Manuella YAPI
Les « journaux bleus », proches du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) ont dénoncé mercredi des « sanctions abusives », au lendemain de la condamnation de deux journalistes du quotidien Le Temps à une amende de cinq millions de Fcfa chacun pour « diffamation à l’encontre de certaines autorités gouvernementales », dans une note.
Le directeur de publication Yacouba Gbané et le journaliste Barthélémy Téhin ont été condamnés mardi à Abidjan « au terme d’une procédure ultra-rapide », a déploré le Collectif des journaux bleus (CJB), qui « se réserve le droit d’entreprendre d’autres actions pacifiques et légales contre ces sanctions abusives », selon la note signée du président, César Etou, directeur de publication de La Voie Originale.
La sanction pécuniaire est « lourde, arbitraire et inacceptable », a poursuivi M. Etou, ajoutant que selon les informations reçues, « les juges ont prononcé cette condamnation sans révéler aux accusés de quelles «autorités gouvernementales diffamées» émane la plainte ».
« Pour la presse, (la condamnation de ces journalistes) rappelle et reconduit, enfin et surtout, toutes les tentatives du régime pour casser les journaux bleus avec de nombreuses suspensions infligées depuis 2012 », a relevé le collectif, invitant les organisations professionnelles « à plus de solidarité avec le journal frappé, pour prévenir toutes autres manœuvres du même genre ».
Convoqué mardi matin à la brigade de recherches de la gendarmerie suite à la publication d’un article de Barthélemy Tehin intitulé: « Fraudes au sommet, corruption…. la Côte d’Ivoire, un véritable Etat voyou », les deux journalistes ont été déférés devant le parquet et jugés dans la soirée.
« Nous avons assumé nos écrits », a réagi M. Tehin, jugeant « dommage » que la justice « refuse à des prévenus de préparer leur défense », en allusion à la réaction de leur avocat, Maître Claver N’Dry, qui a claqué la porte après le rejet de sa demande de report d’un jour.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Commentaires Facebook