Pierre Soumarey
Je n’ai ni qualité, ni compétence pour exprimer un avis sur des indications thérapeutiques, surtout pas dans une situation aussi grave que celle de la pandémie du COVID-19, mais il me semble, qu’il ne serait pas très logique d’attendre la phase des complications (J7 à J12), réputée être celle des cas graves, pour autoriser l’administration de l’hydroxychloroquine, comme la possibilité en été évoquée par notre Ministre de la santé.
Au contraire, plus vite la prise d’hydroxychloroquine sera prescrite dans le traitement, plus tôt la réduction de la charge virale interviendra, et mieux nous augmenterons les chances de guérison ou de rémission totale des patients infectés. Les essais cliniques du Pr Didier RAOULT ont démontré en France, la pertinence et l’éfficacité de la prise d’hydroxychloroquine, associée à l’azithromycine.
Les résultats obtenus et publiés dans les milieux scientifiques ne sont plus contestables. Notre souci à ce stade devrait être plutôt la sécurité de nos stocks relativement à ces deux produits, et la réévaluation de nos choix stratégiques dans la prophylaxie et le traitement de cette maladie.
J’ajoute que nous n’avons pas essayé la prise de la niviquine (chloroquine phosphate) à titre préventif, comme nous le faisions dans le cadre de la prévention contre le padulisme, à défaut de vaccin, avec une très bonne tolérance (effets secondaires très faibles ou très bien supportés). La nouvelle génération de medecins n’y est pas favorable, mais cette pratique a produit des résultats par le passé (je m’en souvien encore comme d’hier). Nous pourrions avoir l’audace d’explorer cette voie directement et à une échelle massive, puisque les risques sont très faibles ( et nous avons une longue pratique de la prise de ce médicament en Afrique), sauf sur terrain contre indiqué (comorbidité des patients présentant certaines pathologies), sans passer par les exigences et le formalisme scientifiques (protocole et études préalables) permettant l’adoption d’un telle mesure à grande échelle en temps normal.
Aujourd’hui, nous n’en savons rien (absence de recul sur la maladie), mais comme le médécin de campagne (omnipraticien de fait, qui, dans la « brousse » lointaine, doit pallier à toute maladie dans l’urgence, en l’absence de moyens, de connaissances spécifiques, et même de médicaments), nous devons tout essayer dans l’urgence, en mettant en place une observation statistique permettant des évaluations et de codifier l’expérience pour le futur.
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