Depuis la Côte-d’Ivoire les guides religieux de la sous-région s’engagent contre l’extrémisme (NDI)

Comment les responsables religieux peuvent-ils renforcer la résilience
au plan national et local pour prévenir l’extrémisme violent ? La
question était au centre d’un séminaire sur le dialogue interreligieux
et la prévention de l’extrémisme violent, organisé par le National
democratic institue for international affairs (NDI), un groupe de
réflexion américain, du 4 au 6 février à Abidjan.

Même si l’on observe une bonne dynamique de cohabitation entre les
différentes confessions religieuses, explique l’initiateur de ce
séminaire, une étude réalisée en 2018 fait également observer « 
l’existence d’une religiosité grégaire et une formation embryonnaire de
sectes autour de certains guides religieux, et l’utilisation de certains
discours se manifestant par des actes de refus de l’altérité
confessionnelle ».

A lire : Au Togo, des religieux en action pour prévenir l’extrémisme
violent

Aussi, précise NDI, le contexte sécuritaire sous-régional dominé par les
attaques terroristes au Mali et au Burkina Faso – pays frontaliers du
nord de la Côte d’Ivoire – et la revendication en mars 2016 de
l’attentat de Grand Bassam par Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi),
amplifient la crainte de voir certains groupes utiliser l’intégrisme
religieux comme facteur de radicalisation et d’extrémisme violent.

Zones transfrontalières

Les responsables religieux ivoiriens venus d’Abidjan et de plusieurs
localités du pays ont pris « l’engagement de lutter contre l’extrémisme
violent et de travailler à la restauration de la dignité humaine » à
travers l’application du plan d’action issu du séminaire de réflexion.

Au nombre des actions à entreprendre pour prévenir l’extrémisme violent
à travers le dialogue interreligieux, ils ont retenu « une journée de
prière conjointe, l’organisation de prêches communs à l’endroit de tous
les fidèles, l’organisation des journées portes ouvertes sur les
confessions religieuses, l’organisation d’activités socioculturelles
sportives et de développement communautaire, et la mise en place d’un
cadre d’écoute et d’analyse », a fait savoir leur porte-parole, le
pasteur Théodore Doua.

A lire : Réunis en Côte d’Ivoire, les imams ouest-africains appellent à
l’union contre le terrorisme

Les responsables religieux proposent, en outre, que leurs confrères « 
issus des zones transfrontalières doivent lancer des rencontres
périodiques sur les dynamiques de dialogue interreligieux de leurs pays
respectifs et engager leurs fidèles au respect des actions de
renforcement de la foi et de la diversité religieuse. »

Promouvoir l’État de droit

Dans la déclaration commune des confessions religieuses représentées à
ce séminaire, il est demandé à l’État d’être plus présent dans les zones
frontalières et d’élaborer un programme spécial d’amélioration des accès
aux services sociaux de base, en vue de renforcer la cohésion sociale et
réduire les inégalités.

Le gouvernement ivoirien « doit garantir et promouvoir l’état de droit,
la laïcité et les libertés religieuses », a insisté le porte-parole des
responsables religieux, «éviter d’utiliser la religion à des fins
politiques, combattre les préjugés culturels, ethniques et religieux, et
établir un équilibre entre liberté d’expression et respect des croyances».

Guy Aimé Eblotié, à Abidjan

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