À ceux qui croient à tort que l’Église catholique est irréprochable et que je lui en veux.
Non, l’Église n’est pas sans tache, sinon Jean-Paul II, à la veille de l’année jubilaire (2000), n’aurait pas demandé pardon pour ses manquements, compromissions et lâchetés dans l’Histoire et Benoît XVI n’aurait pas sanctionné certains prêtres et évêques coupables de pédophilie.
Non, je n’ai aucun compte à régler avec l’Église. Quand elle parle et agit bien, je l’applaudis et la félicite publiquement. C’est ce que j’ai fait dernièrement quand elle a interpellé le régime Ouattara à la fin de sa 114e assemblée plénière à Korhogo. Mon article se trouve encore sur ma page facebook : https://www.facebook.com/Zoukouba62/posts/2570002996617035.
En revanche, si elle fait preuve de lâcheté, si elle se fait complice de ceux qui affament et martyrisent notre peuple, si certains de ses ministres sont incapables de prendre des risques pour le triomphe de la vérité et de la justice comme le firent hier Bernard Yago et Paul Dacoury-Tabley, ils me trouveront sur leur route et je ne leur ferai pas de cadeau.
Si une personne veut adorer un prêtre ou un évêque collabo d’un régime dictatorial, si elle estime que foi et esprit critique sont incompatibles, si elle pense que plus on est fanatique, meilleur chrétien on est, libre à elle ! Mais, de grâce, qu’elle ne m’interdise pas de dénoncer l’imposture, la couardise et le faux dans l’Église !
Un jour, Jésus disait : “Lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer ?” (Lc 14, 28). Il est irresponsable de commencer une chose qu’on est incapable de terminer. On n’ annonce pas une marche si on n’a pas la garantie qu’elle sera sécurisée. Avant d’appeler les fidèles catholiques de l’archidiocèse d’Abidjan à une marche priante, les autorités ecclésiastiques devaient s’assurer auprès du ministère de l’Intérieur que cette marche ne serait ni infiltrée ni perturbée par les Microbes et voyous de Ouattara car c’est le devoir des pouvoirs publics de sécuriser les marches et manifestations dans un État de droit.
Il est malsain de trouver des excuses à tous les comportements. Les arguments donnés par le chargé de communication du diocèse d’Abidjan pour justifier l’annulation de la marche sont loin de me convaincre. Les laïcs, qui étaient « chauds » pour marcher, ont-ils été associés à la prise de cette décision ?
Bien que j’adhère à l’idée qu’il est nécessaire de veiller à ce que le sang des Ivoiriens ne soit pas versé, je n’approuve pas l’annulation précipitée de la marche priante. Cette annulation me prouve une fois de plus que Jean-Pierre Kutwa n’est pas à la hauteur de sa charge.
Pour moi, il manque de courage et de caractère et c’est probablement pour cette raison que Yago refusa de le faire nommer évêque.
Jean-Claude DJEREKE
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