A Abidjan des habitants s’indignent de la lenteur du processus de renouvellement des cartes d’identité (REPORTAGE)

Hamsatou Anabo

Je suis présente depuis 5H00 (GMT et heure locale) devant ce centre, mais jusqu’à présent je n’ai pas encore été reçue », se plaint Aminata Konaté, une résidente de la commune de Koumassi (sud d’Abidjan), venue renouveler sa pièce d’identité à l’instar d’une centaine d’autres personnes.

Vendredi vers 8H00, une foule compacte est présente devant un centre de la mairie. La centaine de personnes venues s’enrôler pour le renouvellement des cartes nationales d’identités grognent face à la lenteur du service.

« Ma mère et moi sommes ici depuis hier, mais nous n’avions pas été reçues, vu la souffrance que nous endurons ici, j’ai préféré venir à 4H00 du matin, il est 9H00 et je n’ai toujours pas été reçue », explique Aicha Sissoko, debout dans un rang.

Assis en dizaine par groupe, l’atmosphère est tendue. « C’est tellement lent, je suis là depuis 3H30, c’est inadmissible qu’il y ait un seul centre d’enrôlement pour toute la grande commune de Koumassi, ce n’est pas du tout normal », lance Ibrahim Kouyaté, la vingtaine.

« Pour un simple renouvellement d’une carte d’identité nous sommes obligés de nous réveiller très tôt et passer toute une journée avant d’être reçu, c’est honteux », s’indigne Edwige Dapa.

Dans le bureau d’enrôlement, quatre tables ont été aménagées afin que le processus aille plus vite.

« Je me suis enrôlé depuis février 2019, jusqu’à présent je n’ai toujours pas reçu ma pièce, je suis sans papiers, hurle Drissa Coulibaly, un autre habitant de Koumassi.

Un agent de l’Office national de l’Etat civil et de l’identification (ONECI), tente d’apaiser sa colère en la rassurant que sa pièce « sera bientôt disponible ».

A Marcory, une autre commune située dans le Sud d’Abidjan, quelques jeunes se bousculent pour accéder au bureau d’enrôlement.

« Je fais des vas et viens depuis lundi, à chaque fois que j’arrive, on me dit qu’une liste est bouclée, mais aujourd’hui j’espère avoir un peu de chance afin d’être enrôlée », explique dame Kouadio, la quarantaine, assise sur un banc d’attente.

A côté d’elle Awa Konaté, estime que « le gouvernement ivoirien a sous-estimé la population de Marcory » parce que selon elle « c’est incompréhensible qu’il y ait un seul centre pour toute la commune ».

Sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, les internautes se plaignent du nombre de centre sur tout le territoire national.

« Mais comment on va se faire établir les CNI ? Aujourd’hui 5H30, le centre d’enrôlement d’Attécoubé dit avoir bouclé sa liste », s’interroge Paul Richard Eholia.

En 2009, 11.000 centres étaient ouverts en Côte d’Ivoire contre 118 centres en 2020.

« Rien que du mépris que les gens ont pour nous, masses laborieuses qui n’avons pas la possibilité de nous faire enrôler sans faire rang », souligne le journaliste André Silver Konan.

HAN

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