(Agence Ecofin) – Dans un rapport publié en 2018 et intitulé « Les régimes de retraite en Afrique, à l’épreuve du vieillissement démographique », Finactu, une firme de conseil stratégique, opérationnel et financier dédiée à l’Afrique, avait relevé la nécessité de réformer en profondeur les régimes de retraite sur le continent.
Ceci, en vue de faire face à de nombreux défis qui s’amoncellent, tels que l’augmentation de l’espérance de vie, l’allongement de la période de versement des pensions par les caisses de retraite, les insuffisances du système actuel des retraites à savoir celui de la répartition, etc.
Soumis pour la majorité d’entre eux au surendettement, les régimes, mis en place pour la plupart dans les années précédant ou suivant immédiatement les indépendances, n’ont aucune chance, sans réforme, de parvenir à tenir leurs promesses, à savoir le versement des pensions.
Toutefois, dans cette grisaille, certains pays tel que le Maroc et la Côte d’Ivoire ont engagé les réformes nécessaires afin de permettre à leur régime des retraites de retrouver l’équilibre financier indique le rapport.
En Côte d’Ivoire, la CNPS et la CGRAE, à l’instar de la plupart des caisses de retraite du continent n’ont cessé de voir leur situation se dégrader à partir des années 1980, plus rapidement encore à la faveur de la crise qu’a connu le pays dès la fin des années 1990. Rapidement, les déficits sont apparus, nécessitant, une série de réformes courageuses prises à partir de 2005 pour la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), rapidement suivie par la CGRAE (Caisse générale de retraite des agents de l’Etat).
Après plus de 4 ans de préparation, une révision des principaux paramètres des régimes a été négociée puis adoptée en 2011, entrant en application dès 2012, avec au passage une progression vers le statut d’Institution de prévoyance sociale (IPS).
Dans le cas précis de l’IPS-CGRAE, il importe de relever que, dès la clôture du premier exercice suivant la mise en œuvre de la réforme, en 2013, il a été constaté que le régime, était non seulement revenu à l’équilibre financier, mais qu’il avait également réussi à dégager des excédents de gestion. Ce qui n’avait pas été le cas depuis plus de deux décennies, alors que les prévisions actuarielles prévoyaient le retour à l’équilibre, au plus tôt, à compter de l’exercice 2019. Un assez bel exemple de ce qui devrait se faire en matière de gestion des régimes des retraites sur le continent.
Un management qui se veut moderne
Au-delà du cadre juridique qui a vu le rehaussement de l’âge de départ à la retraite, le relèvement des taux des cotisations, etc., les chantiers engagés par le management de l’IPS-CGRAE se sont articulés autour de trois axes essentiels.
Le premier axe visait à faciliter l’accès au droit aux prestations en allégeant les démarches administratives, avec entre autres, un allègement des pièces nécessaires au traitement d’une demande de pension de retraite.
Le deuxième axe était relatif à la réduction des délais de traitement des dossiers afin de permettre le paiement de la pension le mois suivant la cessation d’activité.
Le troisième axe consistait à s’assurer du paiement du bon droit au bon bénéficiaire dans les meilleurs délais et conditions.
Ainsi, en 2019, l’IPS-CGRAE affichait 159,9 milliards FCFA (environ 272 millions $) de prestations versées à 88 462 bénéficiaires, pour un total 259 520 fonctionnaires actifs et 189 employeurs affiliés.
Autant d’efforts de gestion qui ont été couronnés par l’Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS) à travers l’octroi d’un certificat de mérite pour l’amélioration du dispositif d’accueil en 2014 et l’attribution du premier prix « Pépites de l’accueil » en 2020 par l’Académie du Service/Côte d’Ivoire.
D’ambitieux projets en perspective
Première institution de prévoyance sociale en Afrique de l’ouest certifiée ISO 9001 sur l’ensemble de ses activités, l’IPS-CGRAE entend mettre en œuvre deux projets importants.
Ils sont relatifs notamment au renforcement de la couverture sociale des fonctionnaires et agents de l’Etat, à travers notamment l’opérationnalisation de la retraite complémentaire par capitalisation et la création d’un Fonds Social Vieillesse destiné à financer l’action sanitaire et sociale au profit des assurés.
Au-delà de ces deux projets, l’IPS-CGRAE entend bâtir un véritable système de sécurité sociale dans le secteur public, qui intègre, outre le risque vieillesse, d’autres risques professionnels tout aussi importants.
Il s’agit notamment de la création envisagée de deux branches supplémentaires de couverture sociale, à savoir celle des Accidents de Travail et Maladies Professionnelles et de celle des Prestations Familiales.
Commentaires Facebook