Par Connectionivoirienne
Alors que les travaux parlementaires ont atteint leur vitesse de croisière en vue de la modification de la constitution, les opposants en rangs serrés crient colère et indignation.
Dimanche, à la place Jean Paul 2 de Yamoussoukro, l’opposition a battu le rappel des troupes. Dans une mobilisation, certes terne mais forte en thèmes. Plusieurs leaders ont eu droit à la parole. Même message : non au tripatouillage de la constitution !
Le député Pdci Konan Marius, l’un de ceux qui conduisent la fronde au niveau du congrès a expliqué de façon pédagogique pourquoi les groupes parlementaires de l’opposition ont décidé de boycotter les travaux en cours à la Fondation Houphouet-Boigny. Selon ce député, la modification de 35 articles à la demande de l’exécutif s’apparente à la rédaction d’une nouvelle constitution. Dans ce cas, il eut fallu, toujours selon le parlementaire, recourir à une consultation du peuple que de le faire par voie parlementaire. »Si nous sommes là, c’est que la situation est mauvaise », dénonce-t-il avant d’en appeler à la mobilisation pour contrarier le chef de l’État. »Monsieur le président, retirez votre texte », se révolte le député d’Attégouakro.
Une autre voie, celle de la société s’est faite entendre. Celle de Pulchérie Gbalet de »Alternative citoyenne ». La jeune militante des droits humains qui monte en puissance a remis en cause le processus électoral dans sa phase actuelle. Elle estime qu’il ne peut y avoir d’élections tant que des conditions idoines ne sont pas remplies : libération des prisonniers politiques, retour des exilés dont Soro Guillaume, retour de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, réforme profonde de la Cei, réconciliation nationale.
Pour Marie Odette Lorougnon de l’Offpi pro-Gbagbo, Ouattara doit s’en aller sans toucher à la constitution. »Quand on a fini, on s’en va. On ne tripatouille pas la constitution, on ne transmet pas le pouvoir. Nous sommes dans une république. Dix ans de mensonges ça suffit », a-t-elle chargé.
Gonflés à bloc et rejoints par Mamadou koulibaly candidat déclaré de Lider, les opposants veulent renverser la vapeur par la mobilisation de la rue après l’échec des députés minoritaires au congrès. Guikahué du Pdci qui représentait Konan Bédié son patron a lancé l’opération »debout en avant » en vigueur à partir de ce meeting. Auparavant il a démontré que Ouattara a commis une erreur d’interprétation du protocole de la Cedeao qui proscrit toute modification des règles électorales six mois avant le scrutin. Pour Kakou Guikahué, le processus électoral proprement dit débute à partir de l’ouverture du contentieux sur le listing électoral soit à partir du 31 juillet 2020. Ouattara est donc »forclos », selon lui, à modifier la constitution en mars. En janvier, dit-il, cela aurait été acceptable.
Au nombre des intervenants on compte Dr Assoa Adou du Fpi, Ouattara Gnonzié du Rpp, Dr Saraka Patrice du Cojep, Dr Hervé Coulibaly du Raci, Pr. Georges Armand Ouégnin de Eds, Monique Gbékia de Lider et bien d’autres.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
L’opposition dans son ensemble appelle le pouvoir à ne pas toucher à la constitution ou appelle à la modifier par référendum? Et puis comment est-il possible d’appeler à ne pas toucher à une constitution pour le vote duquel on a appelé l’ensemble des électeurs au boycott ? La Côte d’Ivoire mérite mieux que cette opposition Ouattara-dépendante ,en panne d’idées et de stratégies face à un pouvoir qui chaque jour se sent pousser des ailes, chose qui nous conduira inéluctablement au parti unique donc probablement à la dictature.