba Mamadou, Directeur Général de la santé, déclarait lors d’une conférence de presse tenue le samedi 4 avril à Abidjan que le port du masque de protection anti covid-19 «devrait être obligatoire» en Côte-d’Ivoire.
« Le masque a pour effet de nous protéger. L’épidémie est généralisée notamment à Abidjan. II n’est pas raisonnable aujourd’hui de se balader à Abidjan sans un masque. Le port du masque dans cette ville doit être obligatoire », a martelé le Directeur Général de la santé.
«Oui. Une bonne mesure si elle est mise en pratique et respectée», affirme Docteur N’Guessan Philippe, pneumologue ivoirien, Médecin chef à l’hôpital Malteser à Bonn en Allemagne, joint par Connectionivoirienne. Avant de poursuivre : « il s’agit de protéger sa propre santé et celle des autres, il est non seulement indispensable de rester chez soi, de respecter les distances de sécurité lorsqu’on est en public, de se laver régulièrement les mains, et d’éternuer et de tousser dans son coude. Mais aussi de porter un masque « grand public », aussi dit « alternatif ».
En effet, selon ce spécialiste des maladies pulmonaires, «compte-tenu du fait que nous n’avons pas les grands moyens pour nous équiper en matériels de pointe de soins intensifs ou en respirateurs et sachant que le monde entier se lutte les millions de masques médicaux (FFP2, FFP3, masque chirurgical) encore produits et vendus à des prix élevés. Cette mesure de précaution conseillée par le Professeur Samba Mamadou, combinée aux mesures citées plus haut pourrait ralentir la transmission du COVI-19 à plusieurs personnes. Surtout quand les patients sont dans la phase où ils toussent et crachent abondamment en début d’infection. Les masques peuvent empêcher les particules et les gouttelettes de passer d’une personne infectée à un sujet sain. Les respirateurs africains se sont les masques et toutes les mesures pour prévenir la transmission communautaire du COVID-19 à un stade précoce, je dirais. Et ces masques n’ont pas besoin d’être super sophistiqués. Je ne parle pas nécessairement des masques médicaux (FFP2, FFP3, masque chirurgical). Les entreprises telles qu’Uniwax ou Filtisac pourraient produire ces masques confectionnés à partir de tissus hygiéniques durables remplissant les critères de protection d’un sujet contre les micro-organismes. On peut même aller plus loin en sollicitant les nombreux couturiers et couturières qu’on trouve un peu partout. Je voudrais faire tout de même faire cette précision, ces masques de protection made in Côte-d’Ivoire, doivent être à mesure de couvrir, et le nez et la bouche à la fois et non l’un des deux seulement. Ces masques pourraient atténuer les conséquences de la difficultés à respecter la distance sociale dans nos sociétés africaines, habituées à la vie en communauté».
Les conseils du Professeur Samba Mamadou, partagés par le Dr N’Guessan font partie des recommandations d’un groupe d’expert de Hong Kong en Chine, selon un article en date du 21 mars 2020, publié dans The Lancet volume 395, une publication respectée dans le domaine des sciences médicales. Dans cet article les experts rappellent aux autorités sanitaires de tous les pays, l’importance de l’utilisation des masques de protection, combinée aux autres mesures telles que la distance sociale d’au moins 1 mètre 50, les lavages réguliers des mains au savon et l’interdiction des rassemblements de plusieurs personnes.
«Les pays africains ont la chance d’avoir une pyramide d’âges composée à près de 70% de jeunes qui, en général ont un organisme plus fort que les personnes du 3e âge. Si l’on y ajoute les mesures de précautions qu’on vient de citer, ces pays seront à mesure d’atténuer les dégâts de la crise du covid-19», conclut le pneumologue.
Référence:
Mass masking in the COVID-19 epidemic: people need guidance
https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)30520-1
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