Affaire Mabri « candidat contre le RHDP » en Côte-d’Ivoire: Beaucoup de bruits pour rien ?

La fameuse déclaration de candidature de Mabri contre Gon ! Beaucoup de bruits pour rien ? Il s’agit d’une déclaration écrite par le Dr Kevin Boumy, enseignant chercheur à l’université de Cocody. Sauf à dire que Kévin Boumy est le pseudo de Mabri, le journal en question a abusé de ses lecteurs.

Présidentielle d’octobre 2020 : Pourquoi Mabri reste un choix de raison au RHDP

2020 est une année électorale qui devrait confirmer la parfaite organisation structurelle et le maillage quasi hydrofuge du RHDP sur le terrain ; ingrédients incorruptibles de toute victoire dans les urnes. Mais entre cette simple conjecture guidée parfois par un réflexe militant et la réalité de la victoire, il faut questionner en amont le peuple, sonder les sans-grades qui constituent la base de la pyramide électorale et opérer un choix lucide des Hommes. Dans l’annuaire des compétences au RHDP, plusieurs noms peuvent prétendre légitimement à une consécration à la magistrature suprême de notre pays. Mais de toutes les analyses géopolitiques et géostratégiques, le choix de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, et 2ème vice-président du RHDP, pour porter les couleurs de cette grande coalition politique, devient un impératif de la raison, un réalisme politique gagnant. Pourquoi ?

Houphouétiste depuis le début

Le souvenir, confiait l’inoxydable Henri De Régnier, c’est ce qu’il reste de mémoire à l’oubli. Et le peuple ivoirien dont la conscience n’a jamais été anesthésiée, se rappelle cet accord scellé dans le froid de Marcoussis le 18 Mai 2005 pour faire régner ce système d’idées houphouétistes dans le quotidien des Ivoiriens. Le président Albert Toikeusse Mabri a été en première ligne de cet acte héroïque de realpolitik. Et dire que le RHDP, 17 ans plus tard, a été un long fleuve tranquille, serait une factice péroraison. Des profondes dissensions qui sont survenues au sein de la majorité présidentielle, avec l’éviction du Dr Mabri de l’équipe gouvernementale en 2016, n’ont point ébranlé ses saines convictions. La constance dans l’arène politique reste un substrat de crédibilité et un solide pilastre du leadership. Le voir au sommet de l’échelle administrative est une manière de reconduire les idées et les pratiques houphouétistes ! Si l’on convient donc qu’il y a cinq degrés pour arriver à être sage (se taire, écouter, se rappeler, agir, étudier), l’on conviendra également que l’Homme est déjà un exemple vivant.

Un réservoir de compétences dans la gestion des affaires publiques

Si être un Houphouétiste convaincu confère limpidement à Albert Toikeusse Mabri un sacré avantage sur l’échelle des valeurs ; ce privilège originel ne s’érige pas seul en critère de choix. Il faut clairement dire que les nombreuses reformes opérées à la tête de plusieurs ministères, ont forgé ce grand commis de l’Etat à la saine gestion des affaires publiques. ATM peut légitimement s’enorgueillir d’une maitrise des domaines aussi transversaux. De la Santé à l’Enseignement supérieur, bien sûr avec des escales bien remplies aux Transports, au Plan et au Développement, aux Affaires Etrangères, l’Homme a toujours été un pivot, une épine dorsale de l’action gouvernementale. Auréolé de cet acquis qui le propulse parmi les ‘’happy few’’, il pourra éventuellement faire preuve de proactivité ou de réactivité sur les grands enjeux de développement durable. Il dispose des compétences dont la Nation tout entière peut bénéficier.

Il ne cristallise pas les antagonismes

Dans un pays où de simples quiproquos se vident parfois par les biceps, où le sentiment ethnique et régional flambe et asphyxie irrémédiablement l’intérêt national, il faut des figures moins clivantes. En la matière, écuries politiques et observateurs exercés font chorus sur l’élégante pondération du 2ème vice-président du RHDP. Façonné par les principes de bon ton théorisés par le Général Guéi Robert, ATM a toujours eu le verbe conciliateur et donné une connotation apaisante à ses interventions publiques. Jamais mêlé aux antagonismes les plus tranchées, ATM mérite bien de demeurer ce trait d’union entre les cœurs. La Côte d’Ivoire doit s’honorer de compter dans son personnel politique des valeurs sûres de la mesure et de la responsabilité.

Un démenti à une supposée vassalisation des autres partis par le RDR

En même temps que sa stature nationale luit, le RHDP (il faut avoir le sain courage de le dire) souffre encore d’une méchante colle que lui administrent ses plus fervents détracteurs. Celle de lui faire porter l’étiquette d’une constellation de partis vassalisés par un RDR qui en constitue la charpente. Dès lors, se construisent des théories les plus surréalistes sur les probables visages de la succession. Il serait utopique, pour ces pourfendeurs, de proposer un successeur de Ouattara en dehors du RDR et surtout du septentrion ivoirien. Si l’on s’accorde sur la structure unitaire de cette grande coalition politique, la logique minimale restitue clairement le choix de Mabri. Sa formation politique, l’UDPCI avec le RDR, restent les deux partis qui peuvent revendiquer la couronne de la constance dans l’alliance 17 ans après les accords de Marcoussis. Après le retrait du PDCI de Henri Konan Bédié, les autres partis qui constituent le RHDP aujourd’hui sont secoués par de graves schismes.

Mabri, une carrure nationale patiemment bâtie

Au nom de l’inconscient collectif qui adosse les partis politiques à une aire géographique et à un substrat socio-ethnique en Côte d’Ivoire, l’UDPCI a longtemps souffert d’une connotation de parti de l’extrême ouest, avec pour principaux animateurs le peuple Dan. Sans nier la part de vérité de telles supputations, l’on note cependant que le Président ATM a, par une admirable politique d’implantation et de renforcement, apporté un démenti à cette vision parcellaire, donc amputée. Qui ne voit pas l’UDPCI à l’intérieur d’un RHDP conquérant, faire tomber les bastions ? D’Est en Ouest, du Nord au Sud, en passant par le V Baoulé, ATM est bien présent et grimpe de jour en jour dans le cœur des Ivoiriens. Dans notre Hémicycle, le démenti est encore plus affirmé avec les Députés (sous la bannière UDPCI-RHDP) de plusieurs localités, bien loin du Far West. Si le RHDP rayonne à Attécoubé, Dimbokro, Divo ou Toumodi pour ne citer que ces localités, c’est que les populations y ont cru au projet du Dr Albert Toikeusse Mabri. Tout confirme que Mabri qui négocie bien cette pente ascendante flirte désormais avec les sommets.

En définitive, il revient aux instances du parti d’investir un ticket gagnant pour porter haut les couleurs du RHDP en octobre prochain. Vu les forces en présence pour ce scrutin, il est impérieux de présenter un produit facilement vendable.

Dr Kévin BOUMY

Enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny

Observateur de la scène politique

Dr Oumou Dosso (Directrice de la communication du ministère de l’Enseignement supérieur) : « Le ministre Mabri n’a annoncé aucune candidature »

De folles rumeurs ont envahi les réseaux sociaux, évoquant la candidature d’Albert Toikeusse Mabri à la présidentielle d’octobre prochain. La directrice de la communication du ministère de l’enseignement supérieur dément. « Nous ne confirmons pas cette nouvelle. C’est de l’infox et de l’intox. L’heure n’est pas à la saison des candidatures et dans tous les cas si le ministre Mabri devrait annoncer une quelconque candidature, il le ferait par des canaux crédibles. En sus, nous n’avons pas connaissance de ce que le Premier Ministre, ni aucun autre membre du RHDP est pour le moment candidat à quoi que ce soit. Le ministre Mabri est actuellement sur les chantiers de son ministère et attache du prix à la bonne conduite du programme social du gouvernement. »

Depuis un moment, il ne passe de jours sans qu’un post n’évoque la candidature du ministre Mabri. De pur fake new.

Bledson Mathieu
Fratmat

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