Par Connectionivoirienne
Ses avocats invitent le pouvoir à se conformer d’abord à la loi
Dr Assoa Adou n’a pas fait le déplacement de la préfecture de police où il devait répondre à une convocation émise par le service des enquêtes générales. Le faisant, le secrétaire général du Fpi ne se comporte pas comme quelqu’un qui veut se soustraire à la loi. Bien au contraire, pour ses avocats qui ont pondu un communiqué, c’est bien parce que l’ancien ministre de la Défense de Gbagbo veut que le droit soit de rigueur. En sa qualité d’ancien ministre et d’ancien député de la nation, sa convocation, selon sa Défense doit répondre à un minimum d’élégance en matière juridique. Assoa Adou est un justiciable mais pas n’importe lequel. Il est ancien ministre de la Construction et de l’urbanisme, ancien ministre des Eaux et Forêts, ancien ministre de la Défense et ancien député de Cocody. Ce statut implique qu’il faut observer certaines précautions en matière de convocation devant les tribunaux. C’est cette ligne de défense qu’adoptent, cette fois, les avocats conduits par Me Dako Zahui Toussaint. Leur client ne se fera plus hara-kiri. Si en 2014, dans un contexte de piétinement du droit et de totalitarisme Assoa Adou avait été écroué sans ménagement avant un procès expéditif qui lui colla une lourde peine sur la base de témoignages arrachés sous la torture, Assoa Adou opte désormais pour le respect de ses droits.
Ouattara lâche la proie pour l’ombre
A quoi servirait par ces temps de Coronavirus une arrestation du secrétaire général du Fpi ? Non seulement, elle serait politiquement inefficace mais aussi l’opinion ne comprendrait pas pourquoi le président est si amorphe dans la lutte contre le virus qui se propage et très actif dès qu’il s’agit de brimer l’opposition. Assoa Adou a-t-il engagé sa responsabilité pénale en appelant les Ivoiriens (et non ses militants) à ‘’prendre d’assaut’’ les centres d’enrôlement pour ‘’réclamer’’ des pièces d’identité auxquels ils ont droit ? Le gouvernement ivoirien ne peut pas se gargariser d’avoir mis d’importants moyens pour l’enrôlement en vue de la délivrance des pièces d’identité et s’offusquer d’un appel à la mobilisation lancé par un opposant politique. Ou alors l’état donne des arguments à ceux qui considèrent cette opération comme réservée aux seuls militants du Rhdp. Dans ce cas, la convocation d’Assoa Adou sonne comme un désaveu de tous ceux qui voudraient la rendre plus démocratique et plus juste. Ou bien l’on est bien en présence d’une arnaque organisée et dans ce cas la poursuite engagée contre M. Assoa est justifiée. Dans tous les cas, il est inadmissible que dans un même pays, des citoyens soient privilégiés au détriment d’une autre catégorie de citoyens avec lesquels on ne partage pas les mêmes idéaux politiques. C’est une forme de ségrégation qu’il faut combattre.
Mais, il ne faut pas vite aller en besogne et s’interroger sur les actes de vandalisme en eux-mêmes. La violence avec laquelle ils ont été commis, l’absence d’une sécurité pour protéger les personnes et les biens pour une opération du gouvernement sont autant d’éléments qui inclinent au doute. Qui a vraiment commandité ces actes ? Les ‘’casseurs’’ sont-ils des militants du Fpi d’Assoa Adou ? Sont-ce des Ivoiriens exaspérés par le manque de transparence autour de l’opération ou des jeunes envoyés en mission par le pouvoir pour incriminer une fois de plus l’opposition et l’embastiller en cette année électorale ? Quand on examine la facilité avec laquelle la police, absente pour sécuriser le matériel, a aussitôt mis le grappin sur les casseurs, il y a matière à se poser des questions tant ce régime nous a habitué à ce genre de choses.
Les vrais sujets et les vraies préoccupations des Ivoiriens sont pourtant là. Mais le régime préfère le menu fretin, abandonnant les ivoiriens à leur sort avec une nouvelle affaire Assoa Adou.
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