Manuella YAPI
Le président ivoirien Alassane Ouattara, a affirmé dimanche à Abidjan que personne ne peut battre son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à la présidentielle d’octobre, car il est le seul « qui couvre l’ensemble du territoire national », lors d’une cérémonie de présentation de vœux.
« Personne ne peut nous battre. Nous allons gagner au premier tour », a dit M. Ouattara, soulignant que sa formation politique « a 153 sur 255 députés, 128 mairies sur 201 sur l’ensemble du territoire, 24 régions sur 31 » au total, face à des milliers de militants.
Il s’est dit convaincu d’une « victoire certaine (…) comme en 2015 », dénonçant des « manœuvres » d’opposants qu’il soupçonne d’avoir « peur d’aller aux élections » le 31 octobre, face à « la force » de son parti, « le seul qui couvre l’ensemble du territoire national ».
« Je suis un peu surpris. Tout a bien marché en 2015, j’ai été élu à plus de 80%. Mais aujourd’hui, on dit que rien ne va. (…) ça ne va pas pour eux mais ça va pour les Ivoiriens et la Côte d’Ivoire va bien », a poursuivi le chef de l’Etat, par ailleurs président du RHDP.
Estimant que « les Ivoiriens sont contents de la manière dont la Côte d’Ivoire est gérée », Alassane Ouattara a comparé le parti présidentiel à « un bateau qui longe le fleuve tranquillement (…), sûr d’arriver à bon port, c’est-à-dire pas seulement en 2025, mais en 2030, en 2035, en 2040 ».
Le RHDP, né de la fusion de partis membres de l’ex-coalition au pouvoir, revendique plus de 3,7 millions de militants.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
« VOUS ALLEZ PASSER PAR OÙ ? »
Expression en vogue il y a plus de 10 ans, elle fut aussi portée par une chanson en soutien aux Eléphants de Côte d’Ivoire, après égrenage de la liste des stars qui constellaient l’équipe. Oui, on peut se poser légitimement la question, face au mantra que se récite en boucle le RHDP, à savoir « gagner au premier tour, en 1 coup KO ». En effet, le microcosme politique ivoirien se caractérise par une passion forte sur fond de motivation tribale à l’adhésion aux partis. De sorte que les transhumances sont quasiment inexistantes (j’avancerais le chiffre de moins de 1%) et ne concernent que la tête, les personnalités en vue. Petit tour d’horizon sur la base de la dernière confrontation ouverte de 2010 :
– Le PDCI pèse 25 % de l’électorat, sans tenir compte des 10% de « voix volées » (600.000 voix) selon ce parti. En dépit de la transhumance observée au sommet avec quelques cadres qui ont pris place au Restaurant, l’électorat n’a pas bougé, ou alors de 1% grand maximum ;
– Le FPI pèse 38% de l’électorat, et l’adversité brutale en face a renforcé plus que jamais sa cohésion en et autour de son leader historique. En dépit du schisme artificiel observé au sommet, et des quelques mange-milles partis picorer des restes au Restaurant, ce parti peut revendiquer un électorat compact et intact ;
– Le RDR pèse 32% de l’électorat. Lequel électorat a cru de 3% avec l’UDPCI et de 1% avec la kyrielle de micro-partis, tous issus de scissions de partis traditionnels venus avec des sécessionnistes à leur tête, prendre leur place au Restaurant. Le RDR pour donc se donner l’illusion d’un creuset de rassemblement porte le nom désormais de RHDP avec un poids dans l’absolu de 36%. Mais il faut remarquer que Soro embarque avec lui une part très importante de la base sociologique de ce parti, ce qui fait qu’il faudrait diviser ce chiffre de 36% par 2.
Voilà la réalité brute en présence de laquelle Ouattara est obligé de compter sur des artifices pour espérer gagner, et faire une cour des plus assidues au PDCI par l’usage concomitant du bâton et de la carotte, avec des résultats plus que mitigés. D’où cette question au vu de la réalité : pour faire ce fameux « 1 coup K.O. », VOUS ALLEZ PASSER PAR OÙ ? Le réveil risque d’être douloureux au soir du 31 octobre 2020.
Des urnes parallèles seront bourrées et deviendront des urnes officielles…. Sans oublier les « brouteurs » du RDR qui sont dejá prêts á infecter le cerveau central du systeme informatique de « leur Cei ». Le RDR avait envoyé ses experts en « broutage » au Gabon