Ceci est une réaction du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à l’attaque de Barga qui a fait une quarantaine de morts ce dimanche 8 mars.
Une tragédie frappe de nouveau notre pays. Des familles sont encore endeuillées, des innocents ont perdu la vie, des populations fuient leurs demeures et leurs villages. Le Burkina Faso, une fois de plus, est en deuil. En effet, c’est avec un cœur meurtri et une très grande tristesse que j’ai appris l’attaque odieuse et barbare des villages de Dinguila et Barga dans le nord de notre pays, faisant au moins 43 morts et six blessés le 8 mars 2020 selon le communiqué du gouvernement.
En cette douloureuse circonstance, je voudrais au nom des militantes et des militants du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) et à mon nom personnel, présenter aux familles endeuillées, aux populations du Nord et au peuple burkinabè, mes condoléances attristées et ma compassion émue. J’adresse mes prières pour le repos des âmes des victimes et formule le vœu ardent que les blessés recouvrent la santé. J’ai grand espoir que les déplacés trouvent abris auprès des populations qui leur apportent compassions et assistances.
Le massacre de nos populations doit cesser sans condition. C’est pourquoi nous invitons le gouvernement à prendre des dispositions pour protéger les populations véritablement. Nous devons nous convaincre que nous sommes un seul et même peuple, indivisible et travailler à sauvegarder et promouvoir cette valeur. De ce fait, nous devons aller au- delà des paroles, des promesses, vers une réconciliation véritable des filles et des fils du Burkina Faso et promouvoir la paix, la cohésion et le vivre-ensemble.
Nous attendons impatiemment le résultat de l’enquête instruite par le procureur, afin que les auteurs de ces massacres soient démasqués et punis conformément à la loi.
Une fois de plus, le gouvernement qui est le garant légitime de la quiétude et de la protection des populations ne doit ménager aucun effort pour que les populations vivent en bonne entente. Il faudrait que la saignée cesse et que les déplacés internes et l’ensemble des populations soient protégés. Nous voulons que chaque Burkinabè puisse vivre et travailler sereinement partout sur le territoire national, aller et venir dans le pays en toute quiétude.
C’est avec des Burkinabè unis que l’on viendra définitivement à bout des ennemis de notre peuple.
Démocratie-Progrès-Justice
Ouagadougou, le 09 mars 2020
Pour le Bureau Politique National,
Le Président
Eddie KOMBOIGO
À la Une: le Burkina Faso une nouvelle fois endeuillé
RFI Publié le 10/03/2020
Avec un nouveau massacre dimanche dans les villages peulh de Dinguila, Barga et Ramdola, situés dans le département de Barga, province du Yatenga. Bilan : au moins 43 morts.
Les populations sont sous le choc, tout comme la presse du pays, à l’instar de WakatSéra : « cet acte ignoble pourrait avoir des conséquences très graves sur le vivre-ensemble et la cohésion nationale qui continue de partir en lambeaux. Car les individus armés ne seraient pas aussi ‘non identifiés’ que l’affirment les autorités. Des sources reprises par les médias évoquent en effet une expédition punitive de groupes d’auto-défense des Kogl-weogos contre ces villages qu’ils soupçonnent d’abriter des terroristes. Et c’est là tout le danger, vu que dans un Etat de droit ce sont les Forces de défense et de sécurité qui, comme l’indique leur appellation, ont en charge la défense du territoire et la sécurité des populations et de leurs biens. »
Cercle infernal
« Inquiétante trajectoire, soupire pour sa part le quotidien Aujourd’hui, on flirte avec la guerre civile au Burkina ! (…) Les raisons de cette tuerie sont que ces villages seraient les refuges des terroristes qui ont perpétré d’horribles assassinats depuis janvier dernier : Arbinda, Barsalgho, Banh… Mais faut-il même dans le cas d’espèce appliquer la loi du talion ? Si cette hypothèse est vérifiée, c’est déplorable et très dangereux pour la structure de la cohésion sociale au Burkina Faso, déjà ployant sous le poids des rancœurs. Il est clair qu’aucune nation ne peut rester debout, estime Aujourd’hui, si le choix de la justice par soi-même s’érige en principe. Les règlements de compte et les vengeances basés exclusivement sur des soupçons et des préjugés ouvrent la voie à un cercle infernal qui peut conduire dans des méandres dont on sort et surtout dont on se remet difficilement. »
Mali : des négociations mort-nées ?
À la Une également, les exigences d’Iyad Ag Ghali… Le chef de l’alliance jihadiste GSIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, se dit prêt à négocier avec Bamako, mais pose ses conditions : que la France et l’ONU retirent leurs forces du Mali. Le communiqué du GSIM a été publié dimanche et authentifié hier lundi.
« Ce communiqué du groupe djihadiste fait suite, rappelle Jeune Afrique, à la récente décision du président malien Ibrahim Boubacar Keïta de rompre avec la ligne suivie jusqu’alors officiellement dans le conflit en cours depuis 2012 et de tenter de dialoguer avec certains djihadistes maliens. »
Cette exigence est une « absurdité », dénonce le quotidien malien L’Indépendant. En effet, précise-t-il, « le Mali n’est pas seul concerné par le péril terroriste. Il appartient à un espace qui est tout aussi menacé. C’est la raison pour laquelle la CEDEAO, l’Union africaine, la France, l’ONU se sont mobilisées pour mettre en place la Minusma, l’opération Barkhane, la Force commune du G5 Sahel à l’effet de contrer l’hydre terroriste et l’éradiquer. Dans cette entreprise, des centaines de casques bleus africains, des soldats français et d’autres nationalités ont trouvé la mort. Il est donc déraisonnable que Bamako se lève un beau matin pour nouer un dialogue solitaire avec les assassins de ces soldats. Si dialogue il doit y avoir, il doit concerner d’un côté l’ensemble des terroristes opérant au Sahel et de l’autre l’entièreté des pays et organisations engagées dans la lutte contre eux. »
Fin de non-recevoir…
Le Pays, pour sa part, au Burkina, estime que dans ces conditions, tout dialogue est impossible… « Ce dialogue souhaité par IBK, avant même son entame, a déjà échoué, affirme le quotidien ouagalais, puisqu’on voit mal les autorités maliennes prendre le risque de demander aux forces étrangères en présence de plier armes et bagages. Surtout au regard de la recrudescence des attaques terroristes au Mali et plus généralement dans la bande sahélo-saharienne. En tout cas, le GSIM voudrait décliner l’offre de dialogue d’IBK qu’il ne s’y prendrait pas autrement, d’autant qu’il est prévu, dans les jours à venir, le déploiement de nouvelles forces françaises, africaines et européennes en terre malienne. »
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