BAVURES POLICIÈRES. La Côte d’Ivoire affronte sa deuxième nuit de couvre-feu en cette saison de coronavirus (21h à 5h du matin).
La première, nuit du mardi 24 au mercredi 25 mars 2020, a été émaillée de bavures policières, avec les bastonnades et autres sévices corporels infligés par les agents des forces de l’ordre aux contrevenants.
Pourtant, dans son message du lundi 23 mars, le chef de l’État a donné deux instructions précises pour le respect de toutes les mesures édictées afin de vaincre l’ennemi public n°1 en 2020: le Covid-19.
D’une part, Alassane Ouattara a demandé aux forces de l’ordre de « faire appliquer strictement les mesures » arrêtées. D’autre part, et pour fermer la porte aux interprétations tendancieuses, il a recommandé au garde des Sceaux, ministre de la Justice de « donner des suites judiciaires au non-respect des mesures ».
Contrairement à des pays comme l’Algérie qui l’ont clairement signifié, nulle part, il n’a été préconisé que les fonctionnaires de Police et les gendarmes ivoiriens donnent libre cours à leurs humeurs maussades, utilisant matraques et gourdins contre les contrevenants. D’autant plus qu’en parlant de suites judiciaires, le chef de l’État prévoit des arrestations et des condamnations.
Il faut alors s’étonner que les autorités n’aient officiellement protesté et rappelé à l’ordre les éléments des forces de l’ordre afin que de tels agissements barbares non prévus ne se répètent. Naturellement, les partisans des violences d’État, des défoulements guerriers et des dérives sont aux anges dans ce pays qui étonne.
Car si à l’indiscipline notoire des citoyens vient s’ajouter le laisser-aller des forces de l’ordre, c’est le désordre que l’on instaure en voulant faire régner l’ordre.
F. M. B.
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