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Objet : Briefing Afrique de Crisis Group N°151,7 février 2020
Dans un document intitulé les « huit priorités de l’Union Africaine en 2020 » que vous avez rendu public le 7 Février 2020 en prélude du sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, vous avez fait des insinuations de nature à porter atteinte aux intérêts du Président Laurent GBAGBO.
En effet, vous avez écrit à la page 7 au point concernant la situation politique en Côte d’Ivoire, entre autres, ce qui suit :
« Henri Konan Bédié est actuellement en pourparlers avec un autre ancien Président, Laurent GBAGBO, concernant une alliance entre leurs partis respectifs. Si une telle alliance venait à être créée, le parti d’Alassane Ouattara ferait face à une coalition d’opposition de poids qui pourrait donner lieu à des élections très serrées. Pour compliquer un peu plus la situation, Laurent GBAGBO menace désormais de revenir en Côte d’Ivoire après avoir été acquitté par la Cour Pénale Internationale des crimes contre l’humanité dont il est accusé. Son retour pourrait raviver les conflits. En effet, son refus d’admettre sa défaite face à Alassane Ouattara aux élections de 2010 avait déclenché des violences qui ont coûté la vie de plus de 3000 personnes… ».
Le Président Laurent GBAGBO s’étonne que vous assimiliez son droit, du reste le plus absolu, de retourner dans son pays, après son acquittement de toutes les charges alléguées contre lui, à une menace. Insinuez-vous que le Président GBAGBO devrait demeurer un apatride juste parce que l’actuel Chef de l’Etat le redoute comme opposant ? Quel est ce groupe qui prétend prévenir les conflits dans le monde et qui qualifie de menace la volonté exprimée par un citoyen libre de retourner dans son pays ?
Au demeurant, la coïncidence de votre opinion et celle de monsieur Ouattara, défendue par ses avocats à l’audience du 6 février dernier, ne peut passer inaperçue. Je dénonce, au nom du Président Laurent GBAGBO, votre opinion qui constitue une ingérence flagrante dans l’affaire débattue le 6 Février 2020 devant la Chambre d’appel de la CPI et dont les délibérations sont attendues. Cela ressemble à un parti pris inacceptable dans le procès en cours.
Dans la même veine, vos allégations de 3000 morts consécutifs au refus du Président Laurent GBAGBO de reconnaître la victoire de l’actuel Chef de l’Etat en 2010 sont désormais mensongères. Le jugement d’acquittement rendu par la CPI, dont les écritures sont publiques, rejette cette thèse. Il semble que votre opinion sur la crise ivoirienne n’a guère évolué malgré le jugement de la CPI qui est revêtue de la force probante que confère l’autorité de la chose jugée. Plus que le fait des acteurs politiques, c’est bien la persistance du déni de justice et de vérité sur l’histoire récente de la Côte d’Ivoire qui rend impossible la réconciliation en Côte d’Ivoire.
Au nom du Président Laurent GBAGBO, je m’insurge contre le caractère tendancieux de votre opinion. La meilleure façon d’aider la Côte d’Ivoire à réussir son processus de réconciliation, indispensable à une paix durable, est de s’abstenir de toutes les formes de manipulation de l’opinion. Je vous saurais gré de tout ce que vous ferez pour corriger cette partie de votre rapport du 7 février 2020 adressé aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA.
P/ le Président Laurent GBAGBO
Son porte-Parole
Le ministre Justin Katinan Koné
#Rezopanacom
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