Le ministre Marcel Amon-Tanoh a été reçu à Washington DC, par le secrétaire d’Etat Michael R. Pompeo.
L’un des grands absents à la réunion du Comité Politique du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui a vu le choix de Amadou Gon Coulibaly, comme candidat dudit parti, à la prochaine présidentielle, aura été le ministre Marcel Amon -Tanoh. Une des figures de proue du parti unifié et l’un des plus fidèles collaborateurs du président de la République, Alassane Ouattara depuis près de 30 ans. La rumeur faisant état des intentions du patron de la diplomatie ivoirienne de créer son propre parti, pour faire cavalier seul est-elle ainsi confirmée ? Avant sa déclaration historique de Yamoussoukro, le 5 mars dernier, le président de la République, par ailleurs président du RHDP avait annoncé la tenue de ce Comité Politique auquel devaient participer tous les cadres du parti. Dont le ministre des Affaires Etrangères, Amon Tanoh, membre du directoire du RHDP.
Mais dans la soirée du jeudi 12 mars, tous ont répondu à l’appel sauf lui. Les raisons ? Seul le concerné saura les donner certainement. Pour autant, depuis quelques semaines, la rumeur annonçait que l’homme désapprouvait la proposition du Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly comme candidat à la présidentielle d’octobre 2020. Cette rumeur est devenue »presqu’une réalité » depuis jeudi.
Aussi, le père du chef de la diplomatie ivoirienne, l’ancien ministre Lambert Amon -Tanoh, dans un entretien accordé à un média il y a quelques semaines, n’avait pas caché sa volonté de voir son fils briguer la magistrature suprême. Celui-ci étant à ses yeux, tout aussi compétent que les autres choix du chef de l’Etat. Des propos qui ouvrent ainsi, la voie à tous les commentaires. L’absence de Marcel Amon Tanoh à l’importante réunion du Comité Politique, conduite par le président Ouattara lui- même, vient en tout cas donner plus d’intérêt, à tous les bruits de couloir sur ses intentions de briguer le fauteuil présidentiel.
Contrairement au courage du président de l’UDPCI, Mabri Toakeusse qui a dit ce qu’il pensait, même s’il a été mis en minorité, Amon -Tanoh, membre du Comité Politique n’a pas daigné faire le déplacement pour venir aussi dévoiler ses intentions .Sa rébellion contre son mentor Ouattara s’est apparemment confirmée. Avant la création du RHDP, c’est au rassemblement des républicains ( RDR) créé en 1994 que le président Ouattara fera la connaissance du ministre Amon -Tanoh, transfuge du PDCI. Et depuis les deux hommes ne se sont plus quittés. Nommé par Alassane Ouattara, comme Directeur de Cabinet politique, il a occupé des postes ministériels dont celui de la construction sous Laurent Gbagbo.
Sa loyauté envers le président de la République lui a valu des missions importantes partout dans le monde et de conserver jusqu’en 2017, son poste de Directeur de Cabinet de la présidence de la République.
Il aura réussi avec brio l’organisation à Abidjan en novembre 2017, du sommet Afrique- Europe qui a vu défiler d’importantes personnalités européennes et africaines.
Il a contribué à booster la diplomatie ivoirienne à travers le monde, faisant ainsi de la Côte d’Ivoire, un pays très convoité par les investisseurs internationaux.
Il est pour l’instant trop tôt, de se prononcer sur l’avenir politique immédiat de cet homme discret de 68 ans.
Abandonnera – t-il ses camarades de lutte, Henriette Dagri Diabaté, Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko pour une candidature indépendante en octobre prochain ou rejoindra t-il l’opposition qui elle même a de sérieuses difficultés.
Pour l’heure, le Comité Politique du RHDP a désigné le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly comme son candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain.
Sa décision de ne pas suivre la voie indiquée par ADO est – elle réelle ? Comme le dit l’adage : « L’eau qui sort de la bouche d’une silure est la plus fraiche ». Seule une intervention du ministre Marcel Amon -Tanoh situera l’opinion nationale sur ses réelles intentions.
I. Sékou Koné
Nul ne fait l’unanimité, même dans son propre camp.
Je ne suis guère d’avis que Gon soit le bon cheval, pas seulement pour le RHDP, mais pour conduire le navire ivoire.
Seulement, j’aurais souhaité que ceux qui, comme moi, ne partagent pas le choix de Gon se signalent. Il est complètement lâche de se confiner chez soi, et de laisser courir toutes sortes de rumeurs et de supputations.
Si MAT (Marcel Amon Tanoh) n’est pas d’accord, c’est son plein droit, mais qu’il prenne ses responsabilités, ici et maintenant. Peut-être aura-t-il du soutien dans l’opinion. En politique, il faut oser.
Il y a de moins en moins de doutes sur ses intentions inavouées. Il est l’heure qu’il se décide à quitter le navire. Un ministre ça se tait ou sa démissionne, comme dirait l’autre.
Je ne suis pas un adepte de Guillaume Soro, mais j’ai toujours salué son choix de s’en aller et de chercher à voler de ses propres ailes.
Quand on n’est pas d’accord on dit NON (Ahmadou Kourouma)!!!
LES TAM-TAM AU VESTIAIRE
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Qu’il s’agisse de Tanoh Amon Marcel (TAM) ou se Toikeusse Albert Mabri (TAM) on a toujours une sonorité de TAM-TAM.
Toutes les danses même en pays DAN oû on a les plus célèbres batteurs de TAM-TAM, ne se déroulent pas avec les mêmes sons.
On n’a pas besoin d’avoir lu Hugo ZEMP auteur du magnifique « Musique Dan : La musique dans la pensée et la vie sociale d’une société africaine » pour le comprendre. On doit au demeurant à cet ethnologue la meilleure compilation disponible aujourd’hui des chansons de masques Yacouba. Et Mabri le sait mieux que quiconque lui l’organisateur en chef du festival des arts DAN. Ce n’est pas partout qu’on joue du TAM-TAM !
Entendons-nous d’abord : rien ne prouve que Mabri ou Amon Tanoh feraient mieux que Gon Coulibaly, même si je crois que le choix d’Amon Tanoh élargirait considérablement l’électorat du Restaurant dans l’Est et au Sud. Ce qui me ravit en revanche, c’est de constater que les diverses frustration enrichissent le rejet du Restaurant et en accélèrent sa chute :
– Au Nord (même au supposé bastion de Gon Coulibaly, Korhogo) les Soroïstes préfèrent encore une défaite de leur ancien parti, au triomphe d’un homme qu’ils ne peuvent encadrer ;
– A l’Ouest, Mabri-le-déçu travaillera en sous-marin avec « ses parents » à concrétiser sa prémonition, à savoir que Gon n’est pas l’homme de la situation ;
– Au Sud et à l’Est, Amon Tanoh dans la pure tradition du « tombons ensemble » voteront tout sauf Gon.
Au final, Ouattara aurait eu raison de rempiler tant son parti est au bord de l’éclatement suite à son retrait. Qui sait s’il n’aurait pas dû faire jouer ce qui était annoncé à la belle époque de la cour assidue faite au PDCI, à savoir, « choisir le meilleur dans le cadre de Primaires » ? Mais on sait que son choix personnel fait de longue date cherchait le moyen d’être imposé à tous, d’abord en mettant les différents partis sous l’éteignoir. C’est aussi l’occasion de s’interroger si ces différentes velléités de candidature et cette fronde sourde ne sont pas à dessein entretenues pour que Ouattara s’impose le devoir « au nom de l’unité », de sortir du bois et candidater ? L’avenir proche nous situera.