Et de trois en Côte-d’Ivoire: Ce disque définitivement rayé que Pin voulait rejouer

Et de trois. Les 6 et 7 février 2020, s’ouvre à la CPI le procès pour rétablir la liberté totale et immédiate de Laurent Gbagbo, acquitté, le 15 janvier 2019, de toutes les charges retenues contre lui devant la Cour, mais sous conditions restrictives de liberté.

Et avant ce rendez-vous, HAINE ETHNIQUE. Et de trois. Les 6 et 7 février 2020, s’ouvre à la CPI le procès pour rétablir la liberté totale et immédiate de Laurent Gbagbo, acquitté, le 15 janvier 2019, de toutes les charges retenues contre lui devant la Cour, mais sous conditions restrictives de liberté.

Et avant ce rendez-vous, le Français Jérôme Pin est entré en action de démolition. Il est le fils de Dominique Pin, premier conseiller de l’ambassade de France en Côte d’Ivoire (2000-2002) sous le mandat de Renaud Vignal.

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C’est ce diplomate, décédé le 15 août 2011 et inhumé trois jours plus tard en France en président de … Alassane Ouattara, qui avait hébergé le couple Ouattara, à la résidence de France, durant les premiers moments de la tentative du coup d’État (22 septembre 2002 au 27 novembre 2002).

Au deuxième trimestre de janvier 2020, Jérôme Pin met sur la toile un documentaire intitulé « 69 jours ou le temps des assassins ». Cet autre film de propagande politique – qui aurait disparu des écrans radars – a visé les objectifs suivants:

1. Blanchir Alassane Ouattara, l’ami de son père, qui serait étranger à la tentative du coup d’État muée en rébellion armée;
2. Présenter les séditieux qui, selon le sociologue Francis Akindes, seraient « des rebelles civilisés », sous un meilleur visage;
3. Accabler Laurent Gbagbo et son régime accusés d’exactions.

C’est un parfait timing comme le furent les deux précédents documentaires qui ont, eux aussi, fait chou blanc. C’étaient des pétards mouillés.

Le premier, « Côte d’Ivoire, poudrière identitaire », a été réalisé, en 2000-2001 donc au début de l’accession au pouvoir de Gbagbo, par le Belge Benoît Scheuer.

Participant à la campagne mondiale de diabolisation des autorités ivoiriennes, ce documentaire rendait le régime coupable d’épurations ethniques, au détriment des ressortissants du nord du pays.

Il a non seulement encouragé la prise des armes pour renverser les institutions républicaines, dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, mais livré des munitions aux procureurs de la CPI (Moreno Ocampo et Fatou Bensouda) pour parler abusivement de « plan commun ».

C’est donc pour hurler avec les loups que dès la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, le Camerounais Saïd Mbombo Penda a sorti un documentaire à charge contre Gbagbo. « Laurent Gbagbo : despote ou anticolonialiste…le verbe et le sang » en est le titre pour soutenir les accusations de crimes de sang et de crimes contre l’humanité.

Devant la vacuité des charges, toutes ces entreprises ont foiré devant la CPI avec le non lieu prononcé. Mais les adversaires n’ont pas encore dit leur dernier mot et tentent d’attiser la haine entre groupes ethniques.

Ainsi, au travers de Laurent Gbagbo, l’homme à abattre, ce sont les Bété, sa communauté d’origine, qui sont maintenant visés. Dans le film de Pin, on attribue la mort du général Robert Guéi, de son épouse et de tous les membres de sa garde rapprochée à « des soldats loyalistes parlant le bethé », la langue native de Laurent Gbagbo.

C’est une vieille recette utilisée par Félix Houphouët-Boigny.

Déjà en février 1982, le chef de l’État qui avait maille à partir avec l’insoumis Laurent Gbagbo, a dénoncé « le complot des enseignants bété (Pierre Kipré, Zadi Zaourou et Gbagbo, ndlr) ».

Car la main du « meneur » et « déstabilisateur politique » Gbagbo a été vue derrière la grève lancée par le SYNARES, syndicat du supérieur dirigé alors par Pierre Kipré, au lendemain de l’interdiction de sa conférence, le 8 février, au Théâtre de la Cité, à la Cité rouge à Cocody.

Il n’en fallu pas plus pour que tous les ministres et anciens membres du Gouvernement, tous les officiers de l’armée et de la police, tous les dirigeants de l’administration, tous d’ethnie bété, se rendent au Palais présidentiel pour demander pardon à Houphouët-Boigny et présenter leurs excuses à la nation.

C’est sur cette lancée ethniciste que l’assassinat, dans la nuit du 1er au 2 août 2002 à Ouagadougou, de l’ancien ministre Balla Kéita, alors secrétaire général de l’UDPCI (parti créé par le général Guéi en 2001), s’est inscrit. Alors qu’elle n’a jamais été élucidée, la mort violente de ce réfugié politique sous la présidence de Gbagbo a été, selon la propagande, attribuée à une femme originaire de Gagnoa, donc bethé comme Gbagbo.

C’est ce disque rayé que Pin rejoue. Car, selon Lavoisier, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Maladroitement. Car, toutes ces initiatives s’en sont allées en eau de boudin.

F. M. Bally

Photo: Laurent Gbagbo en meeting électoral au stade Victor Biaka Bida de Gagnoa, sa ville natale.

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