Bouaké/Côte-d’Ivoire: La caravane «Reminder Tour» des anciens de l’orchestre de l’Université d’Abidjan lancée

Les anciens membres de l’Orchestre de l’Université d’Abidjan (OUA), réunis de nouveau après plusieurs années, viennent de poser l’Acte 1 de leur Reminber Tour. C’était ce weekend au sein de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké. Nous proposons le discours prononcé par le Professeur Lazare Poamé, président de cette Université née des actions de la FESCI, syndicat dont les membres fondateurs font partie de la génération ayant vécu les grands moments de l’OUA.

Chères étudiantes, chers étudiants,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,

C’est avec un plaisir à la mesure du sentiment que suscite en l’être en tant qu’être la plus belle des mélodies que je vous souhaite la bienvenue à l’Université Alassane Ouattara, qui accueille, en ce jour, le premier tour de la caravane « Campus Reminder Tour » des Anciens de l’Orchestre de l’Université d’Abidjan plus connu sous le nom de l’OUA.

Je tiens, avant de poursuivre mon propos, à adresser les remerciements de tous les acteurs de l’Université Alassane Ouattara au Parrain de cette cérémonie, Monsieur Jacques Konan Assahoré, pour avoir choisi notre Institution comme lieu de lancement officiel de la tournée « Campus Reminder Tour ».

« Qui est-il ? », « pourquoi lui ? » et « pourquoi l’UAO ?», serait-on légitimement tenté de se demander.
Monsieur Assahoré est le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité publique. Mais plus qu’un Directeur Général du Trésor, il est lui-même un trésor, oui, un trésor d’expérience et de sapiens que les jeunes cadres en acte ou en puissance gagneraient à exploiter minutieusement pour accélérer la marche de la nation vers l’Émergence si chère au Président de la République, SE Alassane Ouattara dont l’Université porte honorablement le nom depuis 2012.

En effet, les compétences managériales de Monsieur Assahoré ont dépassé les frontières de la Côte d’Ivoire. Citons, entre autres, le Prix panafricain de la meilleure administration publique et le Prix du meilleur émetteur obligataire de l’UEMOA. Monsieur le Directeur Général, en établissant le lien entre vos prouesses et celles de l’Université Alassane Ouattara dans l’Espace CAMES
ainsi que sa quête perpétuelle de l’excellence qui lui ont valu de figurer parmi les meilleures universités africaines du point de vue des ressources humaines, je dis bien du point de vue des ressources humaines et non des infrastructures, il me plaît de croire que vous nous avez choisi parce que nous nous ressemblons.

 

L’inversion de l’adage qui consacre la loi de l’union prend ainsi tout son sens : qui se ressemble, s’assemble.
L’objet qui nous assemble et nous rassemble en ce lieu, faut-il le rappeler, est l’œuvre musicale des Anciens de l’Orchestre de l’Université d’Abidjan (OUA), intitulée « Reminder » et marquée du triple sceau du divertissement, de l’histoire revivifiée et de l’engagement citoyen.

En effet, en remettant sur orbite l’OUA, l’orchestre qui, dans les années 80, avait rendu particulièrement agréable le séjour des étudiants sur les Campus avec de grands noms tels que Paul Dodo, Georges Gnonsaye, Tiburce Koffi, Diabo Steck, Emmanuel Bouaffo, Big Sat, Ramses de Kimon…, sans oublier les grands sympathisants de l’OUA tels que Bilé Didier et Kajeem, il s’agit de permettre à la jeunesse ivoirienne en général et la jeunesse estudiantine, en particulier, de découvrir et de vibrer sainement au rythme de ces chansons qui font partie de la mémoire collective des Ivoiriens.

Mais, il s’agit surtout pour les organisateurs de « Campus Reminder Tour » de contribuer, à travers la magie du rythme et de la parole rythmée, à la paix et à la cohésion sociale.

La musique [nous dit Platon], cette ouvrière d’harmonie et d’eurythmie, n’a pas été donnée aux hommes par les dieux pour qu’ils y trouvent simplement un plaisir charnel ; ils nous l’ont donnée comme une alliée de notre âme lorsque celle-ci entreprend de ramener à l’ordre et à l’unisson ce qu’il y a en nous de mouvements déréglés et violents, tout ce qui erre loin du droit chemin et de la grâce.

Ce rôle divin qu’assigne Platon et plus loin Aristote à la musique se pose ainsi comme une réponse aux incertitudes, aux inquiétudes et turpitudes devenues consubstantielles à toutes les crises sociopolitiques. Par ses vertus apaisantes, pacificatrices et éducatives, l’art musical s’impose comme l’un des meilleurs instruments de la réconciliation nationale dont on n’a pas fini d’exploiter le noyau rationnel qui échappe à toute instrumentalisation misérabiliste.

En cela, je m’accorde avec le philosophe Jankélévitch qui affirme que « La musique, à la différence du langage, n’est pas entravée par la communication du sens préexistant qui déjà leste les mots ».

Les artistes ivoiriens l’ont si bien compris que le 2 novembre 2019, l’Université Alassane Ouattara abritait « l’UE-Magic Tour» et aujourd’hui, 22 février 2020, le « Campus Reminder Tour ». Ce souci permanent de rassembler exemplairement, de réunir sans exclure, dans une atmosphère de gaieté consciente et religieuse, des âmes qui s’interrogent sur l’avenir de leur communauté ou sur un bien commun de l’humanité, appelle reconnaissance de la part de tout être doté de bon sens.

C’est pourquoi, nous tenons à exprimer notre profonde gratitude aux Anciens de l’OUA pour cette initiative salvatrice. Si la musique s’est invitée scientifiquement à travers l’enseignement de la musicologie à l’Université, cet espace polyphonique qui se garde d’être un agrégat rhapsodique de sons parce que l’harmonie est l’essentialité qui lui donne sens, vous venez de l’inscrire en bonne place dans l’enseignement de l’histoire.

Mesdames et Messieurs,
Retenons, en définitive, que le sens de cette cérémonie se cristallise autour de l’éveil mélodieux du sens au profit d’un vivre-ensemble harmonieux dans le microcosme Université et le macrocosme société.

Je voudrais, pour terminer, adresser mes sincères remerciements à la Directrice du CROU, Mme Thérèse BROU Kouassi, au Dr Doua, Commissaire général de « Campus Reminder Tour », aux autorités politiques, administratives, religieuses et aux chefs traditionnels de la ville de Bouaké ainsi qu’à tous ceux qui ont effectué le déplacement sur notre Campus pour célébrer la venue de l’OUA à l’UAO, deux structures liées, somme toute, par anagramme et par une certaine philosophie de la paix.
Je vous remercie.

Prof. Lazare POAMÉ

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